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Problématique du crédit au secteur privé face au défis de la croissance économique en Centrafrique

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par André BONDA
Université de Bangui - Maitrise en science économique 2009
  

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3.3 Evolution des crédits bancaires

3.3.1 L'Encours de crédits nets à la clientèle dans la CEMAC

Les crédits nets ont progressé de 12,8 % en 2007. Ils se sont fixés à 2 068 milliards de FCFA en 2007 contre 1 833 milliards en 2006. L'encours des crédits nets rapportés au total de la situation des banques de la zone a progressé de 10,2 points pour s'établir à 36,5 % en 2007 contre 46,7 % en 2006.

41

Graphique n° 6: Evolution des crédits nets par pays de 2005 à 2007.

Source : Nous même à partir des données de la COBAC.

L'encours des crédits nets s'est contracté au niveau du Tchad. En effet, il est passé de 144 milliards en 2006 à 138 milliards en 2007. Dans les autres pays, l'encours des crédits nets s'est inscrit en hausse. Cette évolution a cependant été moins importante que celle enregistrée l'année écoulée en RCA (14,3 % en 2006 contre 7,69 % en 2007), au Congo (15,18 % en 2006 contre 11,88 % en 2007) et en Guinée Equatoriale (31,65 % en 2006 contre 7,69 % en 2007). Le taux de croissance des crédits nets est demeuré quasiment identique pour le Gabon (20,6 % en 2006 et 21,39 % en 2007). Enfin, la progression de l'encours des crédits nets s'est davantage consolidée au Cameroun (3,19 % en 2006 contre 7,04 % en 2007).

3.3.2 L'encours de crédits en Centrafrique

Nous savons que l'une des principales missions du système bancaire est le financement de l'économie par l'octroi de crédit48. Or, en Centrafrique, le crédit bancaire n'a pas toujours connu une croissance linéaire. En effet, au cours de la période allant de 2000 à 2005, le crédit accordé au secteur privé a connu une évolution considérable.

La ventilation des crédits à l'économie selon leur durée initiale nous est résumée dans le tableau ci-après.

48 Rapport général de l'audit des caisses d'épargnes et de crédits PUND 2004.

Tableau n° 12: Répartition des crédits à l'économie selon la durée initiale (en millions de FCFA) de 2000 à 2005.

Echéance

2000

2001

2002

2003

2004

2005

Court terme

35193

38304

45472

46756

50907

49125

Moyen terme

3410

3696

3591

2430

3957

4512

Long terme

302

470

320

231

298

444

Total

38905

42470

49383

49417

55162

54108

Source : COBAC.

Ce tableau confirme la hausse constante des engagements de l'économie à l'égard des établissements de crédit dans l'économie centrafricaine durant la période 2000-2005. Mais quand on observe l'évolution des crédits distribués par le système bancaire centrafricain sous l'angle de la répartition selon la durée initiale, il apparaît de très fortes distorsions. Tandis que les engagements à court terme progressent de 40 %. Ceux à moyen terme s'amplifient de 32 %. Les crédits à long terme quant à eux progressent de 47 % en volume. La progression des crédits à court terme est due pour l'essentiel au remboursement des crédits de campagne et la stabilité politique amorcée après les élections de 2003. Les banques réagissent en augmentant les crédits en faveur des autres secteurs de l'économie. Ce qui augmente encore plus les crédits de longue et moyenne période. Notons tout de même que le financement des campagnes cotonnières, des sociétés forestières, sucrières, de commerce et de services occupe une grande place dans les financements accordés à l'économie centrafricaine.

Voyons donc plus amplement les rapports entre l'évolution du crédit au secteur privé et celui du PIB de 2000 à 2009.

Graphique n° 7: Evolution du crédit au secteur privé (en % de croissance).

42

Source : Nous même à partir des données du FMI.

43

Malgré le développement du système bancaire à partir de 2008 en Centrafrique, on a constaté une évolution à la baisse du crédit au secteur privé. A première vue, nous pouvons expliquer une telle évolution par la tendance baissière du taux d'intermédiation financière qui traduit la faible part des agents ayant une capacité de financement à financer ceux qui ont un besoin de financement. L'augmentation graduelle des taux d'intérêt sur les prêts peut aussi expliquer une certaine faiblesse du crédit pendant cette période.

Pour sa part, l'évolution à la hausse du taux d'intérêts sur les prêts semble découler principalement du financement accru du déficit budgétaire qui a eu pour conséquence d'évincer le crédit au secteur privé.

En effet le financement budgétaire des administrations publiques a toujours constitué une contrainte à la distribution du crédit au secteur privé en Centrafrique. Puisque théoriquement la demande de crédit est une fonction décroissante du taux d'intérêt, un besoin de financement de l'Etat réduira la fraction des fonds prêtables destinés préalablement au financement du secteur privé.

Il en résulte une augmentation du taux d'intérêt réel, défavorable à l'investissement donc à la croissance économique. L'évolution du crédit au secteur public et celle du secteur privé ont suivi des cours relativement opposés, en d'autres termes, une augmentation du crédit au secteur public s'était presque toujours accompagnée d'une baisse du crédit au secteur privé.

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