2.4 L'impact du modèle sur l'économie
centrafricaine
Dans le cas centrafricain, plusieurs choses peuvent expliquer
cette inadéquation entre le crédit au secteur et la croissance du
PIB. D'abord, on considère le point de vue politique.
L'étude part de 2000, et nous savons que 2000 dans
l'histoire politique, sociale et économique nationale a
été un point déclencheur. Du coup d'Etat manqué en
mai 2001 en passant par une rébellion en 2002 et 2003 pour aboutir au
renversement de Ange Félix Patassé en mars 2003, suivie d'une
élections démocratique en 2005. Après des élections
démocratiques en 2005 des rébellions se sont formées dans
le nord et le nord-est du pays de 2008 à nos jours. Les terrains
politiques de toutes sortes ont assombri le climat d'investissement au
détriment de la croissance économique et de l'emploi.
Mais à partir des crises politiques
répétées, nous assistons à une grande
période d'ouverture économique. Dans ce contexte, les entreprises
nationales qui bénéficient du crédit ne pouvaient pas
produire efficacement et de manière optimale, car talonnées par
la forte concurrence des produits étrangers. Et parallèlement,
les compagnies étrangères s'adonnaient presque entièrement
à la commercialisation au lieu de venir investir en Centrafrique dans
des oeuvres à haute intensité d'emploi et de création de
richesse.
Donc, il serait difficile de croire que dans une situation
aussi particulière, le faible niveau de crédit accordé au
secteur privé particulièrement par les banques aurait pu avoir
des impacts positifs sur la croissance du PIB.
Un autre problème qui a été
soulevé plus haut c'est la trop forte concentration du crédit.
Donc par le fait que le crédit n'est pas suffisamment ouvert et
distribué dans les différents secteurs et régions du pays,
il va inciter de moins en moins de concurrence ; alors une augmentation
relative de son volume n'arrivera pas à inciter
56 VAROUDAKIS Aristomène, « Développement
financier, reformes financières et croissance : une approche en
donnée de pannel ».1998.
59
une croissance économique soutenue, menacée
partout d'autres facteurs économiques et politiques.
Comment s'attendre à des retombées positives du
crédit si les banques commerciales centrafricaines offrent pour la
majeure partie du temps des prêts à court terme. Ces
dernières n'auront pas suffisamment de temps pour donner le rendement
souhaité.
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