WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Les nouvelles hégémonies de la région Septentrionale. Le Royaume Tem du Tchaoudjo (1880- 1914 )

( Télécharger le fichier original )
par Akimou TCHAGNAOU
Université de Lomé Togo - Maà®trise 2007
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

2- Les conflits connus par le royaume.

Les souverains du Tchaoudjo étaient presque tous ambitieux.

En effet, pour réaliser leurs desseins qui consistaient en la domination des autres peuples voisins, ils organisèrent des expéditions militaires contre ces derniers.

On note les conflits internes et les conflits externes.

2-1 Les conflits externes

Plusieurs conflits opposèrent le royaume aux peuples voisins. Ces divers conflits se soldaient soit par la victoire, soit par la défaite du Tchaoudjo. Tout ceci dépendait à la fois de la bonne ou de la mauvaise préparation, de la puissance des personnages qui conduisaient les expéditions et surtout des motifs de celles-ci.

54

Parmi ces conflits, trois retiendront notre attention, notamment celui contre Agoulou, celui contre les Anyanga et celui contre Alédjo Kadara.

2-1-1 Le conflit Komah-Agoulou

C'est l'un des conflits qui marqua les esprits de la population de Tchaoudjo jusqu'à aujourd'hui à cause des désastres qu'il occasionna au sein de celle-ci.

Ainsi, le village Agoulou quoique fondé par les Mola de Tabalo n'échappa pas à la volonté d'hégémonie du Tchaoudjo.

Deux conflits opposèrent le Tchaoudjo1 à Agoulou.

En effet, le pouvoir suprême du Tchaoudjo était symbolisé par l'oeuf d'autruche. Selon notre informateur Djobo Bivahi Mouhamadou2, une fille du souverain Ouro Akoriko3 serait partie à Agoulou et leur aurait promis qu'à la mort de son père, le pouvoir royal reviendrait à Agoulou. Satisfaits de cette promesse, les habitants d'Agoulou auraient donné une grande quantité de cauris à la princesse de Komah. Ainsi, à la mort de Ouro Akoriko, fidèle à sa parole, la princesse prit secrètement l'oeuf d'autruche qui était mis au faîte du vestibule de la résidence du souverain et l'aurait remis au chef d'Agoulou contre la même récompense.

Les populations de Komah après avoir constaté la disparition de l'oeuf d'autruche et après avoir été informées de la mauvaise conduite de la princesse, déclarèrent la guerre à Agoulou en vue de le récupérer.

Ainsi, le premier conflit qui se termina par la défaite du Tchaoudjo lui causa d'énormes pertes en vies humaines.

1 -On parle de Tchaoudjo parce que ce conflit avait mobilisé tout le royaume. Même si tous les villages n'avaient pas participé au premier conflit, presque tous étaient mobilisés pour le second conflit.

2 - Djobo Bivahi Mouhamadou, premier notable de l'ex-chef du canton de Kadambara, du 16-08-06.

3 -Fut à la fois chef de Komah et quatrième souverain du Tchaoudjo.

55

Du moment où les populations d'Agoulou étaient informées d'une éventuelle attaque de leur village, elles allèrent dans la rivière « Ouro Boungoulou »1 et y firent des sacrifices. Ces populations comptaient sur leur innocence et de ce fait étaient sûres de leur victoire.

Pour lutter contre un adversaire de taille, la population d'Agoulou utilisa la technique de la «terre brûlée»2. Les ennemis arrivèrent après que la population d'Agoulou se réfugiât dans la brousse. De ce fait, ils se mirent aveuglement à massacrer les bêtes et à razzier les biens des habitants du village.

Ainsi, les troupes de Tchaoudjo se crurent déjà victorieuses du seul fait que les habitants d'Agoulou se montrèrent incapables de les affronter pour la simple raison qu'ils se sont réfugiés dans la brousse. Au chemin de retour à Tchaoudjo, les combattants de Komah furent piégés par la boue que la « rivière-fétiche » laissât sur leur passage. Alors, la boue enfonça les chevaux et les combattants d'Agoulou sortirent de leurs refuges et vinrent couper les têtes des ennemis de Tchaoudjo.

Ce qui provoqua d'énormes pertes en vies humaines dans le rang des ennemis.

Ainsi, pour se venger, le Tchaoudjo se prépara en conséquence avec comme chef militaire Koura3 de Birini qui n'avait pas participé au premier conflit.

1 - c'est la rivière fétiche protectrice du village.

Du moment où les habitants d'Agoulou se rendirent compte que le Tchaoudjo prépara sa revanche, certains habitants quittèrent le village en direction du Bénin.

2 - c'est-à-dire que toute la population avait fui le village pour regagner la brousse.

3 -C'était un véritable guerrier dans l'armée du Tchaoudjo. Il conduisit les troupes du royaume au second conflit contre Agoulou. Ce qui lui valut sa nomination au poste de cinquième Ouro-Esso de Tchaoudjo.

56

C'est ainsi que certains d'entre eux s'installèrent à Kpaza sous l'ordre de Adam Méatchi1 tandis que d'autres allèrent jusqu'à Toboni, Tchimbéri voire au Bénin actuel.

Etant donné que la plupart des habitants s'étaient enfuis par crainte des ennemis qui, sans subir aucune défensive, s'emparèrent facilement de leur oeuf d'autruche.

Ainsi, ce second conflit qui vit la défaite d'Agoulou avait permis à Tchaoudjo de récupérer l'oeuf d'autruche, objet prestigieux et symbole du pouvoir royal du Tchaoudjo.

Cette victoire s'explique d'une part, par la mobilisation de tous les villages du royaume qui combattirent au côté de Komah et d'autre part, par le dévouement des habitants du Tchaoudjo pour récupérer l'oeuf d'autruche que Agoulou ne peut jamais hériter. Bien que faisant partie des groupes de descendants de l'ancêtre Gadaou, Agoulou ne compte pas parmi les sept villages fondateurs du royaume.

La cause ainsi que le déroulement des deux conflits nous incitent à une analyse scientifique.

S'agissant de la cause, nous pensons pour notre part que l'oeuf d'autruche est peut-être pris comme un symbole pour désigner une autre cause. Est-ce qu'il ne s'agirait pas d'un problème de femme quand on sait qu'à l'époque la femme constituait une source de conflits inter et intra-villages ? Etant donné qu'elle constitue quelque chose de précieux qu'on ne doit pas partager avec autrui, n'est-ce pas un moyen pour ne pas divulguer l'affaire en vue d'éviter tout cynisme de la part de la femme ou de l'homme qui ayant commis l'adultère ?

Pour ce qui concerne leur manifestation, nous pensons que la consultation de la « rivière-fétiche » ne nous explique en rien le problème.

1 - Dit « Ouro-Nilé », véritable guerrier et chef du village de Kpaza de l'époque. C'était lui qui accorda asile aux Mola d'Agoulou qui fuyaient le second conflit contre Tchaoudjo. Il fut le deuxième occupant et le fondateur de la chefferie de ce village.

57

La boue dont fait cas la tradition orale ne relève-t-elle pas de la boue naturelle ? Il peut arriver qu'il ait plu abondamment en amont après le passage des guerriers et qui aurait causé le débordement de la rivière. Ainsi qu'au retour des guerriers, ceux-ci se seraient enfoncés dans la boue qu'aurait laissée la rivière après le retrait de l'eau.

Ceci peut être aussi une explication magique retenue par la population d'Agoulou pour confirmer leur suprématie dans le mysticisme sur celle de Tchaoudjo.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Le doute est le commencement de la sagesse"   Aristote