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Analyse socioéconomique de la commercialisation des noix de cajou dans les communes de Bantè et Savalou au Bénin

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par Oniankitan Grégoire AGAI
Université d'Abomey- Calavi, faculté des sciences agronomiques - Diplôme d'ingénieur agronome 2004
  

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2.1.1.2 Approche des marchés contestables

La notion de marché contestable est due à Baumol, Panzar et Willing (1982). Un marché contestable est un marché dont l'accès est parfaitement libre et la sortie sans coût (Lecaillon, 1993; Lutz, 1994). Les entreprises peuvent aller et venir sans difficulté car dans ces types de marché, les nouvelles entreprises supportent les mêmes coûts de structure que celles déjà présentes et les nouveaux acteurs n'ont pas à supporter d'éventuelles charges résultant de leur arrivée. Dans ce type de marché, la concurrence potentielle est plus importante que la concurrence réelle.

Les caractéristiques des marchés parfaitement contestables sont les suivantes :

- les nouveaux acteurs peuvent répondre à la demande du marché et utiliser les mêmes méthodes de commercialisation que les premiers;

- les nouveaux acteurs évaluent la profitabilité associée à l'entrée dans le but de satisfaire la demande du marché;

- les acteurs sont flexibles et les forces de compétition concourent au respect des prix et aux taux de rentabilité normaux.

De ces faits, nous pouvons dire à l'instar de Lecaillon (1993) que les marchés de concurrence parfaite ou monopolistiques sont donc par définition des marchés contestables.

Les marchés contestables se comportent comme des marchés concurrentiels, en ce sens que les rentes de monopole tendent vers zéro. Toutefois, dans la réalité, les marchés ne sont jamais parfaitement contestables, étant donné que l'entrée comme la sortie n'est ni sans obstacles, ni sans coûts.

2.1.1.3 Approche de la nouvelle économie institutionnelle

La grande partie des pensées récentes sur les institutions est connue actuellement sous le vocable de nouvelles économies institutionnelles (New Institutional Economics) (Tripp, 2001). L'émergence de cette théorie est due aux problèmes soulevés par l'approche néoclassique qui suppose que les marchés fonctionnent dans un environnement d'information parfaite.

La nouvelle économie institutionnelle met l'accent sur la manière dont la qualité, la complexité et l'adéquation de l'information déterminent la façon dont les marchés fonctionnent, les affaires sont gérées et les institutions développées (Tripp, 2001). En effet, en reprenant North, Tripp (2001) affirme: «Institutions are the rules of the game in a society or, more formally are the humanly devised constraints that shap human interaction. In consequence they structure incentives in human exchange, wether political, social, or economic».

Les institutions contribuent donc à la gestion efficace des informations. Or, dans n'importe quelle transaction de marché, l'information sur les prix et sur les caractéristiques techniques des biens et services en présence est absolument importante.

Une approche comparative montre que la théorie néoclassique s'intéresse à la minimisation des coûts et à l'efficience dans un cadre institutionnel donné alors que la théorie néo institutionnaliste s'attache à la façon dont les changements institutionnels peuvent conduire à l'efficience économique et à la minimisation des coûts. La performance du marché se mesure donc à ce niveau par l'aptitude des agents à remplir leur fonction à moindre coût.

Partant du fait que les mécanismes du marché sont insuffisants pour atteindre cette efficacité, les institutionnalistes proposent des systèmes de commercialisation à intégration verticale dont la coordination sera assurée par une administration.

Mais Lutz (1994) constate que l'établissement d'un tel système conduit à l'établissement du monopole de l'Etat dont les coûts de transaction sont très élevés.

Par ailleurs, du fait que l'acquisition et l'interprétation de l'information engendrent de considérables coûts, le concept de coût de transaction devient un élément central pour les nouvelles économies institutionnelles. En effet, selon Williamson (1985 :19) «les coûts de transaction sont l'équivalence économique de la friction». Ces coûts sont retrouvés à toutes les étapes de n'importe quel inter échange économique et peuvent être divisés en coût de recherche et d'information, coût de décision, de marchandage, coût de politique et de renforcement (Dahlman, 1979).

Ces coûts sont la résistance « perverse » qui fait que l'échange et le commerce dévient la trajectoire idéale prédite par les néoclassiques. Nous en parlerons en détail dans la suite du travail.

Les nouvelles économies institutionnelles présentent un certain nombre d'insuffisances qu'il importe de soulever :

- les pays en développement, contrairement aux pays industrialisés, possèdent peu d'institutions pour améliorer les problèmes informationnels ; et les institutions dont ils disposent sont plus inefficaces que les « institutions homologues » des pays industrialisés (World Bank, 1998)

- le second problème de l'analyse institutionnelle est la subjectivité de plusieurs de ses concepts. Par exemple, il est souvent impossible de quantifier les coûts de transaction. De plus, l'identification de ce qui constitue un coût de transaction est parfois confuse et, le terme est imparfaitement appliqué à n'importe quelle situation où existe l'incertitude ;

On doit dès lors faire très attention en définissant précisément ce qui constitue un coût de transaction dans une situation particulière.

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"Ceux qui rêvent de jour ont conscience de bien des choses qui échappent à ceux qui rêvent de nuit"   Edgar Allan Poe