1-3. L'occupation progressive et naissance du royaume
Les descendants de Gadaou après avoir
séjourné longtemps à côté de leur père
à Tabalo, n'ont pas émigré en même temps et n'ont
pas occupé non plus leurs sites au même moment. Certains ont
occupé directement leurs sites tandis que d'autres ont fait des escales
chez leurs frères avant d'aller occuper leurs sites respectifs.
1- Sicre (cap), 1918, p5
2 Date à laquelle le missionnaire allemand
Ludwig Wolf a signé le traité de protectorat avec le chef
supérieur du Tchaoudjo, Ouro-Djobo Boukari
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1-3-1 L'occupation chronologique des sites
Les chercheurs et la tradition orale révèlent
que le premier village du royaume qui fut fondé est bien
évidemment Kpangalam. Cependant, les versions diffèrent sur le
nom du fondateur de ce village.
D'une part, d'après les enquêtes menées
par le sociologue français Barbier1, le fondateur serait un
certain Agoro Dam. D'autre part, selon l'information recueillie par le
même auteur chez l'ancien secrétaire du chef Aguda Adam, le
fondateur serait un chasseur nommé Agrinya dont la tombe serait encore
visible.
Par ailleurs, JC Froelich2 et Gayibor3
donnent ce nom comme étant celui du premier chef.
Pour notre part, Ouro-Agoro Bodjo4, nous a
confirmé que Ouro Dam est certainement le fondateur de Kpangalam et
premier souverain du Tchaoudjo.
Il ressort toujours d'après la tradition orale que
quelques années plus tard, Bang'na, frère cadet du fondateur de
Kpangalam, serait venu vivre avec ce dernier. Peu de temps après
être installé à Kpangalam, il se serait trouvé un
emplacement plus à l'est pour s'y installer, lieu qu'il nomma Tchavadi.
Il fut ainsi le deuxième souverain du Tchaoudjo et le premier
chef de Tchavadi.
Selon Djobo- Bivahi Mouhamadou, Ouro-Takpara serait le
fondateur de Kadambara, troisième village à voir le jour. Il se
serait installé d'abord à Agbandè près de
Bassar.
L'un d'entre ses fils aurait séduit une femme du chef
de Bassar. Ce qui provoqua un conflit qui entraîna par la suite leur
départ du site pour s'installer à Kadambara.
1 -Barbier (JC) et Klein (B), 1995, p24 2-
Froelich (JC), 1947, p54
3 - Gayibor (ss la dir), 1996, p154
4 - Entretien avec Ouro-Agoro Bodjo, chef de
Kpangalam, du 18-08-06.
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De l'avis du même informateur, Kadambara vient du mot
tem dabara qui signifie « Nous nous sommes enracinés
». Ce toponyme fait allusion à leur conflit contre Bassar.
Ainsi, Takpara fut le premier chef de Kadambara et le troisième
souverain du Tchaoudjo.
Selon une information recueillie auprès de Ouro-
Gbèlè Idrissou1, le fondateur de Birini serait Ouro
Tchatikpi qui n'a pas été souverain du Tchaoudjo mais il
fut le premier chef de Birini. Le seul souverain du Tchaoudjo qui soit
sorti de Birini était Ouro-Koura qui en fut le cinquième
ouro-esso.
Un certain nommé Uro Ifa2 serait parti de
Tchavadi vers le sud à la recherche d'une zone giboyeuse et fonda le
village Komah. Celui-ci comme son nom l'indique ne fut pas souverain
du Tchaoudjo mais fut le premier chef de Komah.
Selon Ouro-Akpo Kassim3, le fondateur de
Yélivo du nom de Ouro Dam se serait installé d'abord
auprès de son frère à Birini. De là, il alla plus
à l'ouest pour fonder Yélivo.
Un autre groupe vint séjourner à Kadambara
pendant une ou deux décennies. Après cette longue escale, le
groupe continua son chemin pour fonder le village de Nadjoma. C'est de
là et avec l'intention de trouver de bonnes terres qu'un certain Djeri
Fama aurait quitté ses pairs pour fonder Kparatao4.
Ces villages constitutifs du royaume avaient des liens
particuliers deux à deux en fonction de la consanguinité des
fondateurs.
Ainsi, ces liens s'observent entre Kpangalam et Tchavadi,
entre Birini et Yélivo, entre Kadambara et Kparatao et plus tard entre
Tchavadi et Komah.
Les sept villages précités vont être
à l'origine de la naissance du royaume tem du Tchaoudjo.
1 - Entretien avec Ouro-Gbèlè Idrissou,
chef de Birini, du 16-08-06.
2- Fondateur de Komah, village issu de Tchavadi. Mais,
il n'était pas chef comme son nom semblait l'indiquer.
3 - Entretien avec Ouro-Akpo kassim, chef du village
de Yélivo, du 16-08-06.
4 Voir Ouro-Djéri, 1989, p8
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