3.1.2 Renforcer le système financier
national
Le système financier a besoin d'une restructuration
profonde pour jouer un rôle efficace d'intermédiation
financière afin de répondre efficacement aux besoins du
financement du développement.
Sur le plan institutionnel, l'amélioration du
système judiciaire est un impératif pour assainir l'environnement
du système financier. En outre pour l'heure, il n'existe que peu
d'instruments financiers en RCA pour collecter l'épargne. La
diversification de ces instruments est un impératif pour stimuler la
formation de l'épargne privée et la mobiliser en tant que
ressource essentielle du financement du développement. De ce point de
vue, en complément à la recapitalisation des banques primaires,
la RCA pourrait commencer par la mise en place d'un cadre légal
permettant aux banques commerciales de vulgariser les produits simples comme
les dépôts à terme, l'épargne-logement, la retraite,
l'épargne salariale.
A plus long terme, il sera nécessaire d'élargir
la gamme des produits d'épargne par des placements, en particulier les
bons du trésor de court, moyen et long terme, le développement
des fonds de pension et de produits d'assurance, notamment l'assurance
vieillesse et l'assurance vie.
En ce qui concerne les marchés financiers et les
marchés de capitaux, la RCA étant un pays enclavé, il
pourrait être plus indiqué de développer une
coopération financière avec les Etats voisins à travers
les structures d'intégration régionale comme la CEMAC pour
faciliter l'accès des institutions financières centrafricaines
aux marchés financiers et marchés des capitaux de ces pays.
3.1.3 Le renforcement de l'assise financière du
système bancaire
centrafricain
Le secteur bancaire est fragile et surexposé
vis-à-vis de l'Etat. La réduction prévue de la
dépendance de l'Etat à l'égard du crédit bancaire
peut avoir pour effet de diminuer la rentabilité des banques
commerciales mais cela devrait leur permettre de respecter les plafonds
d'exposition au risque de crédit envers un client. Cela pourrait aussi
les inciter à accroître les prêts au secteur privé.
Suite à la décision de l'autorité de régulation (la
COBAC) de porter le capital minimum requis de toutes les banques opérant
dans la zone CEMAC à 10 millions de F CFA (1 % du PIB), les
autorités doivent se prononcer sur une participation à
l'augmentation du capital des banques (l'Etat détenait une participation
minoritaire dans 3 des 4 banques commerciales de la place). Les
autorités ont souscrit à la recommandation des
61
services du FMI visant à ce qu'elles prennent part
à la recapitalisation des banques, à condition qu'il y ait un
partenaire stratégique de 1er ordre et, le cas
échéant, une stratégie de restructuration approuvée
par la COBAC. La COBAC a récemment nommé un administrateur
provisoire à la tête de l'une des banques pour élaborer un
plan de restructuration dans les meilleurs délais.
Tout en convenant de la nécessité de renforcer
l'assise financière des banques, les autorités ont
souligné que le nouveau seuil de fonds propres réglementaire de
la COBAC est élevé pour le secteur financier relativement petit
de la RCA et qu'il devrait être appliqué avec souplesse parce que
les banques éprouveront des difficultés à s'y confronter
à brève échéance.
|