SECTION 3 : PERSPECTIVES ET RECOMMANDATIONS
3.1 Les perspectives
En fait, le système financier centrafricain en
dépit de la performance du secteur bancaire n'arrive pas jusqu'à
présent à être un moteur pour la croissance
économique. D'ailleurs, on a enregistré des rapports
négatifs entre la contribution du crédit au secteur privé
et la croissance du PIB. Pour des raisons politiques macroéconomiques ou
qui sont liées directement au système bancaire, le crédit
au secteur privé a été d'une part insuffisant. Et d'autre
part, vu les problèmes de transmission du crédit privé et
de son allocation, ce dernier n'a pas su être un facteur réel pour
le développement des investissements et de l'emploi en Centrafrique.
Donc, face à ce déficit de croissance et du constat de la non
influence positive du crédit au secteur privé sur le PIB, il
faudrait penser à des perspectives.
3.1.1 Mise en oeuvre des politiques économiques
cohérentes et
adéquates
Pour accroître les capacités de financement
interne, la RCA a besoin d'une croissance forte et soutenue afin de pouvoir
dégager une épargne plus importante ; cela dépend avant
tout de la capacité du pays à mettre en place une politique
adéquate. A cet égard par exemple la RCA étant un pays
enclavé, la mise en place d'une politique de transport et de
communication devrait faire partie des priorités. Ces politiques doivent
soutenir la stratégie de croissance du pays à partir d'une
analyse approfondie des principaux déterminants de la croissance.
Dans le cas de la RCA, c'est l'extrême faiblesse de
l'investissement privé qui explique, en 1er lieu, les
mauvaises performances en matière de croissance. De ce fait, une
stratégie de croissance pour la RCA devra à priori mettre
essentiellement l'accent sur l'amélioration de l'environnement de
l'investissement privé et sur l'innovation technologique. Le processus
participatif associant le secteur privé et la société
civile doit être à la base de la formulation des politiques et
stratégies de développement pour permettre de débattre des
stratégies sur une base de développement suffisamment large et
pour renforcer l'appropriation de ces stratégies.
Une des principales causes de la pauvreté et de
l'échec des politiques de développement mise en oeuvre dans la
plupart des pays africains, en particulier la RCA, et qui entrave la
mobilisation des ressources est la mauvaise gouvernance et la corruption. Il
importe que la RCA intensifie ses efforts dans le domaine à travers le
développement de processus de prise de décision participative qui
inclut la société civile et le secteur privé de même
que les communautés locales. Pour plus de 85 %
60
des entreprises opérant à Bangui, la forte
prévalence de la corruption dans le secteur public limite de
manière importante l'expansion des activités du secteur
privé. Un peu plus de 60 % des dirigeants des entreprises ont admis
avoir versé des pots de vin pour obtenir un service de
l'administration.
Il est urgent de créer des organes indépendants
de lutte contre la pauvreté, capables et outillés, d'une part,
pour mener des investigations sur les cas de corruption et d'autre part pour
recommander des mesures préventives et formuler des mesures pour
renforcer l'éthique et l'intégrité dans le secteur
public.
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