III.2. Spécification du modèle et
présentation des résultats de l'estimation
III.2.1. Spécification du modèle
d'analyse
En corollaire à ce qui est dit au début du
chapitre en cours, l'analyse empirique portant sur l'explication de la variable
endogène (PIB) par les variables exogènes précitées
(IPC, M2, TCER) nous amène à préciser qu'il s'agit ici
d'expliquer la croissance économique par des variables explicatives
pouvant influencer directement ou indirectement le niveau du PIB.
En effet, la forme mathématique de notre modèle
d'analyse sera la suivante :
PIBR (t) = f (IPC (t), M2 (t), TCER (t), e (t))
où les dites variables dénotent respectivement le PIB réel
de la période t, l'indice des prix à la consommation de la
période t, la masse monétaire de la période t, le taux de
change effectif réel de la période t et le terme d'erreurs.
72
Après transformation, la forme linéaire du
modèle est la suivante :
PIBR (t) =a0 +a1 IPC (t) +a2 M2
(t) +a3 TCER (t) + t
Où :
a0 =terme indépendant ;
a1, a2, a3 = coefficients des variables indépendantes ; t
= terme d'erreurs.
III.2.2. Analyse de la stationnarité des
séries
Dans l'analyse statistique contemporaine, le traitement d'une
série chronologique implique une attention particulière. En
effet, l'étude des variables stochastiques de la chronique est une
étape préliminaire importante dans la mesure où il faut
d'abord s'assurer que ces caractéristiques que sont la variance et
l'espérance mathématique de ladite série se trouvent ou
non modifiées dans le temps. Cette étude porte le nom
d'étude de la stationnarité. Une série chronologique sera
dite stationnaire si les variables stochastiques sont invariantes dans le
temps. Dans le cas contraire, elle sera dite non stationnaire. Plus
précisément, les tests de DICKEY-FULLER augmentés et de
PHILLIPS et PERRON sont les plus usuels. Comme le test de PHILLIPS et PERRON
améliore sensiblement la pertinence du test de DICKEY-FULLER, seuls ses
résultats paraissent ; ceux de l'ADF sont repris en annexes.
Le test de PHILLIPS et PERRON est construit sur une correction
non paramétrique des statistiques de DICKEY-FULLER pour prendre en
compte des erreurs hétéroscédastiques. Le tableau suivant
montre les résultats du test de PHILLIPS et PERRON.
73
Tableau n°1 : Résultats du test de PHILLIPS
et PERRON
|
Valeurs en niveau
|
Valeurs en différence première
|
Décision statistiqe
|
Séries
|
|
PP t-stat
|
Valeur critique à 5%
|
Stationnaire Oui ou non
|
PP t-stat
|
Valeur critique à 5%
|
Stationnaire Oui ou non
|
I(0) ou I(1)
|
PIBR
|
Intercept
|
0.283
|
-2.970
|
Non
|
-5.821
|
-2.975
|
Oui
|
I(1)
|
Intercept & trend
|
-2.263
|
-3.579
|
Non
|
-5.797
|
-3.587
|
Oui
|
I(1)
|
IPC
|
Intercept
|
0.704
|
-2.970
|
Non
|
-3.725
|
-2.975
|
Oui
|
I(1)
|
Intercept & trend
|
-1.763
|
-3.579
|
Non
|
-3.830
|
-3.587
|
Oui
|
I(1)
|
M2
|
Intercept
|
2.915
|
-2.970
|
Non
|
-6.503
|
-2.975
|
Oui
|
I(1)
|
Intercept & trend
|
0.189
|
-3.579
|
Non
|
-8.981
|
-3.587
|
Oui
|
I(1)
|
TCER
|
Intercept
|
-0.931
|
-2.970
|
Non
|
-4.541
|
-2.975
|
Oui
|
I(1)
|
Intercept & trend
|
-2.752
|
-3.579
|
Non
|
-4.382
|
-3.587
|
Oui
|
I(1)
|
Source : Nous-mêmes sur base des
données de la régression
Afin de prendre une décision sur la
stationnarité ou la non stationnarité d'une variable, qu'elle le
soit en niveau ou en différence première, la théorie
économétrique recommande des critères de décision
basés sur la comparaison entre les valeurs critiques et les valeurs
calculées au seuil de signification fixé.
Pour le cas d'espèce, le seuil de signification est
égal à 5%. Aux valeurs
affectées d'un même signe, la série est
dite stationnaire si la valeur calculée est inférieure à
la valeur tabulée ou valeur critique au seuil fixé ; si les
valeurs sont de signes opposés, l'interprétation est rendue plus
aisée par le recours aux valeurs absolues.
En effet, la série sera stationnaire si, en valeur
absolue, la valeur calculée est supérieure à la valeur
tabulée ; elle aussi rapportée en valeur absolue au seuil
fixé. En principe, à la lumière des résultats
dégagés par le tableau ci-dessus, la prise en compte de
l'intercept d'un côté et de l'intercept et trend de l'autre nous
révèle que toutes les variables testées en niveau
confirment l'hypothèse de la
74
présence de la racine unité et donc non
stationnaires en niveau, en appliquant le test de PHILLIPS et PERRON.
En revanche, les valeurs en différence première
rejettent l'hypothèse nulle de présence de racine unitaire. Elles
sont donc stationnaires en différence première et donc
intégrées d'ordre 1. Ceci nous amène à faire le
test de cointégration entre les variables mais avant d'accéder
à cette étape, il nous convient d'estimer l'équation de
notre modèle et en faire ensuite les interprétations
économiques éventuelles. Rappelons que, comme nous faisons face
à des séries en différence, les interprétations
économétriques sont impossibles car les estimateurs sont
biaisés.
|