Identité et appartenance: temps et comput anthropologique chez R. E. Mutuza Kabe( Télécharger le fichier original )par Jean Francis Photios KIPAMBALA MVUDI Université de Kinshasa RDC - Doctorat en philosophie 2012 |
Chapitre cinquième : TECHNIQUES ET STRUCTURES SOCIO-ECONOMIQUES ET LE MYTHE DU KANYARWANDA L'ANCETRE DES BANYARWANDAIntroductionMutuza a commencé par l'analyse des structures technico-sociales pour comprendre les populations hima-tutsies. Dans cette analyse certaines corrélations apparaissent clairement et il en est arrivé à ouvrir le temps entropologique pour la meilleure compréhension de la problématique du mythe hima-tutsi. L'identité et l'appartenance en ont imposé une certaine habitude qui se forme dans le temps historique que nous appelions çèïò. En arrivant à ce point de la formation d'une habitude dans le temps, les enjeux éthiques et sociaux imposent leurs structures et deviennent des faits sociaux réels dont les techniques ne sauraient expliquer les diversités politiques et sociales que voile l'ancêtre Kanyarwanda chez Banyarwanda. S'il est aisément perceptible que les techniques enseignées par Kanyarwanda à ses descendants depuis le début de leur origine, comme d'ailleurs celle de toute l'humanité, jusqu'à nos jours, sont passées des formes les plus simples aux systèmes les plus complexes, l'organisation des sociétés qui les ont utilisées ou qui les utilisent n'apparaît pas avec une évidence aussi nette. Certes on comprend que les hommes qui conçoivent et fabriquent aujourd'hui des avions, des computeurs, des machines électroniques ou des fusées spatiales ne soient pas organisés de la même manière que les hommes qui taillaient la pierre pour en faire des outils et des armes. Mais entre ces deux exemples dont la complexité bien connue de l'un n'a pas pour corollaire la simplicité que l'on serait tenté de prêter à l'autre, se situent une infinité de système où les rapports entre les techniques et les structures socio-économiques peuvent varier selon l'ancêtre qui les enseigne. C'est pourquoi nous nous proposons d'étudier dans ce chapitre les hypothèses des différences structuro-sociales entre les Bantu entre eux d'une part et de l'autre part entre les Hutu et les Tutsi selon J. Maquet, Th. Papadopoulos et R.E. Mutuza ; nous analyserons l'unité familiale et le problème d'ascendance, et enfin, l'évolution des systèmes dans le contexte mutuziste. Section 1. De la différence chez J. Maquet, Th. Papadopoulos et R.E. Mutuza (438(*)) Face au Kinyarwanda comme mythe unificateur d'une société atomisée§ 1. Correspondance et corrélation technico-structuro-économiquesUn fait nous dérange dans la compréhension de la structure des systèmes des peuples de l'étude que nous menons ici. Comment est-ce possible que jusqu'à aujourd'hui aucune recherche n'a trouvé quelque trace d'idiomes des Batutsi ? Ou encore, il est connu que les femmes tutsies étaient données comme épouses, à leur arrivée, aux baame des royaumes des Bahutu et que comme femmes, comment est-ce qu'elles n'aient pu jamais rien apprendre, comme élément de leur langue, à leurs maris à qui elles ne donnassent, selon certaines sources, que des enfants adoptifs ? Quelle correspondance et corrélation dans une telle société atomisée ? C'est dans la structure sociale que se présente bien la connaissance d'un peuple, et cette connaissance n'est possible que par l'analyse du temps entropologique. Le temps entropologique, lui, ouvre la voie de la correspondance et de la corrélation entre les structures technico-économiques. Pour comprendre la correspondance et la corrélation technico-structuro-économique nous devons recourir aux théories mathématiques dont les nombres439(*) traitent des différences et que, parce qu'aux éléments différentiels d'une langue la dénomination des outils accuse une différence technico-structurelle. La différence étant l'absence de similitude (entre au moins deux éléments ou deux personnes), on parle d'une différence fondamentale. Elle peut aussi être un aspect ou un attribut distinctif entre au moins deux éléments ou deux personnes ; c'est pourquoi certains généticiens peuvent déclarer que la différence entre les deux races est une différence spécifique. En éthique et en politique on cherche le caractère original par lequel on se distingue des autres, c'est pour cette raisons que les partisans de la démocratie sociale parlent de droit à la différence ; ils voient en ce sens l'écart quantitatif (entre au moins deux valeurs). R. Descartes, à la différence de J. Locke(440(*)), est de ceux qui nous obligent de comprendre la différence selon la loi infinitésimale441(*). Pour lui, les différences finies sont une branche des mathématiques qui étudie les différences entre des paires successives de nombres ; elles nous laissent découvrir les résultats de cette discipline utilisés dans de nombreuses applications(442(*)). Il considère, par exemple, la formule yn = 3n - 1 qui donne pour n = 1, 2, 3, ... la progression arithmétique 2, 5, 8, 11, 14, ... ; les différences entre les paires successives sont 5 - 2 = 3, 8 - 5 = 3, ... La suite de nombres et la suite des différences sont souvent écrites : La formule yn = n2 - 3n - 2 donne pour n = 1, 2, 3, ... les nombres de la première ligne du tableau suivant : On peut montrer que, si les y sont déterminés par un polynôme de degré n, leurs différences ne sont constantes. Réciproquement, si les différences ne d'une suite de y sont constantes, la suite peut être engendrée par un polynôme de degré inférieur ou égal à n. Pour une fonction dont on ne connaît qu'une partie des points (x1, y1), (x2, y2) ... de sa courbe représentative, le tableau des différences finies, avec les estimations des erreurs, peut être utilisé pour déterminer les coordonnées d'autres points de la courbe (par interpolation et extrapolation), ainsi que des valeurs approchées de la dérivée de la fonction en différents points, ou d'intégrales définies de la fonction pour divers intervalles d'intégration. On peut parfois créer une suite de y grâce à une formule récursive, c'est-à-dire une formule qui exprime yn à l'aide d'un ou de plusieurs de ces prédécesseurs. Par exemple, si yn est le nombre de façons de naturaliser au moins une personne dans un pays de n naturalisés de telle sorte que deux personnes n'occupent jamais deux pays voisins, on peut démontrer que yn = yn-1 + yn-2 + 1, avec y1 = 1, y2 = 2. Les différences finies peuvent être utilisées pour « résoudre » de telles équations, c'est-à-dire pour trouver une fonction qui permet d'exprimer yn en fonction de n. Dans cet exemple(443(*)) :
Suite à ces opérations mathématiques complexes, Mutuza qui, comme un avorton parmi les maîtres comme J. Maquet, Papadopoulos, Baumann et Westermann, etc. est arrivé à trouver la base de la différence culturelle, dans son La problématique du Mythe Hima-Tutsi, en ressortissant les éléments technico-économique pour comprendre l'organisation politique après l'éclatement de petits royaumes en un unique Rwanda comme le clame ce poème dynastique: « Il fut en butte à une opposition inouïe Mais ses victoires furent sans nombre Il fit trembler les adversaires Et rassembla bien des pays en un seul, Les fusionnant en son unique Ruanda » (P. 171, p. 102) Le but premier de la recherche de la correspondance et corrélation est d'élever l'équivoque de la science coloniale sur la problématique de la séparation et de la réunion de deux peuples aux origines différentes et aux systèmes politiques presque opposés. Après une lecture attentive des auteurs qui ont traité de ce sujet, nous pouvons avoir une meilleure compréhension de la théorie de différence entre ces peuples ou atomes socioculturels. Ces auteurs ne mentionnent nullement le mot tutsi avant l'éclatement des royaumes hutu du Ruanda anciens. Baumann et Westermann disent qu'il s'agit d' « une région ethnologique d'un caractère assez uniforme s'étend(ant) entre la chaîne des lacs Albert-Edwart, Kivu et Tanganyika, d'une part, et le lac Victoria-Nyanza avec le Kaguera et le Nil à l'Est, d'autre part. Une partie du pays est une région élevée, montagneuse, très fertile qui comprend l'Ourundi, le Rwanda , le Kiziba, l'Ankolé, le Toro, l'Ounyoro, l'Ouganda et l'Ousoga (..) Le pays entier a été submergé par une vague d'immigrants chamites orientaux, éleveurs de gros bétail, venus probablement du pays des Gallas dans le Nord-est (...) Cette couche de nobles constituait aussi une unité ethnique répandue dans tout le cercle et qui s'opposait aux assujettis ; le centre politique fut jadis le grand Etat de Kitwara (ou Kitara) qui formait le point d'appui de l'organisation »(444(*)). Ici les auteurs nous préviennent déjà contre le danger de confusion qui règne entre race et ethnie. On comprend que le terme tutsi fut plus ethnologique que racial. Parce que ce n'est que « plus tard, l'état se disloqua et des royaumes indépendant furent créés dont les plus importants furent ceux de l'Ouganda, de l'Ounyoro et le Karagwé. Les seigneurs chamites s'appellent selon les états : Hemas, Himas, Houmas, Toussis, Hindas, etc. »(445(*)). Nous tâchons d'illustrer les notions qui précèdent par l'examen comparatif des populations relevant d'une même aire linguistique, si pas d'une même langue l'une de l'autre dans l'espace et dans le temps, lesquelles sont entre autre absolument libres d'influences réciproques. En attendant d'illustrer les mêmes notions à base de données plus universelles nous nous limiterons à la corrélation des peuples et cultures représentées par deux civilisations : agricole et pastorale. C'est là la tâche des théories mathématiques des différences. Il est d'ailleurs couramment connu que la civilisation chamitique orientale de l'Afrique est essentiellement une civilisation pastorale, « les immigrants Chamites ayant conservé intacte (selon Papadopoulos) leur tradition d'éleveurs de gros bétail, laissant aux peuples bantous soumis et incorporés dans les royaumes qu'ils ont fondés les occupations agricoles qui leur étaient propres »(446(*)). Papadopoulos épouse l'avis de Baumann et Westermann sur la garde en pureté de la civilisation pastorale perpétuant d'une manière remarquable leur hiérarchie sociale traditionnelle et organisant les Etats fondés par eux sur le modèle absolutiste et théocentrique des peuples pastoraux. Il ressort que pour lui le corollaire de l'organisation sociale est le mode de production. Une question peut être posée : comment le petit peut-il incorporer le grand ? Autrement dit dans quel royaume chamite les Bantu furent-ils incorporés ? Nous pouvons accepter que pour Papadopoulos incorporer est synonyme d'assimiler. Mais là aussi nous sommes butté à une difficulté énorme. Car le premier élément culturel de l'assimilation est la langue ; il continue en disant que « ce n'est que dans le domaine linguistique qu'ils[les Tutsi] ont dû subir l'influence décisive des peuples bantous soumis et politiquement incorporés en en adoptant la langue sous l'effet d'une écrasante supériorité numérique et en abandonnant complètement leurs propres idiomes chamitiques »(447(*)). On voit le kinyarwanda au centre des enjeux politiques, éthiques et sociaux entant que non seulement comme élément unificateur, mais aussi et surtout, paradoxalement, comme un diviseur. Unificateur, parce que les monades ethniques (Hutu-Tutsi-Twa) sont collées par lui, kinyarwanda; diviseur à cause de l'authenticité et d'originelleité de kihutu dénommé kinyarwanda dans un contexte utilitariste, pragmatiste ou instrumentaliste. Nous remarquons d'ailleurs chez Papadopoulos ce rapprochement entre la langue, la technique et structure économique des peuples. Une même technique peut être utilisée dans des systèmes économique de nature différente : les engins spatiaux américains et soviétiques sont très proches les uns des autres bien qu'ils soient le produit d'économies de type capitaliste d'une part, socialiste de l'autre. Cependant dans l'histoire de l'humanité, on peut pratiquer un certain nombre de coupes qui mettent en évidence des correspondances d'ensemble, n'excluant pas les nuances, les exceptions, entre types de technique et modes de production : le moulin à eau est caractéristique de la féodalité, comme la machines à vapeur est liée au développement de l'industrie capitaliste. Tout comme les boeufs servent de charrue pour les peuples agriculteurs et richesse prestigieuse pour les pasteurs pour l'élargissement des royaumes. Papadopoulos voit déjà un mythe dans la question des origines des royaumes chamites en Afrique des Grands Lacs. Il écrit que « la question des origines des royaumes chamites de la région d'entrelacs est en réalité beaucoup plus complexe et intimement liée avec l'expansion chamitique nord-sud qui n'a pas encore fait l'objet d'investigations suffisamment approfondies. Il est évident que ce que certains africanistes ont qualifié d'invasion chamitique n'est qu'une expression très sommaire et probablement très peu appropriée pour désigner les mouvement migratoires de peuples non-bantous, nilo-chamitiques, chamitiques ou autres qui ont pénétré le domaine géographique des Grands Lacs africains. De là à nier la réalité de ces mouvement migratoires constitue une hypothèse téméraire non confirmée par les données culturelle. Dans le cas plus spécial qui nous occupe, il semble que la formation du royaume ruandais est aboutissement d'un procès d'unification progressif entraînant la disparition des nombreux petits royaumes qui se partageaient le pays »(448(*)). Si on peut admettre que dans leurs grandes lignes les institutions sociales sont solidaires des techniques, et qu'à un niveau technique correspond un type d'organisation de la production, on ne saurait y voir une relation de cause à effet à sens unique. Considérée comme la connaissance qui permet de réaliser une fin, une technique n'est pas nécessairement déterminante de nouvelles formes d'organisation du travail et de la société. On serait même tenté d'inverser les termes du rapport : les conditions de la production amènent à concevoir de nouveaux procédés techniques. A l'appui de la première proposition on pourrait citer le cas de certaines inventions qui anticipent à tel point sur les besoins sociaux réels qu'elles ne sont pas adoptées par le groupe. Le moulin à eau, considéré comme une révolution technique médiévale, a été conçu par des penseurs grecs ; la machine à vapeur mise au point par Denis Papin a été précédée dans l'Antiquité par le turbine de Héron d'Alexandrie. Il ne peut s'agir d'une occasion manquée ; ces deux techniques hautement évoluée ne pouvaient avoir un développement généralisé à une époque où les forces productives constituées en grande partie par des esclaves étaient obtenues à bon compte. En Afrique, chez les Hutu, un phénomène analogue s'est produit avec l'arrivée des Tutsi. Maints exemples pourraient être avancés : même si l'on reconnaît aux structures socio-économiques une portée déterminante, on ne saurait toutefois rejeter toute influence de l'apparition d'une technique nouvelle dans le processus de leur évolution. Lefebvre Des Mouettes a soutenu que la fin de l'esclave antique avait été accélérée par l'invention vers le 10e siècle du collier d'épaules à armature rigide. L'attelage antique, basé sur la tradition par la poitrine gênait la respiration de l'animal et diminuait ses possibilités. Ce moindre rendement devrait être récompensé par l'utilisation et l'exploitation de l'homme-esclave. Mais si on rappelle que l'Antiquité avait en puissance de possibilités techniques et qu'elle ne les a pas développées, que s'il y a eu correspondance entre l'apparition du collier d'épaule et la fin de l'esclavage antique, on ne saurit y avoir une relation directe et privilégier ainsi le déterminisme technique. La succession des modes de production et l'organisation de la société ont été traduits dans leurs grandes lignes par le schéma marxiste, à qui Mutuza se réfère, qui, du communisme primitif au socialisme, les fait passer par l'esclavage antique, la féodalité et le capitalisme. Si pertinente que soit cette vue d'ensemble, on ne peut l'accepter sans retouche, notamment en ce qui concerne le point de départ de l'évolution, qui apparaît comme une constitution de l'esprit(449(*)) - et nous sommes déjà chez Hegel- plutôt que comme une réalité objective. Les travaux ethnologiques, jusqu'aux plus récents, n'ont jamais recueilli la trace d'un état de la société caractérisé par le communisme primitif, avec tout ce que cette dénomination impliquerait sur le plan de l'organisation sociale : notamment la promiscuité sexuelle de la « horde ». Bien au contraire, les sociétés ayant conservé les cultures matérielles les plus archaïques, comme les Pygmées (ð?ãìç = coudée = environs 50 cm), ont des systèmes de parentés extrêmement complexes. Ces peuples furent connus des grecs, comme Ptolémée qui en parle en citant les « monts de la Lune » qu'est le Ruwenzori. Contestable sur ce point, ce schéma ne rend pas compte des particularités des autres systèmes, dès qu'il s'agit de sociétés non européennes. Une récente discussion sur « le mode de production asiatique » montre la difficulté d'intégrer au schéma théorique ce type particulier, caractérisé par la coexistence de communautés paysannes égalitaires et d'un despotisme qui prélève une part importante de la production, mais assure en contrepartie l'organisation d'un système de techniques supérieures nécessitant une concentration du savoir et de l'autorité. A. Metraux, décrivant les Etats pré-incaïques, écrivait à propos des Mochicas, indiens de la côte Nord du Pérou (300 à 800 après J-C) : « Comme en Egypte et en Mésopotamien, la conquête du désert sur la côte péruvienne postule l'existence d'une autorité respectée et d'une bureautique bien organisée. K. Marx avait déjà pressenti le rôle de l'irrigation dans la formation de gouvernements despotiques de types asiatique (les incas, 1962)(450(*)) . Dans une telle société l'économie est sous la contrainte d'un pouvoir autoritaire qui prend progressivement la forme d'un état : on voit dès lors la possibilité de rapprochements entre ce type d'organisation ancienne et la forme soviétique du socialisme. D'autre part l'introduction du mode de production asiatique dans la théorie permettait de remettre en cause le dogmatisme historique et la succession des grands stades caractérisés par des modes de production universellement comparables. Il apparaît en effet qu'avant le capitalisme, ceux-ci ont formé des systèmes difficilement réductibles. Ce débat où des considérations politiques d'actualité jouent un rôle important, a le mérite de mettre en lumière la liaison entre systèmes techniques, organisation sociale, économique et politique. Ce n'est que dans la mesure où un pouvoir central autonome dirigeait des travaux d'infrastructure à grande échelle que les paysans pouvaient produire un surplus pour l'entretien de la classe supérieure(451(*)). Un des traits le plus caractéristique du mode de production asiatique est l'absence de propriété privée du sol ; peut- on en déduire qu'il est directement issu de la communauté primitive, laquelle n'aurait connu que la propriété collective des terres ? Nombreuses sont encore les populations, y compris les pays occidentaux, où la propriété du sol est au moins en partie collective. La nature de ces rapports de possession n'entraînant pas pour autant la mise en commun de la production, on ne saurait parler de communisme... L'intérêt de ce type de société est de faciliter l'analyse du processus initial de différentiation des fonctions dans un groupe autonome(452(*)). Engels l'a esquissé en montrant, à travers l'expansion démographique(453(*)) et l'antagonisme entre communautés, la nécessité vitale de créer des organes pour protéger les intérêts communs et se défendre contre les intérêts rivaux. Les hommes chargés de cette fonction ont une situation privilégiée - le mwami- qui se perpétue non seulement par l'hérédité mais aussi et surtout par la méritocratie(454(*)); de sociale la fonction devient politique et la contrepartie de cette-ci prend la forme d'une exploitation économique. Telle serait d'après les marxistes le processus de la différenciation sociale primordiale. Le mode de production asiatique peut-il être caractéristique d'autres continents ? Il ne le semble pas en ce qui concerne notre Afrique noire par exemple, où les Etats à pouvoir centralisé, nombreux aux sud du Sahara, -pas généralement dans le Maniema- et dans la partie orientale, n'ont pas contribué à développer des techniques supérieures, systèmes d'irrigation notamment, comparables à ceux de certaines parties de l'Asie. Ce mode de production a-t-il jamais connu en Afrique les conditions nécessaire à son développement ? Le processus de différenciation sociale qu'il implique doit nécessairement se dérouler dans des communautés qui n'ont subi aucune intervention extérieure. Cette évolution interne n'a pas eu en Afrique noire, dans la zone soudano-sahélienne, puisque la plupart des Royaumes et Empires (Ghana, Mali, Songhay, Haoussa, Bornou)(455(*)) ont reçu avant leur établissement des apports extérieurs ; berbères, puis arabes, venus à travers le désert. Même si ces derniers ne participaient pas directement au pouvoir, ils ont fourni le modèle de son fonctionnement et obtenu des facilités pour leurs transactions commerciales de l'Afrique noire vers le Maghreb ; or, ivoire, peaux et esclaves constituant l'essentiel du trafic, il ne peut s'agir là d'une organisation technique d'un niveau supérieur. « Les populations noires qui restèrent à l' écart des influences des nomades blancs continuèrent à vivre en petites communautés fermées. Elles ne présentèrent jamais une division du travail social suffisante pour qu'une classe de chefs politiques privilégiés puisse se former »(456(*)). Cependant, elles ont progressivement adopté, dans le cadre du village, des systèmes culturaux très élaborés, alors que les Etats- néo-soudanais, utilisateurs d'esclaves, en restant à une agriculture très primitive, malgré des possibilités matérielles, notamment dans le domaine du travail du fer, beaucoup plus étendues. Le problème des techniques et de leur utilisation par des hommes vivant en société est ainsi posé. S'agissant de sociétés qui en sont à un niveau qui peut être qualifié de pré-industriel si toutes doivent nécessairement passer le stade de l'industrie, leurs activités les plus représentatives sur le plan matériel se limitent aux techniques de collecte, de production et de fabrication les plus élémentaires : chasse, pêche, agriculture, élevage, travail du bois, du fer pour l'outillage, des fibres textiles pour vêtement, de la terre pour les récipients. Selon leur évolution, on peut distinguer d'après le professeur Leroi-Gourhan différents états de ces techniques(457(*)), de très rustique à semi-rustique. On pourrait se limiter à cet énoncé pour définir le niveau technique des sociétés archaïques isolées, c'est-à-dire qui n'auraient pas reçu d'importants apports des pays occidentaux. Dans de nombreux groupes techniques caractérisés naguère encore par la rusticité de leurs techniques, certains individus sont intégrés, au moins en partie, dans des activités de type industriel. Par contre, dans des sociétés qui présentent tous les aspects d'un état plus au moins industriel, des secteurs entiers de celles-ci correspondant à des activités artisanales ou agro-pastorales, demeurent encore à des stades d'évolution technique plus archaïques. Ce décalage se traduit sur le plan socio-économique et apparaît nettement dans certains types de sociétés rurales françaises. Dans des sociétés caractérisées par la rusticité de leurs activités agricoles, on constate que certaines des autres techniques sont à des niveaux relativement différents. Les Inké de la Haute Côte d'Ivoire et les Proto-Indochinois de la chaine annamitique ont des systèmes culturaux analogues : ils utilisent le procédé qui consiste à semer le riz dans une partie de forêt défichée et brûlée. Alors que les premiers ont d'excellents forgerons capables de fabriquer des fusils de traite à partir du minéral de fer, les autres se bornent à forger des armes blanches ; par contre, ces derniers savent tailler dans du bois dur des engrenages hélicoïdaux pour leurs égreneuses à coton. Les deux milieux ont subi le contact des groupes extérieurs dont ils ont adopté un procédé techniquement supérieur : le fusil de traite dans un cas, l'égreneuse à coton dans l'autre. Peu de groupes archaïques sont restés à l'abri de tout contact ; chacun a développé une technique pour laquelle il était déjà pourvu de praticiens expérimentés : forgerons chez le Malinké, spécialistes du bois chez les montagnards de l'Indochine. Ces deux exemples très simples pourraient être sinon généralisés, du moins largement multipliés : ils serviraient à montrer que le domaine des techniques est tributaire du milieu physique mais plus encore du milieu humain. Son insertion dans le groupe social reste donc à préciser : on ne pourra mettre en évidence cette liaison qu'en envisageant l'organisation des membres de la société qui participent à l'emploi d'une technique particulière. L'analyse de quelques-unes de ces techniques et du contexte socio-économique auxquels elles sont liées montrera certaines étapes de l'évolution de l'organisation de l'homme dans le domaine de la production(458(*)). Celle-ci doit être prise dans son acception la plus large : dans la mesure où elle implique un travail elle englobe aussi bien la collecte la plus élémentaire des produits destinés à l'alimentation que la fabrication des biens de consommation dans la société d'abondance. En restant dans ce cadre de notre propos, c'est-à-dire les sociétés pré-industrielles, il convient d'insister sur le caractère social de toute production, même la plus élémentaire : la simple cueillette ne se fait pas au seul profit de l'individu qui l'effectue. Intégré dans un groupe avec lequel il partage les fruits de son travail, il reçoit en contrepartie une part du butin des autres membres. La division du travail la plus élémentaire, par sexe, se situe dès ce moment : la cueillette des baies et des pantes comestibles revenant à la femme, la chasse aux gros animaux étant réservée à l'homme(459(*)). Cette activité implique la fabrication d'armes de pierre. Tous les hommes vivant dans le même groupe n'étant pas également habilles, certains se spécialisent et se bornent à la taille des pierres, alors que d'autres sont meilleurs chasseurs. Les ateliers de débitage du silex que l'on a retrouvés au grand Presssigny, à Spiennes et à Girolle montrent que la division du travail technique remonte aux temps préhistoriques. Dans l'état de connaissance de nos sociétés anciennes et des sociétés exotiques actuelles on peut donc pratiquement admettre cette division. Elle entraîne corollairement la notion d'échange, non seulement à l'intérieur d'un groupe, mais encore d'un groupe à l'autre. Le concept d'économie de subsistance, où un groupe vivrait en autarcie complète, ne résiste pas à une analyse, sauf dans des cas rares et particuliers. Tout au plus peut-on parler de secteurs d'autosubsistance, par exemple quand la totalité des besoins alimentaires est satisfaite par la chasse, la pêche, la cueillette, l'agriculture, l'élevage. Il est rare que les biens de consommation produits correspondent exactement aux besoins, même en admettant que ceux-ci soient très variables. Il peut y avoir pénurie ou surplus : ces derniers peuvent être mis en réserve ou servir de moyens d'échanges. La possibilité de conserver des denrées alimentaires d'origine végétale ou animale est un fait déterminant dans le processus de différenciation économique et sociale. Avec le développement de l'agriculture, avec le perfectionnement des méthodes culturales et des moyens de stockage des grains, avec la domestication des animaux, se place l'origine du processus de thésaurisation qui permet non seulement d'accumuler les richesses pour assurer la sécurité alimentaire, mais encore de spéculer sur leur vente à des prix très élevés en cas de disette. Cependant, d'une manière générale, on peut considérer que les activités de production et d'échange ne se situent pas exactement dans un même cadre social : si la majorité des membres d'une société traditionnelle ont des activités de production, les échanges deviennent peu à peu le privilège de certains d'entre eux. Le groupe primitif, selon la définition de Leroi-Gourhan (le geste et la parole), constituée par un nombre restreint d'individus des deux sexes, correspond à une unité de subsistance dans le cas des activités de cueillette et de chasse. Il peut s'identifier avec l'unité d'exploitation dans un contexte d'activité agropastorale, tel que celui que l'on rencontre chez les Hima-Tutsi au Rwanda. Une analyse plus fine de quelques-unes de ces sociétés pastorales montrera la nature des rapports entre les membres d'un groupe unis par des liens de parenté, -ce qui est d'ailleurs le cas avec les Tutsi(460(*))-, d'alliances qui vivent en communauté de propriété et de travail(461(*)). A la définition de ces structures socio-économiques traditionnelles, on ajoutera le processus de leur transformation sous l'effet de l'économie de marché introduite au niveau de la production par des cultures dites industrielles. Toutefois, avant de passer à l'étude de ce type particulier de société très précisément inscrit dans le temps et l'espace, encore qu'on en retrouve des traits relativement comparables dans certains secteurs des sociétés rurales de France, certains traits généraux, voire universels des sociétés archaïques doivent être éclairés. * 438 Nous avons dit que Mutuza a lu Hegel, Marx, Lessing, Kipling... le marxisme reviendra de temps en temps dans cette problématique de la différence. Et comme historien, Mutuza se révèle autrement sur l'analyse de la différence que Maquet et Papadopoulos. S'il est avec Marx c'est pour démontrer les faits sociaux et les phénomènes qu'ils renferment. Il est rarement d'accord avec Hegel, mais la méthode de l'auteur de La phénoménologie de l'esprit est déterminante. * 439 áñéèìüò, nombre dans le sens où l'on peut dire de Áñéèìçôéêüò pour désigner le nombre arithmétique, c'est d'ailleurs, dans le pythagorisme, synonyme de ìáèçìáôéêüò áñéèìïò, nombre mathématique ou ìïíáäéêïò nombre formé d'unités, mais s'oppose à åßäçôéêïò, nombre idéal ; áßóèçôïò, nombre sensible qui s'oppose à íïçôïò áñéèìüò, nombre intelligible ; áñéèìüò ôëåéïò, nombre parfait (c'est-à-dire ì÷ñé äåêÜäïò, dans les limites de la Décade) ; áñéèìüò ðñùôïò... * 440 Selon Voltaire, « jamais il ne fut peut être un esprit plus sage, plus méthodique, un logicien plus exact que Locke ; cependant, il n'était pas un grand mathématicien ». L'allusion est lourde de sens. Descartes est un grand mathématicien et son oeuvre est également un événement décisif dans l'histoire des idées. Il y a une différence fondamentale de « tempérament philosophique » entre Descartes et Locke. On souligne le caractère essentiellement politique du second. Celui-ci veut être utile à l'existence sociale des hommes. Descartes, lui, cherchait la vérité pour son propre compte et en solitaire. S'il expose sa méthode dans le Discours de la méthode « en espérant qu'elle sera utile à quelques uns », il lui suffit, en réalité de savoir « qu'elle ne sera nuisible à personne ». Même les préoccupations les plus concrètes et presque médicales de Descartes sur l'homme incarné ne débouchent jamais sur l'existence sociale, problématique de la philosophie. Mais, ici, c'est sa méthode nous intéresse, bien au contraire. * 441 Infinitésimal, calcul, branche des mathématiques recouvrant le calcul différentiel et le calcul intégral. Le calcul différentiel étudie les propriétés locales des fonctions pour des variations infiniment petites des variables, tandis que le calcul intégral s'intéresse au calcul des primitives et intégrales, ainsi qu'à la résolution d'équations différentielles. Le calcul infinitésimal est d'une importance fondamentale dans la plupart des domaines de la science. Le calcul infinitésimal est issu de la géométrie grecque de l'Antiquité. Au Ve siècle av. J.-C., Démocrite calcule ainsi les volumes des pyramides et des cônes en considérant ces solides composés d'un nombre infini de coupes transversales d'épaisseur infinitésimale (infiniment petite). De même, Eudoxe de Cnide et Archimède emploient la méthode d'exhaustion pour déterminer l'aire d'un disque, en l'approchant par des polygones inscrits et circonscrits. Toutefois, les Grecs ne font qu'effleurer la théorie du calcul infinitésimal, freinés par les paradoxes de Zénon d'Élée et les problèmes que posent les nombres irrationnels. Ces recherches ne sont reprises qu'au début du XVIIe siècle, tout d'abord par le jésuite et mathématicien italien Cavalieri. Ce dernier étend l'usage des quantités infinitésimales en élaborant sa théorie des indivisibles, qui considère une surface comme constituée d'un nombre infini de lignes parallèles à une direction, appelées indivisibles de la surface. Mesurer l'aire de cette surface consiste donc à effectuer la somme de ces indivisibles. En France, Fermat puis Descartes ont recours à la géométrie analytique pour déterminer des aires et des tangentes à une courbe. Fermat invente notamment une méthode pour déterminer les maxima et minima de certaines fonctions : sans le savoir, il manipule ainsi le concept de limite qui ne sera défini qu'au XIXe siècle. De son côté, le mathématicien et théologien anglais Barrow établit le lien entre le problème des tangentes et le problème inverse du calcul des aires, montrant que ces deux procédés sont intimement liés. Mais les véritables fondateurs du calcul infinitésimal moderne demeurent Newton et Leibniz, qui, dans les années 1660 et 1670, démontrent notamment le théorème fondamental stipulant qu'intégration et dérivation sont des opérations inverses. Le développement des techniques de calcul par Newton, inspirées par ses travaux en physique, précède en fait les résultats de Leibniz, mais Newton tarde à publier ses conclusions. Finalement, ce sont les notations de Leibniz qui sont adoptées, comme les symboles ? pour les intégrales et df/dx pour les dérivées. Le XVIIIe siècle voit s'élargir le champ d'application du calcul différentiel et intégral. Cependant, en raison d'une utilisation imprécise des quantités infinies et infinitésimales, et du recours à l'intuition en géométrie, confusion et polémiques règnent encore au sujet des fondements de ce calcul. Ce n'est qu'au XIXe siècle que les analystes remplacent ces vagues concepts par des notions solides et rigoureuses, fondées sur des quantités finies. Bolzano et Cauchy définissent ainsi avec précision les limites et les intégrales ; Riemann développe ensuite une théorie de l'intégration plus générale que celle de Cauchy. En 1874, Weierstrass construit à partir de séries particulières une fonction continue mais dérivable en aucun point, prouvant ainsi que si les fonctions dérivables sont continues, la réciproque se révèle fausse. Au XXe siècle, les progrès de l'analyse légitiment complètement les quantités infinitésimales. * 442 Les applications sont des opérations mathématiques qui mettent en correspondance deux ensembles d'éléments, telle qu'à tout élément de l'ensemble de départ soit associé un et un seul élément de l'ensemble d'arrivée. * 443 EULER, L., Introduction à l'analyse des infiniment petits, p. 78. * 444 Les peuples et les civilisations de l'Afrique, p. 215. * 445 Ibidem. * 446 BAUMANN, H. et WESTERMANN, D., Les peuples et les civilisations de l'Afrique, pp. 215 sqq. * 447 PAPADOPOULOS, Th., Poésie dynastique du Ruanda et Epopée Akritique, p. 8. L'auteur épouse les vue de K. OBERG, dans African Political systems, p. 122. * 448 PAPADOPOULOS, Th., Op. Cit., pp. 9-10. Voir aussi M. C. FALLER, The Eastern Lacustrine Bantu, pp. 14-16.L'absence des preuves linguistiques invoquée par l'auteur ne constitue pas un critère décisif en face des preuves intrinsèques fournies par les données culturelles et sociales qui opposent les systèmes sociaux des Chamite et Bantu. Le processus culturel peut, au contraire, expliquer l'assimilation linguistique des éléments raciaux chamites, entraînant naturellement l'absence de données linguistiques chamites chez les royaumes en question. L'importance panafricaine de la pénétration chamite a été indiquée par G. SPANNAUS, dans In Memoriam Karl Weule, 1929, pp. 181- 195. Voir aussi Père PAGES, Un royaume hamite au centre de l'Afrique, pp. 72-93 où il expose les origines en rapport uniquement avec les traditions orales mais n'éclaire pas suffisamment les origines chamitiques du royaume. * 449 Il faut distinguer le processus de la pensée et l'objet de la pensée. * 450 Cité par M. GODELIER : « Notion du mode de production asiatique ». Cahiers du CERM. * 451 Cfr. MUTUZA, Le Bwame, la superstructure de la société lega, frein ou moteur au développement, p. 18. Voir aussi le même auteur, Les fondements culturels du fédéralisme au Zaïre, p. 10. * 452 Il s'agit de ce que DURKHEIM a appelé la division du travail social qu'il ne faut pas confondre avec la division technique du travail ou spécialisation. * 453 Un des points les plus difficiles sur lequel Mutuza se base est la considération biologique de la race. L'on se demande jusqu'où l'on va en acceptant de confondre ethnie et race. Si tous les Banyarwanda sont d'une même ethnie, leur différenciation raciale devient très problématique du fait que l'hybridation est très en vogue à cause de leur métissage des mariages. * 454 Nous avons vu dans la première partie, §2., note 2. Comment on accédait aux charges du mwami. * 455 LEROI-GOURHAN, A., dans Évolution et Techniques, pense que si le nom des Songhaï apparaît pour la première fois à la fin du XVe siècle dans un texte d'al-Magili, l'existence de proto-Songhaï, évoquée dans les traditions orales, remonterait au VIIe siècle avec la première dynastie des Dia. Les Songhaï se seraient constitués dans le Dendi (région de Niamey) en amalgamant des éléments mandé, « voltaïques » (Kurumba et Gourmantché), des pêcheurs Do puis Sorko, des chasseurs Gaw, et, plus tard, des éléments sahariens (Touareg et Maures). Tout d'abord petite communauté de la région de Gao (Mali) au XIe siècle, vassale de l'empire du Mali, les Songhaï ont profité de la pression des Touareg sur les territoires maliens du Sahara pour agrandir leur empire. La création de l'Empire songhaï est l'oeuvre de Sonni Ali Ber dont le royaume de Gao a pris les dimensions d'un empire qui a dominé le Soudan sous la dynastie des Askia, celle-ci ayant pris fin en 1591. Ils doivent leur essor à la mise en place d'une administration centralisée et à la maîtrise des voies de communications entre la forêt, la savane et le Sahara (commerce avec le monde arabe), grâce à la constitution d'une cavalerie utilisable en saison sèche et à une flotte de grosses pirogues capables d'évoluer dans la plaine d'inondation pendant la saison des pluies. * 456 MUTUZA, Les fondements culturels du fédéralisme au Zaïre, p. 37. * 457 LEROI-GOURHAN, A., L'homme et la matière, p. 534. * 458 LEROI-GOURHAN, Evolution technique, p. 23. * 459 Il est aussi à dire que la garde des troupeaux est réservée aux adolescents à cause de leur habileté et vigueur. * 460 Il est à noter que du fait de l'absence de leur langue, les Tutsi ne se reconnaissent que par les liens biologiques qui, d'autre part sont difficiles à établir à cause des métissage et hybridations fréquents entre Hutu et Tutsi. * 461 Il y a des contrats très significatifs dans le Droit Coutumier. |
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