2.1.2.3 Clientélisme
Le clientélisme est une relation inégale entre
deux individus où d'un côté, on a le patron et de l'autre,
on a le client. La relation entre le patron et le client est une relation
d'échange asymétrique « librement consentie »
(Spittler, 1977 cité par Adanguidi, 2000). Les conditions
d'établissement d'une relation de clientélisme sont les
suivantes :
- les ressources critiques doivent être
contrôlées par un groupe particulier dans la
société. La nature de ces ressources varie suivant les
sociétés, et leur manque ou insuffisance augmente la
vulnérabilité ou l'insécurité de l'autre partie de
la société ou bien réduit leur chance d'atteindre leurs
buts ;
- le patron a besoin du service du client dans le cadre de la
compétition qu'il livre aux autres patrons. Il est prêt à
mettre une partie de ses ressources à la disposition du client en
échange du service de ce dernier ;
- les clients se trouvent dans l'impossibilité
d'accéder autrement aux ressources détenues par les
patrons ;
- il n'y a pas d'allocation publique concernant ces
ressources ;
- les liens horizontaux de type « classe
sociale » ne sont pas développés.
2.1.2.4 Courtier commercial
Le terme courtier désigne ici toute personne qui
procède ou participe contre rémunération (Fenn,
1979 ; Adanguidi, 2000) à l'achat de produits agricoles pour le
compte d'un tiers. Cette profession, qui prend des formes diverses selon les
coutumes et les conditions locales, est souvent associée à
d'autres activités.
Le succès d'un courtier dépend d'une
connaissance profonde des conditions locales (Adanguidi, 2000), de l'entretien
des contacts personnels et d'une réputation de loyauté (Fenn,
1979).
Le courtage prend une importance particulière dans tout
système de commercialisation des produits agricoles où les grands
commerçants ne peuvent se rendre eux-mêmes sur les lieux des
transactions et doivent donc disposer d'un représentant qui
reçoit les produits en consignation et qui peut prendre, sur place
(selon les circonstances), toutes les dispositions liées à la
livraison.
Les redevances du courtage consistent
généralement en un pourcentage du prix réel d'achat.
2.1.2.5 Coût de
transaction
Selon Bialès et al. (1999), Adanguidi (2000)
et Tripp (2001), la notion de coût de transaction est au coeur d'une
théorie de type institutionnel, esquissée par Coase en 1937 et
développée par Williamson (à partir de 1975) et North (en
1990) : la théorie des coûts de
transaction.
On entend par coût de transaction, le coût de
toute relation économique à caractère contractuel entre
deux acteurs (Bialès et al., 1999). La transaction est dite
externe ou interne selon que la relation économique se déroule
sur un marché (en l'occurrence entre l'offreur et le demandeur) ou au
sein d'une organisation.
Les coûts de transaction comprennent les coûts
d'identification des partenaires (effort, temps et dépenses qu'engendre
la collecte de l'information nécessaire à la réalisation
d'un contrat d'échange), et les coûts de négociation et de
contrôle.
Staatz (1992) a décomposé les coûts de
transaction en deux catégories :
- les coûts ex-ante : Il s'agit des coûts
d'information et de négociation d'un contrat ;
- les coûts ex-post : Ils comprennent les
coûts de surveillance, de renégociation et de gestion des
conflits.
Bialès et al. (1999) quant-à eux,
découpent les coûts de transaction (externe) en deux autres
catégories :
- les coûts liés au fonctionnement du
marché : Ils comprennent les coûts d'utilisation du
système de prix et les coûts de négociation des
contrats ;
- les coûts liés au comportement des
acteurs : Il s'agit des coûts de la rationalité
limitée des décideurs et de l'incomplétude des contrats
d'une part, et des coûts des comportements opportunistes des acteurs
d'autre part. On distingue l'opportunisme ex ante qui est
caractérisé par une antisélection, et l'opportunisme ex
post qui a rapport au risque moral.
Ces différents points de vue font que dans la pratique,
les coûts de transaction ne sont pas facilement quantifiables (Tripp,
2001). Cependant, une personnalisation des relations commerciales peut
contribuer à la réduction de ces coûts (Hugon, 1992 et
Staatz,). De plus, les facteurs socioculturels et techniques qui facilitent
l'accès à l'information sur le marché peuvent contribuer
à la réduction des coûts de transaction. Il en est de
même des contrats et des institutions (Berry, 1993 et Acheson, 1994).
Dans le présent travail, nous allons souvent faire
référence aux coûts de transaction sans toutefois chercher
à les quantifier.
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