3.3 Evolution des crédits bancaires
3.3.1 L'Encours de crédits nets à la
clientèle dans la CEMAC
Les crédits nets ont progressé de 12,8 % en
2007. Ils se sont fixés à 2 068 milliards de FCFA en 2007 contre
1 833 milliards en 2006. L'encours des crédits nets rapportés au
total de la situation des banques de la zone a progressé de 10,2 points
pour s'établir à 36,5 % en 2007 contre 46,7 % en 2006.
41
Graphique n° 6: Evolution des
crédits nets par pays de 2005 à 2007.
Source : Nous même à partir
des données de la COBAC.
L'encours des crédits nets s'est contracté au
niveau du Tchad. En effet, il est passé de 144 milliards en 2006
à 138 milliards en 2007. Dans les autres pays, l'encours des
crédits nets s'est inscrit en hausse. Cette évolution a cependant
été moins importante que celle enregistrée l'année
écoulée en RCA (14,3 % en 2006 contre 7,69 % en 2007), au Congo
(15,18 % en 2006 contre 11,88 % en 2007) et en Guinée Equatoriale (31,65
% en 2006 contre 7,69 % en 2007). Le taux de croissance des crédits nets
est demeuré quasiment identique pour le Gabon (20,6 % en 2006 et 21,39 %
en 2007). Enfin, la progression de l'encours des crédits nets s'est
davantage consolidée au Cameroun (3,19 % en 2006 contre 7,04 % en
2007).
3.3.2 L'encours de crédits en Centrafrique
Nous savons que l'une des principales missions du
système bancaire est le financement de l'économie par l'octroi de
crédit48. Or, en Centrafrique, le crédit bancaire n'a
pas toujours connu une croissance linéaire. En effet, au cours de la
période allant de 2000 à 2005, le crédit accordé au
secteur privé a connu une évolution considérable.
La ventilation des crédits à l'économie
selon leur durée initiale nous est résumée dans le tableau
ci-après.
48 Rapport général de l'audit des caisses
d'épargnes et de crédits PUND 2004.
Tableau n° 12: Répartition
des crédits à l'économie selon la durée initiale
(en millions de FCFA) de 2000 à 2005.
Echéance
|
2000
|
2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
Court terme
|
35193
|
38304
|
45472
|
46756
|
50907
|
49125
|
Moyen terme
|
3410
|
3696
|
3591
|
2430
|
3957
|
4512
|
Long terme
|
302
|
470
|
320
|
231
|
298
|
444
|
Total
|
38905
|
42470
|
49383
|
49417
|
55162
|
54108
|
Source : COBAC.
Ce tableau confirme la hausse constante des engagements de
l'économie à l'égard des établissements de
crédit dans l'économie centrafricaine durant la période
2000-2005. Mais quand on observe l'évolution des crédits
distribués par le système bancaire centrafricain sous l'angle de
la répartition selon la durée initiale, il apparaît de
très fortes distorsions. Tandis que les engagements à court terme
progressent de 40 %. Ceux à moyen terme s'amplifient de 32 %. Les
crédits à long terme quant à eux progressent de 47 % en
volume. La progression des crédits à court terme est due pour
l'essentiel au remboursement des crédits de campagne et la
stabilité politique amorcée après les élections de
2003. Les banques réagissent en augmentant les crédits en faveur
des autres secteurs de l'économie. Ce qui augmente encore plus les
crédits de longue et moyenne période. Notons tout de même
que le financement des campagnes cotonnières, des sociétés
forestières, sucrières, de commerce et de services occupe une
grande place dans les financements accordés à l'économie
centrafricaine.
Voyons donc plus amplement les rapports entre
l'évolution du crédit au secteur privé et celui du PIB de
2000 à 2009.
Graphique n° 7: Evolution du
crédit au secteur privé (en % de croissance).
42
Source : Nous même à partir
des données du FMI.
43
Malgré le développement du système
bancaire à partir de 2008 en Centrafrique, on a constaté une
évolution à la baisse du crédit au secteur privé. A
première vue, nous pouvons expliquer une telle évolution par la
tendance baissière du taux d'intermédiation financière qui
traduit la faible part des agents ayant une capacité de financement
à financer ceux qui ont un besoin de financement. L'augmentation
graduelle des taux d'intérêt sur les prêts peut aussi
expliquer une certaine faiblesse du crédit pendant cette
période.
Pour sa part, l'évolution à la hausse du taux
d'intérêts sur les prêts semble découler
principalement du financement accru du déficit budgétaire qui a
eu pour conséquence d'évincer le crédit au secteur
privé.
En effet le financement budgétaire des administrations
publiques a toujours constitué une contrainte à la distribution
du crédit au secteur privé en Centrafrique. Puisque
théoriquement la demande de crédit est une fonction
décroissante du taux d'intérêt, un besoin de financement de
l'Etat réduira la fraction des fonds prêtables destinés
préalablement au financement du secteur privé.
Il en résulte une augmentation du taux
d'intérêt réel, défavorable à
l'investissement donc à la croissance économique.
L'évolution du crédit au secteur public et celle du secteur
privé ont suivi des cours relativement opposés, en d'autres
termes, une augmentation du crédit au secteur public s'était
presque toujours accompagnée d'une baisse du crédit au secteur
privé.
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