Organisation de la communication autour de
l'épidémie
Les résultats de nos enquêtes de terrain
confirment l'existence d'une cellule de crise pour gérer
l'épidémie de cholera. Il s'agit en l'occurrence du comité
régional de lutte contre le cholera. Ce comité
présidé par le Gouverneur de la Région de
l'Extrême-Nord est une émanation du comité national de
lutte contre le cholera. Le comité a pour rôle de coordonner
toutes les actions visant à lutter contre l'épidémie. Dans
cette optique, la communication représente 80% de ces actions. Mais il
s'agit en pareille circonstance d'une communication de crise qui obéit
à certains objectifs clairement définis. S'agissant de la
récente épidémie de cholera, la communication était
organisée autour du délégué régional de la
Santé publique qui est le rapporteur du comité régional de
lutte contre le choléra. Toutes les informations étaient à
obtenir auprès d'elle. Mais un constat se dégage : compte
tenu de ses nombreuses sollicitations, il n'était pas aisé pour
les journalistes d'obtenir de manière spontanée les informations
nécessaires pour meubler leurs papiers. Par ailleurs, le
délégué régional de la Communication qui est membre
du comité régional ne joue aucun rôle particulier en dehors
des comptes-rendus qu'il adresse à sa hiérarchie. Parfois les
journalistes usent de leurs relations personnelles pour obtenir les
informations. Le deuxième constat qui se dégage est qu'aucun site
web n'existe pour compiler les informations utiles sur
l'épidémie. L'importance de ce site n'est plus à
démontrer. A travers ce site, plusieurs utilisateurs peuvent obtenir des
informations sur l'épidémie.
L'accès des populations aux médias
Les résultats de notre enquête montrent
que les populations éprouvent des difficultés à
accéder aux médias classiques. Dans la zone d'étude, la
radio couvre un peu plus de la moitié du territoire et constitue ipso
facto le principal moyen d'information des populations. Dans le Mayo-Tsanaga,
la CRTV et la radio communautaire Echo des montagnes, se partagent le
territoire. Mais ces deux médias font encore face à certaines
zones de silence, à l'instar des arrondissements de Koza, Bourha et
Hina. La télévision constitue le deuxième outil
d'information des populations de la zone d'étude. Mais elle reste
confrontée à une importante zone d'ombre dans ce
département. Des investissements en termes d'équipement de
réception sont nécessaires pour que cet outil joue
véritablement un rôle dans le domaine de la mobilisation
sociale.
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