2.1.4
Point des études sur les noix de cajou au Bénin
Notre objectif à ce niveau est de faire un tour global
des différentes études qui ont été faites dans le
domaine de l'anacarde au Bénin et dont nous avons connaissance. Le
domaine que nous essayons actuellement d'explorer n'est pas vierge, ni au
niveau de la production, ni au niveau de la commercialisation. En effet, depuis
toujours, le secteur de l'anacarde, bien qu'encore mal connu, a suscité
l'intérêt de bon nombre de personnes et de structures.
En 1996, Aïna en étudiant la rentabilité de
la production des noix de cajou au niveau paysan a reconnu les imperfections
liées à la commercialisation et a préconisé, entre
autres, la mise en place d'une politique adéquate de prix aux
producteurs et l'identification du rôle de tous les intermédiaires
de la filière.
En 1997, le Ministère du Développement Rural
(MDR) dans une étude de faisabilité du programme d'appui à
certaines filières parmi lesquelles l'anacarde a montré que la
collecte des noix intéresse un nombre croissant d'intervenants depuis la
suppression du monopole de la collecte par le CARDER.
Grimaud (1998) dans une étude d'identification des
organisations professionnelles de la filière anacarde au Bénin a
montré que très peu d'organisations professionnelles se
consacrent uniquement à la collecte des produits, malgré le
nombre relativement important d'organisations de producteurs.
Gagnon (1998) a étudié la filière
anacarde au Bénin. Il a montré que le marché
d'écoulement de la production nationale des noix de cajou est
essentiellement orienté vers l'Inde qui importe des noix brutes
d'Afrique à un prix inférieur au prix des noix
récoltés en Inde. Il a également montré qu'il
n'existe pas d'informations précises sur les coûts des
différentes opérations, ni en ce qui concerne l'installation et
l'entretien d'une plantation, ni en ce qui concerne les frais de collecte et de
commercialisation. Selon cet auteur, il y a une grande dispersion des
données relatives aux différents intervenants de la
filière et une absence de la circulation de l'information.
La mise sur pied d'une méthode d'aide à la
décision (Arboracle) a été faite par Charre et Thomann
(1999) au niveau des producteurs des noix de cajou du bas- Bénin (Dani
principalement). Cette méthode a été évaluée
par Dossche (1999) au niveau de la population de Savè. Les trois auteurs
n'ont pas abordé de façon approfondie le système de
collecte des noix.
Le JITAP a réalisé en 2002 une série de
consultations au niveau du secteur anacarde au Bénin. Ces études
sont toutes orientées vers des stratégies d'exportation des noix
dans un contexte de demande internationale.
Les différentes études réalisées
également par l'URF et le PADSE (2002) ont rapport à
l'amélioration des variétés et des systèmes de
production.
Dans tous les cas, ces études ou rapports techniques
s'insèrent dans un contexte macroéconomique tout en minimisant la
situation locale.
L'une des études les plus récentes sur la
commercialisation des noix de cajou au Bénin est celle
réalisée par Singbo et al. (2004) et dont nous avons eu
connaissance après notre retour du terrain en septembre 2004. Cette
étude qui a été réalisée dans le
département des Collines a essayé d'examiner le système de
commercialisation des noix de cajou et son impact sur la rentabilité de
la production de cette spéculation. La différence sensible avec
la présente étude se situe au niveau du champ d'étude, des
localités choisies et de l'approche utilisée. De plus, notre
étude aborde non seulement l'aspect économique du problème
mais aussi son aspect social.
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