1.3 Financement du secteur privé moteur de
l'économie centrafricaine
1.3.1 Les contraintes et obstacles au financement du
secteur privé de l'économie centrafricaine.
Les entreprises centrafricaines éprouvent
d'énormes difficultés dans leur environnement et dans leur
gestion quotidienne. Par rapport à ce qui est observé dans les
pays africains où le niveau de développement est comparable, les
difficultés sont exacerbées par le climat de tension et
d'insécurité qui ont prévalu depuis le
déclenchement de la crise politique de 1996. La guerre a eu des effets
sur l'appareil productif. Elle a affecté la structure de consommation et
les échanges, la mobilisation des capitaux et des marchandises. La
baisse généralisée des activités a affecté
le niveau de production et d'échange. Le coût économique de
la guerre est important dans la mesure où elle a permis l'orientation
des dépenses budgétaires vers les secteurs jugés plus
stratégique. Elle a influencé négativement la
compétitivité du secteur productif.
En terme général, la compétitivité
décrit la capacité pour un individu, une entreprise ou une nation
à faire face aux besoins des consommateurs et aux initiatives de ses
concurrents sur le marché.
Au plan national, la conception de la
compétitivité se base sur la théorie des avantages
comparatifs. Ceux-ci découlent de 3 composantes majeures permettant aux
entreprises d'une nation donnée de relancer la concurrence sur le
terrain de leur choix. Les entreprises centrafricaines opèrent dans un
environnement qui n'est pas toujours favorable aux affaires. Elles sont
confrontées à des difficultés diverses.
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Le manque de financement et l'insuffisance de l'investissement
global sont les principales contraintes pour près du quart des
entrepreneurs53. Certaines entreprises ont des difficultés
à travers des crédits pour financer leur investissement
productif. Cette situation se justifierait par le peu d'intérêt
affiché par les banques commerciales principalement à l'endroit
des PME. Pour les nombreux entrepreneurs, les banques ne font pas confiance aux
dirigeants des PME, notamment les centrafricains et ont une attitude inverse
à l'égard des étrangers à qui elles octroient plus
de crédit. D'autres soutiennent que les banques exigent des garanties,
hors des portées des PME. La couverture des risques dotée par des
banques est très souvent supérieure au montant du crédit
souhaité.
S'agissant de l'investissement global de l'économie, la
situation sociopolitique contraignante et la limitation drastique des concours
financiers attendus des organismes de financement a engendré un taux
d'investissement public et privé faible. Cette évolution
contraste fortement avec les taux d'investissement des économies
performantes d'Asie de l'Est, où l'investissement total a
été en moyenne de 30 % du PIB durant les années 80, avec
un taux d'investissement privé moyen de 18 %, soit 60 % de
l'investissement total.
L'étroitesse du marché centrafricain est le
second handicap en importance pour la promotion et le développement de
l'entreprise. Elle s'apprécie par rapport à la faiblesse de
l'accès de la population aux marchés.
La perception et la vision que les pouvoirs publics se font
des entreprises sont telles que le secteur privé endogène n'est
pas considéré par l'Etat comme un partenaire. Mais on note ces
derniers temps une évolution dans l'attitude des autorités
publiques qui rappellent sans cesse que le secteur est le moteur de la
croissance.
Un autre aspect de l'investissement des affaires se
réfère aux problèmes fiscaux. La plupart des entreprises
estiment que le régime fiscal, le régime douanier et leur
fonctionnement constitue des problèmes majeurs qu'elles rencontrent,
entre autres les taux d'impositions jugés élevés ; les
administrations fiscales et douanières gèrent les
activités économiques et sont parfois incapables de
répondre avec compétence aux demandes du secteur privé.
L'impôt affecte gravement le revenu et le fruit du travail humain
décourage toute initiative privée dynamique et tout esprit
d'entreprise.
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