SECTION 3 : ANALYSE DE LA DISTRIBUTION DU CREDIT AU
SECTEUR
PRIVE
Le crédit, contrairement au dépôt est un
acte par le quel une personne physique ou morale met à la disposition
d'une autre une somme d'argent ou des moyens de paiement contre promesse de
remboursement dans un délai plus ou moins long fixé à
l'avance46. Bien que les dépôts soient
préalables à toute activité bancaire, un adage en
économie dit que « les prêts font les dépôts
». Le dépôt par contre est défini comme étant
des liquidités confiées par une banque à une personne
physique ou morale. Il est à la base même de la création
monétaire par les banques de second rang par le biais de
crédits.
Pour cette section nous allons voir l'évolution du
crédit bancaire
46 MAZIDO Abel «Cours d'analyse financière et
technique de financement» 4ème année des Sciences Economique
UB 2004-2005.
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3.1 La Situation simplifiée du système
bancaire centrafricain.
Tableau n° 10: Situation
simplifiée du système bancaire centrafricain (en milliard de
FCFA).
Actif
|
2006
|
2007
|
2008
|
Passif
|
2006
|
2007
|
2008
|
Trésorerie et divers
|
16,2
|
37,3
|
33
|
Trésorerie et divers
|
9,2
|
15,2
|
18,4
|
Crédits à l'Etat
|
12,9
|
15,5
|
21
|
Dépôt de l'Etat
|
4,8
|
7,9
|
6,0
|
|
|
|
|
Dépôt du secteur
|
|
|
|
Crédits à l'économie
|
33,7
|
36,6
|
47
|
privé
|
44,9
|
59,1
|
68,1
|
Créances en souffrances nettes
|
5,5
|
3,8
|
3,2
|
Fonds propres
|
13,2
|
16,0
|
19,0
|
Valeurs immobilisées
|
3,8
|
5
|
7,8
|
|
|
|
|
Total
|
72,1
|
98,2
|
112
|
Total
|
72,2
|
98,2
|
112
|
Source : Rapport COBAC, 2007.
Le secteur bancaire est fragilisé par une forte
concentration de ses engagements sur l'Etat centrafricain. Malgré les
efforts engagés par les autorités pour rembourser progressivement
les arriérés accumulés auprès du secteur au cours
de la crise politique de 2003, les crédits consentis à l'Etat ont
encore progressés de 31 % au cours de l'année 2008 et
représentent désormais 21 milliards de FCFA.
En 2008, le secteur bancaire centrafricain a connu une
croissance de son activité moindre qu'en 2007, le total des bilans
bancaires progressant de seulement 14,2 % contre 36 % en 2007. Les
dépôts collectés se sont élevés à 74,1
milliards de FCFA au 31 décembre 2008, soit 2/3 total de bilan. Ils se
sont accrus de près de 10,6 % en un an, en raison d'une forte
progression des dépôts privés (+15,2 %).
Les crédits bruts à la clientèle
s'élevaient à 87 milliards au 31 décembre 2008, en hausse
de 16 % par rapport à 2007. Les crédits à
l'économie ont, quant à eux, augmenté de 28 % en 2008.
La qualité du portefeuille de crédit,
très dégradée, s'est néanmoins
améliorée, les créances en souffrance représentant
21,3 % des crédits bruts contre 30,4 % un an auparavant.
L'excédent global de trésorerie a connu une baisse importante
(-36 %), passant de 24 milliards de FCFA en 2007 à 15 milliards de FCFA
en 2008 ; il représente toutefois encore 16 % du bilan. Le produit net
bancaire a augmenté de 14 % en 2008, après une hausse de 30 % en
2007, en raison notamment de l'accroissement des marges dégagées
sur les opérations diverses (+26,3 %) alors que la marge sur les
opérations avec la clientèle ne s'est accrue que de 4,5 %. Au
total, le résultat net s'élève à 2,5 milliards de
FCFA, soit une baisse de 26,1 % par rapport à l'exercice 2007.
Le secteur de la micro finance reste de taille relativement
modeste en Centrafrique. D'après les estimations, le montant des
dépôts gérés, à fin septembre 2007,
s'établiraient à 3,8 milliards de FCFA, les encours de
crédit octroyés par ce secteur représentant 1,5 milliards
de FCFA. Plus de 40 000 personnes bénéficieraient directement de
ce mode de financement, sur un total de 1,4 millions de clients en CEMAC.
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