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Le " retour forcé " des roumains en Roumanie, depuis 2007

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par Audrey Guitton
Université de Poitiers - Master migrations internationales 2011
  

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C) Des pistes d'action

Les modèles de gestions des populations migrantes, fondés sur le binôme « intégration dans le pays d'accueil/retour au pays d'origine » ne sont plus suffisants face aux nouvelles formes de mobilité en Europe. Trouver des alternatives est nécessaire. M. Morokvasic attestait déjà de cette nécessité, en 1996. « Les politiques centrées essentiellement sur l'intégration des sédentarisés, ou sur le rejet des nouveaux candidats à l'immigration, pourraient s'orienter vers la gestion des mobilités. »182 De plus, les questions d'intégration des sédentaires et des circulants doivent être traitées au niveau communautaire, dans une totale coopération des différents acteurs européens, nationaux et locaux. Dans un premier temps, nous allons questionner l'avenir des aides au retour. Ensuite, nous verrons en quoi « l'intégration des mobilités » roms au « système européen » serait profitable à l'UE.

1) La fin des aides au retour ?

Les aides au retour peuvent être de véritables chances pour le migrant de reconstruire sa vie dans le pays d'origine, à condition qu'elles respectent le principe de réinsertion sociale, économique et professionnelle. Les programmes de retour mis en place par la France, depuis les années 1970, ne respectent pas ce principe. En effet, nous savons que les aides à la réinsertion économique ne sont pas diffusées. Quant à la réinsertion sociale et professionnelle, elle est inexistante. Parfois, les programmes ont été délaissés par les bénéficiaires. Parfois, ils ont été utilisés par les bénéficiaires pour s'installer dans la mobilité. Jamais, ils n'ont été efficaces.

Comme nous l'avons vu précédemment, la mise en place de l'AGDREF condamne les aides au retour humanitaire. Pour Sylvain Chevron, les programmes d'aide au retour parasitent même l'action principale de l'OFII : l'accueil. « Il semble d'ailleurs qu'il y ait lieu de redéfinir les actions de l'Office insusceptibles de se rattacher à la mission centrale d'accueil et d'intégration car elles contribuent par là même à diluer ses priorités et ses moyens : la participation de l'OFII aux programmes d'aide au retour peut être examinée dans la mesure où rien n'impose que l'Office en charge de l'accueil soit chargé des retours au pays et de la mise en oeuvre des actions de

182Morokvasic M., « Entre l'est et l'ouest, des migrations pendulaires », op. cit., p. 154.

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codéveloppement. »183 Les aides au retour tendent à être délaissées par l'OFII. De nouvelles formes de gestion des migrations doivent être trouvées.

De plus, il est fondamental que le codéveloppement devienne un enjeu majeur des futurs politiques migratoires, et non une de leurs conséquences éventuelles. Cette observation n'est pas nouvelle et ne cesse d'être réaffirmée par les chercheurs. Les programmes d'aide au retour trouveraient, certainement, un regain d'intérêt, s'ils étaient capables d'associer retour, réinsertion et codéveloppement. Le migrant deviendrait un lien essentiel entre le pays d'origine et le pays d'accueil, entre les différents opérateurs socio-économiques locaux, et plus globalement, entre les deux communautés.

Selon Catherine Wihtol de Wenden :« le thème d'une gouvernance globale des migrations, lancé à l'initiative des Nations Unies, cherche à répondre au défi de la combinaison des migrations et du développement dans les pays d'accueil et de départ (« faire de la migration un instrument de développement sans substituer le développement à la migration ») en vue d'une plus grande cohérence des politiques. »184 Ainsi, pour que les politiques migratoires soient plus cohérentes, elles doivent associer migration et développement. De plus, la gouvernance des migrations doit être globale. Dans le cadre de cette étude, cela signifie donc que les migrations Roms doivent être gérées au niveau communautaire, de sorte qu'elles soient génératrices de développement.

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