CHAPITRE 2 : REVUE DE
LITTERATURE, HYPOTHESES ET METHODOLOGIE
2.1 REVUE DE LITTERATURE
2.1.1 Approches
théoriques
Dans cette partie, il s'agit de présenter les
différentes approches théoriques utilisées dans le domaine
de la commercialisation, les différentes analyses qui ont
été faites autour d'elles ainsi que les leçons qu'on en a
tirées afin de les adapter à notre étude sur le
marché des noix de cajou.
Nous distinguons préférentiellement six
approches :
2.1.1.1 Approche
néoclassique
L'approche néoclassique est fondée sur la notion
de concurrence pure et parfaite. Il s'agit, selon Gould et Ferguson (1991),
d'un concept qui est à la base du modèle le plus important du
fonctionnement des affaires. Selon cette théorie, on ne peut parler de
concurrence pure et parfaite que lorsque certaines conditions sont remplies
(Gould et Ferguson, 1991 ; Lecaillon, 1993) :
- atomicité de l'offre et de la demande : Les
vendeurs et les acheteurs sont suffisamment nombreux de telle sorte que chaque
agent économique devient très petit par rapport à
l'ensemble du marché. Il ne peut donc exercer aucune influence
perceptible sur les prix. Dans ce cas, chaque agent économique agit
comme si les prix étaient des données ;
- homogénéité du produit : Le
produit d'un vendeur quelconque est identique au produit de tout autre vendeur.
Les produits présents sur le marché sont donc
interchangeables ;
- parfaite mobilité des ressources : Elle est
caractérisée d'une part par l'absence de barrières
d'entrée sur le marché, et d'autre part par la mobilité
des facteurs de production. Dans ce cas, les qualifications sont simples, peu
nombreuses à apprentissage aisé. De plus, les facteurs
utilisés ne sont pas monopolisés par un propriétaire ou
producteur, et de nouvelles entreprises peuvent pénétrer dans
une nouvelle branche industrielle et la quitter sans grande
difficulté ;
- transparence du marché : Elle est
caractérisée par l'absence d'asymétrie informationnelle.
Elle exige donc une parfaite connaissance du futur comme du
présent ;
- rationalité des agents : Le vendeur cherche le
maximum de profit tandis que l'acheteur vise le maximum
d'utilité ;
D'après Guyer (1987), cette approche privilégie
l'efficacité des marchés et le degré d'intervention de
l'Etat pour l'amélioration de leur performance. Elle suppose
également que les entreprises les moins performantes seront
progressivement remplacées par les plus compétitives,
entraînant ainsi un fonctionnement efficace du système de
commercialisation sous la seule action des forces du marché.
Malgré cela, cette théorie reste sujette
à de nombreuses critiques. En effet,
- même sur les marchés des produits agricoles de
base où les trois premières conditions sont remplies, la
quatrième est altérée par la variation des conditions
climatiques (Gould et Ferguson, 1991) ;
- la notion de concurrence parfaite est irréaliste ou
du moins inadaptée à l'analyse des marchés vivriers
africains ;
- les données des prix sur lesquelles reposent les
analyses sont sujettes de controverses car elles donnent lieu à diverses
interprétations (Harris, 1979);
- les phénomènes socio-historiques et politico-
institutionnels ne sont pas intégrés à l'analyse (Guyer,
1987) ;
- le principe qui gouverne l'organisation de la vie
commerciale est loin de refléter les hypothèses des
économistes néoclassiques (Geertz, 1978).
Toutefois, la concurrence parfaite se présente
fréquemment comme un modèle théorique des
mécanismes économiques. Et l'argument le plus convaincant qui
permet de confronter cette affirmation est qu'en dépit de la
prolifération des modèles
« sophistiqués » du comportement économique,
les économistes utilisent plus aujourd'hui que jamais, le modèle
de la concurrence parfaite pour leur recherche (Gould et Ferguson, 1991).
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