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Médias et gestion des crises dans la région de l'extrême- nord du Cameroun: cas de l'épidémie de choléra dans le département du Mayo- Tsanaga

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par Grégoire DJARMAILA
Université de Maroua Cameroun - Master professionnel en vue de l'obtention du diplôme d'ingénieur facilitateur de développement  2011
  

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Il s'agit dans cette partie d'approfondir la réflexion à partir des résultats que nous venons de présenter, d'analyser et d'interpréter. Pour ce faire, nous allons organiser la discussion autour de nos trois hypothèses de recherche.

Le profil des acteurs médiatiques :

Nous avons décliné le profil des acteurs médiatiques en quatre variables : la formation professionnelle, l'expérience professionnelle, le niveau d'instruction et les diplômes obtenus. Les différentes distributions obtenues mettent en évidence le déficit en formation professionnelle du personnel des médias dans la Région de l'Extrême-Nord. En dehors de la CRTV, Cameroon Tribune et du quotidien Mutations, les autres médias exerçant dans l'Extrême-Nord ne disposent pas de journalistes professionnels pour la couverture des événements dans cette région. Les correspondants des médias privés électroniques n'ont pas de qualification précise ni pour le métier de reporter, ni pour celui de cameraman. Certains ont à peine achevé leurs études au niveau secondaire, d'autres sont sans niveau précis.

Pour la presse écrite, les correspondants sont en majorité des désoeuvrés, venus se chercher dans le monde du journalisme. Le diplôme le plus élevé est généralement le baccalauréat de l'enseignement secondaire. Cette situation remet au goût du jour la problématique de la définition du statut du journaliste au Cameroun. La loi du 19 décembre 1990 ayant quelque peu « prostitué » le métier, il est difficile de dire aujourd'hui qui est journaliste et qui ne l'est pas. Des imposteurs ont investi la profession qui perd en crédibilité auprès du public. Dans le Grand Nord en général, la situation est un peu plus préoccupante. Beaucoup de rédactions basées dans la partie méridionale du pays ne mettent pas un point d'honneur sur la qualité des correspondants qui officient dans le septentrion. Les événements de cette zone sont peints sous un prisme déformant. Parfois un seul correspondant est chargé de la couverture de toutes les trois régions septentrionales. Ces journalistes ou assimilés sont beaucoup plus animés par une logique sensationnelle. Pour ce qui est par exemple de la récente épidémie de cholera, on a noté que la plupart des médias et particulièrement ceux à capitaux privés privilégiaient la compilation des faits macabres. Ils accordaient trop peu ou pas d'importance à la sensibilisation des populations pour le respect des règles d'hygiène. Comme nous l'avons démontré à travers la vérification de l'hypothèse de recherche1, il existe un lien significatif entre le profil des acteurs médiatiques et la gestion d'une épidémie de cholera. Nous confirmons donc que le profil des acteurs médiatiques influence significativement la gestion d'une épidémie de cholera.

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