C) Démarche scientifique et méthode de
recherche
1) Les démarches et méthodes mises en
pratique
Pour cette enquête de terrain, je me suis rendue en
Roumanie du 22 février au 10 avril 2010.
a) Suivi de l'actualité
Seulement dix jours avant mon arrivée à
Bucarest, le secrétaire d'État aux affaires européennes,
Pierre Lellouche, se rendait en Roumanie. Il s'était
déplacé pour obtenir l'engagement du gouvernement roumain, de
prendre en charge la réinsertion des Roms reconduits en Roumanie. Cette
visite a eu d'importantes retombées médiatiques. Lors de la
conférence de presse qui a suivi la rencontre de Pierre Lellouche avec
Emil Bloc, premier Ministre roumain, la criminalité a été
présentée comme la raison principale du retour des Roms en
Roumanie. Or, nous savons que la cause de ces retours est la situation de
« grande précarité » des migrants. Par ailleurs, ces
retours ont été présentés comme des expulsions, et
non comme des retours humanitaires. Cette conférence de presse, tout
comme ses nombreuses retombées médiatiques ont été
une source d'information
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importante pour cette étude. En effet, cela m'a permis
de prendre en compte la question de la criminalité, car présente
dans tous les discours, politiques et médiatiques, ainsi que dans
l'Opinion publique.
Le 8 mars 2010, une affaire de détournement d'aides
sociales britanniques a éclaté. Cette affaire concernait une
jeune femme, Rom roumaine, surnommée par certains journalistes « la
reine des Tziganes »43. La militante pour les droits des Roms a
été arrêtée pour avoir détourné
presque trois millions d'euros, au profit de familles roms installées
dans le nord de Londres. Cette affaire a provoqué un réel battage
médiatique. Le même jour, le 8 mars 2010, le campement rom de
Massy-Palaiseau était attaqué et incendié. Cet
événement est passé inaperçu dans les
médias.
Le sommet européen de Cordoue, portant sur les Roms et
les Gens du voyage, s'est tenu les 8 et 9 avril 2010. Au terme de cette
rencontre, la « déclaration de Cordoue » assurait que de
nombreux engagements avaient été pris, mais l'absence des
représentants des États européen a minimisé
l'impact qu'ils pourraient avoir. Seules l'Espagne (actuelle présidence
de l'UE), la Belgique et la Hongrie (futures présidences de l'UE) et la
France se sont engagées a respecter la déclaration de Cordoue. De
plus, cette absence peut être entendue comme le
désintérêt des États européens pour la cause
Rom.
Le suivi de l'actualité m'a donc donné
l'occasion d'étudier les formes de gestion des migrations et de gestion
des Roms qui tendent à être mises en place en Europe.
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