2-2 Les conflits internes
Les conflits internes font référence au conflit
entre Kparatao et Yélivo et les raids esclavagistes des
sémassi dans la région.
2-2-1. Le conflit entre Kparatao et Yélivo
Ce conflit avait fait l'objet de nombreuses controverses.
Nombreux sont les auteurs qui soutiennent que ce conflit aurait opposé
Kparatao à Birini. Ce qui n'est pas confirmé d'après nos
enquêtes sur le terrain. En effet, selon P. Alexandre1,
c'était Birini qui déclara la guerre à Kparatao puisqu'il
écrit : « Cette révolution provoqua une véritable
guerre civile, menée par le lignage royal de Birini, dont le chef tenta
vainement de s'emparer du sà ».
Cependant, selon Gayibor2, c'était Kparatao
qui attaqua Birini puisqu'il écrit : « Birini également,
quoique comptant au nombre des fondateurs du royaume, fit les frais de la
montée en puissance de Djobo ».
Contrairement à ces deux versions, il ressort de notre
enquête que ce conflit avait opposé bien évidemment
Kparatao à Yélivo et que dans l'histoire du royaume, aucun
conflit n'avait opposé Kparatao à Birini.
Les deux villages antagonistes Kparatao et Yélivo font
partie des sept villages constitutifs du royaume. Selon les critères de
désignation de Ouro Esso, il était prévu que le pouvoir
devait être rotatif. Or, depuis 1800, Birini détenait le pouvoir
avec comme souverain, Ouro Koura.
En effet, à sa mort, le pouvoir devait revenir à
Yélivo. Mais Kparatao par volonté d'usurpation voulait s'emparer
de celui-ci que Birini revendiquait pour Yélivo.
Ce fut dans cette atmosphère d'incompréhension
que Kparatao déclara la guerre à Yélivo.
1 - Alexandre P., 1963, p262.
2 - Gayibor NL (ss le dir), 1997, p347.
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Pour satisfaire son ambition, Kparatao attaqua Yélivo.
Ainsi, Adam Méatchi sur sollicitation de Kparatao conduisit cette
expédition qui se solda par la défaite de Yélivo.
Ce conflit aurait fait de l'avis de Ouro-Akpo
Kassim1, sept morts au rang des combattants de Yélivo et de
nombreux déplacés.
Ainsi, les combattants de Kparatao remportèrent la
victoire. Dans ce climat d'insécurité et de méfiance, le
sà, le siège sculpté symbole du pouvoir, fut
caché à Tabalo.
Peu de temps après, le trône fut ramené
à Kparatao avec comme nouveau souverain Ouro-Djobo Boukari.
Compte tenu de l'insécurité qui régnait
dans la région que le nouveau souverain coopta les mercenaires
djerma. Ceux-ci permirent la consolidation de l'autorité de
Ouro-Djobo Boukari2.
Le trafic esclavagiste s'accentua plus tard avec l'arrivée
des sémassi.
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