Section 7 : Les Limites du
Bilan Social
Nous avons retenu ici quelques points clé qui
explicitent le fait que le bilan social est loin d'être aujourd'hui un
outil stratégique pour les entreprises et qu'il peut, à notre
avis, difficilement le devenir.
· Le bilan social est STATIQUE ; il ne pourra donc jamais
être utilisé à des fins stratégiques.
· Le bilan social est ressenti comme une exigence
contraignante qui satisfait peu ou pas aux exigences de l'entreprise. Il n'est
utilisé qu'à des fins d'information aux partenaires sociaux et
autres, mais n'est pas un outil de pilotage pour les entreprises.
· S'il n'était plus obligatoire, les DRH,
globalement, continueraient de le réaliser, car il donne une
photographie, à un instant t, de l'entreprise. Il représente
aussi la mémoire de l'entreprise. C'est un document tourné vers
le passé et non pas vers l'avenir.
Le Bilan Social : Une meilleure information pour une meilleure
utilisation
· Le bilan social, pour être compris et
exploité, devrait être assorti de commentaires et de graphiques,
permettant une meilleure lisibilité. Cependant, les DRH
rencontrés se limitent au cadre légal pour respecter la
neutralité du document ; ils utilisent par contre parallèlement
des tableaux de bord sociaux.
D'ailleurs une étude conduite par l'ex DRH de
l'hôpital de saint louis Cheikh MomarSow vient étayer ces
propos.
L'objectif de l'étude était de répondre
aux questions suivantes :
· « Le bilan social, constituant d'abord une
obligation pour l'entreprise, est-il utilisé pour le dialogue et
l'information, tant auprès des partenaires sociaux internes que des
partenaires externes ?
· La crise sociale vécue par bon nombre
d'entreprises depuis 1993 a-t-elle contribué à développer
l'usage du bilan social pour la prise de décision dans le domaine social
?
v L'enquête réalisée aboutit à des
conclusions significatives, que nous nous attachons à synthétiser
:
· Le bilan social fait aujourd'hui partie des
procédures routinières et sa préparation s'est largement
automatisée.
· . En ce qui concerne la diffusion du bilan social, il a
été constaté une très faible diffusion
auprès de l'encadrement, et une absence totale de diffusion
auprèsdes partenaires externes et du personnel.
90 % des entreprises interrogées indiquent
l'absence de retour après diffusion, le faible
intérêt porté à ces indicateurs et
l'absence de décision qui en découle.
· . Un seul chapitre du bilan social semble
présenter de l'intérêt : le chapitre relatif aux oeuvres
sociales et aux autres charges, car cette information n'est pas disponiblepar
ailleurs.
· . Les indicateurs utilisés pour le pilotage
social et la prise de décisions stratégiques et
opérationnelles sont très différents du bilan social. Leur
périodicité est mensuelle dans 100 % des cas pour au moins une
partie des indicateurs. (Bilansocial : périodicité annuelle).
De plus, l'excès de données quantitatives,
l'absence d'articulation entre les données sociales et
économiques de l'entreprise, et la faible prise en compte du climat
social, limitent la portée du bilan social.
Cependant, malgré toutes ces limites, le bilan social
subsiste.
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