1.2 Les investissements privés externes
1.2.1 La situation de l'APD en RCA
L'aide publique au développement (APD) est une source
de financement du développement indispensable pour l'ensemble des pays
en développement. L'aide peut souligner les contraintes de financement
intérieur dans les pays dont le revenu moyen est faible et où les
niveaux de pauvreté sont élevés, en procurant au
gouvernement des nouvelles ressources d'investissement pour les infrastructures
de base telles que l'eau, l'électricité et les communications. En
particulier dans les pays pauvres sortant d'une longue période de crise
comme la RCA, le financement de l'aide peut créer les conditions pour la
paix et le développement humain.
A l'instar de l'évolution de l'APD au niveau mondial,
le flux de l'APD en RCA montre une évolution erratique avec une tendance
nette à diminuer à partir du début 98, pour devenir
négatif en 2003 et 2004 (-2 millions de F CFA et - 10 millions de F CFA,
respectivement sur ces 2 années).
Lorsque les leaders mondiaux ont adopté la
déclaration du millénaire en septembre 2002, le niveau de l'APD
était au plus bas, en % du revenu intérieur brut des pays des
donateurs, plus précisément 0,3 %. Cette gestion de l'ADP
reçu par la RCA, est considérée en dehors des autres
facteurs propres au contexte intérieur du pays. Par ailleurs, dans le
cas de la RCA, l'irrégularité de l'aide est un fait. Le flux
d'ADP durant les 20 dernières années sera de 44 milliards de F
CFA a -10 milliards de F CFA, chiffres atteints respectivement en 1994 et en
2004.
L'écart type de la variation de flux d'APD sur les 20
dernières années est près de 18 %, soit 2/3 de la valeur
moyenne sur la période.
51
Tableau n° 17: Volatilité de
l'APD et des recettes fiscales.
|
Moyenne
|
(1985-2004) étendu
|
Etendu type
|
APD
|
26,1
|
54
|
37,9
|
Recette fiscale
|
41,7
|
39,5
|
9,8
|
Source : Rapport sur l'investissement
dans le monde, BEAC et calcul PNUD.
En outre, les recettes fiscales sont également
très valorisées en RCA, ont varié entre 26,5 milliards de
F CFA et près de 65 milliards de F CFA, valeurs minimales et maximales
atteintes respectivement en 1993 et 2002.
L'écart-type est d'environ 9, soit 4 fois moins que la
valeur moyenne de 41,7. En d'autres termes, les flux d'APD a varié 2
fois plus que les recettes fiscales qui sont déjà volatile en
RCA. Ce fort flux de l'aide pour le problème de
l'imprévisibilité de cette source de financement.
1.2.2 Les flux de l'investissement direct
étrangers (IDE)
La RCA est une destination très marginale pour les IDE
avec les flux annuels net en cours des 5 dernières années
oscillant dans une fourchette de 1 à 5 millions de dollars
américains (4 millions en 2004) soit environ 3 % de la formation brut du
capital fixe (FBCF). Les stocks d'IDE sont chiffrés à 75 millions
de dollars $ US en 2003, les flux de l'IDE sont donc très faibles et
faible leur niveau d'investissement privé, ce qui freine la croissance
et accroît la pauvreté.
En 2000, la RCA a reçu les flux d'IDE vers l'Afrique,
la RCA ne représente que 0,05 % d'IDE de l'ensemble des pays africains.
Concernant la répartition sectorielle entrant en RCA, elle s'est
orienté dans l'exportation forestière et le traitement de bois,
le transport fluvial et le secteur cotonnier au cours de 20 dernières
années, le flux entrant annuel d'IDE n'a guère
dépassé 6 millions de dollars en RCA, chiffre atteint en 2002; le
Lesotho, un petit pays enclavé comme la RCA, a reçu en moyenne
environ 30 millions de dollars US pour la même période. De
même, le Swaziland a reçu 65 millions de dollars $ US, en moyenne
par année en cours de la même période.
52
Tableau n° 18: flux et stocks d'IDE
(en millions de dollars US).
|
85, 95,99
|
00
|
01
|
02
|
03
|
04
|
Flux d'IDE
|
- 3
|
4
|
-1
|
5
|
5
|
4
|
Stocks d'IDE
|
20
|
37
|
42
|
70
|
72
|
75
|
Source : Rapport sur l'investissement
dans le monde, BEAC et calcul PNUD.
Les déterminants de l'IDE sont bien connus. Les
décisions des investisseurs étrangers se fondent sur la
qualité de cadre politique et réglementaire et l'investissement
privé étranger, les paramètres économiques selon le
motif de recherche de nouvelles affaires. Si, pour l'heure la RCA est
littéralement bondée par les investisseurs privés
étrangers ; c'est qu'elle est en défaut par rapport aux
différents paramètres d'appréciations
considérés par ces derniers dans leurs prises de
décisions.
Tableau n° 19: Flux IDE et accord
d'investissement.
|
Flux d'IDE (en millions de
dollars moyens annuels 96 - 03)
|
Nombres d'accords
d'investissements bilatéraux
|
RCA
|
3
|
0
|
BOTSWANA
|
105
|
8
|
KENYA
|
39
|
5
|
EGYPTE
|
1025
|
88
|
SWAZILAND
|
64
|
3
|
OUGANDA
|
220
|
11
|
Source : World Investissement report
2004.
53
Ce tableau montre bien l'insuffisance des investissements
privés dans l'économie nationale par rapport aux flux d'IDE et
aux nombres d'accords d'investissements bilatéraux.
La RCA pourrait, à ce sujet s'inspirer de l'exemple des
pays qui se sont engagés sur cette voie. Le Swaziland qui est un petit
pays enclavé comme la RCA et qui a reçu 64 millions de dollars de
l'IDE en moyenne par année sur la période 9603, a conclu 3
accords d'investissements bilatéraux précisément avec
l'Ile Maurice, Taiwan et le Royaume-Uni. Le Botswana, également un petit
pays enclavé, qui a reçu 105 millions de $ en moyenne par
année sur la même période, à 8 accords
d'investissement à son actif. Le Kenya a reçu environ 39 millions
de $ d'IDE en moyenne par année sur la période 1996-2003, ce qui
est très proche de la moyenne de l'ensemble des pays en voie de
développement (41 millions de $ d'IDE en moyenne par année sur la
même période 5 accords d'investissement). L'Ouganda, qui a
drainé 220 millions de $ d'IDE a conclu onze accords d'investissement.
L'Egypte, une des destinations de l'IDE parmi les pays en développement
en a conclu 88.
A coté des accords bilatéraux d'investissement,
les garanties multilatérales comme celles apportées par l'agence
multilatérale garantie de l'investissement (AGI), sont une option
à considérer pour la RCA afin d'attirer les investissements
internationaux potentiels de flux d'IDE dans le pays.
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