2-4. L'artisanat
Les activités artisanales se réduisent au
tissage, à la vannerie et à la poterie.
-Le tissage : c'est une activité assez
repandue à Didaouré et à Kparatao. Le métier de
tissage est l'apanage des clans migrants (Watara de Didaouré).
Ainsi le tissage, la teinture, la fabrication des
vêtements se présentent dans certains villages comme des
activités complémentaires pratiquées par les hommes et les
femmes pendant la saison dite morte.
-La vannerie : elle aboutit à la
fabrication des nattes, des paniers, des sacs etc. Quelques produits
fabriqués sont vendus sur place et d'autres sont exportés.
-La poterie : elle n'est pas du tout
développée en pays tem. Cependant, on trouve parfois des
potières de grands talents dans certaines localités.
Toute cette production faisait l'objet d'un commerce qui
constitue à cet effet la deuxième activité importante du
royaume.
2-5 Les échanges
En tant qu'activité secondaire du royaume, le commerce
avait fait du royaume, une région d'hospitalité pour les
étrangers ambulants. La situation géographique du royaume faisait
de lui un carrefour commercial.
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Le Tchaoudjo est reconnu de l'extérieur car les
commerçants étrangers venaient du pays haoussa et y
séjournaient des mois1.
On distingue les itinéraires commerciaux, les
partenaires commerciaux et les produits échangés.
2-5-1 Les itinéraires commerciaux
Le Tchaoudjo constituait une étape importante pour le
transit de la cola. La plupart des villages du royaume servaient de points
d'escale pour les commerçants étrangers.
Déjà avant le XIXè
siècle, les commerçants haoussa et mandingue passaient par les
villages tem notamment Agoulou en provenance de Salaga (au centre- est
du Ghana actuel) en allant vers Djougou (dans le centre-ouest du Bénin
actuel).
L'un des itinéraires fréquentés au moment
où Tchavadi avait le commandement du royaume du Tchaoudjo, passait par :
Djougou-Alédjo-Koura- Agoulou- Kpassoua- Tchavadi-
Didaouré2. On note que Sokodé, Bafilo et Daoudé
étaient des points de relais et d'échange de
produits3.
A la fin du XIXè siècle, l'itinéraire
passera par Agoulou-Kparatao-Kadambara-Didaouré pour continuer ensuite
vers Fazao-Suruku-Bulohu-Djérêkpagna, puis après la
traversée de la Mô, Bubalêm (près de Nakpali),
Bimbila ( au centre du pays nanumba) et Salaga où les voyageurs
arrivaient par « la route des Kotocolé
»4.
Ces échanges se faisaient entre les habitants de la
région d'une part et avec les commerçants étrangers
d'autre part.
1 - Nassam O-S T, 1990, p101.
2 - Amidou M, 2004, p18.
3 - Labodja SE, 1991, p9.
4 - Binger cité Barbier JC et Klein B, 1995,
p27.
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