III.2.3. Estimation de la fonction et interprétation
des résultats
A titre de rappel, notre modèle est
spécifié de la manière suivante : LnPIBR =a0 +a1 LnIPC +a2
LnM2 +a3 LnTCER +
La régression du modèle par les MCO donne les
résultats suivants : LNPIBR = 6.78 + 0.12LNIPC + 0.59LNM2 -
0.31LNTCER
Les résultats obtenus ci-haut à l'aide du
logiciel eviews 3.1 nous permettent de procéder à une
confrontation des modèles théoriques aux différentes
valeurs des paramètres calculés et, par voie de
conséquence, en faire des interprétations requises.
En fin de compte, nous signalons que ces valeurs, en les
comparant, permettent de se prononcer sur la qualité du modèle;
c'est-à-dire l'existence de l'influence des variables explicatives sur
la variable endogène comme le montre le modèle. La prise de
décision fondée sur ces comparaisons nous permet ainsi
d'appréhender l'impact des variables exogènes sur la variable
endogène.
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Quant à l'interprétation des résultats,
il s'agit de vérifier si les résultats obtenus en ce qui concerne
les coefficients de la régression (ici les élasticités) de
la variable endogène par rapport aux variables exogènes sont
conformes à la théorie et à la logique économique.
Comme le font remarquer les résultats de la régression, le signe
du coefficient de l'IPC est positif, soit 0.12 ; ce qui signifie que si l'IPC
varie de 1%, le PIB variera de 0.12%. Autrement dit, l'IPC varie plus
proportionnellement que le PIB au Burundi. Il y a donc une relation positive
entre l'IPC et la croissance économique. En politique économique,
il existe une ambiguïté sur le taux d'inflation. Pour les
consommateurs les prix ne devraient pas augmenter au moment où les
producteurs se demandent qui serait stimulé à produire s'il
n'était pas attiré par des prix rémunérateurs. Pour
eux, une petite inflation est préférable à une inflation
nulle. Dans tous les cas, il clair que le taux d'inflation dépasse le
taux de la croissance du PIB, ce qui montre que l'instabilité des prix
constitue une entrave majeure à la croissance économique. Par
voie de conséquence, notre première hypothèse stipulant
que le problème de la hausse chronique des prix est une entrave
importante à la croissance économique est confirmée. Il en
découle que l'inflation exerce une influence négative sur la
croissance économique au Burundi ; ceci apporte la réponse
à notre première question de recherche.
En ce qui concerne la masse monétaire, le signe du
coefficient d'élasticité associé à cette variable
est positif, soit ici 0.59; ce qui signifie que si la masse monétaire
varie de 1%, le PIB variera de 0.59%.
Il en découle en définitive que notre
troisième hypothèse selon laquelle la croissance de la masse
monétaire s'accompagne d'une croissance de moindre ampleur de
l'économie est confirmée. Il sied de signaler en outre que la
nature du signe de l'élasticité correspond à nos attentes
et est conforme à la théorie économique qui, en vertu des
prédictions du modèle IS-LM, stipule que la
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politique monétaire expansionniste exerce un effet
positif sur le revenu national, identifié pour le cas d'espèce
par le PIB.
En réponse à la troisième question, il
faut une politique monétaire expansionniste à condition de
programmer la croissance monétaire au rythme de la croissance de la
production.
En fin, le coefficient d'élasticité
associé au taux de change effectif réel est négatif. Une
telle situation traduit une variation en sens inverse entre cette variable
indépendante et la variable dépendante qui est le PIB. En
d'autres termes, si le taux de change effectif réel augmente (diminue)
de 1%, le PIB diminuera (augmentera) de 0.31%. Ce qui permet de confirmer notre
deuxième hypothèse qui dit que l'augmentation du taux de change
effectif réel inhibe la croissance et, par là même,
répond positivement à la deuxième question de
départ. La volatilité du taux de change effectif réel
inhibe la croissance économique au Burundi.
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