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Les nouvelles hégémonies de la région Septentrionale. Le Royaume Tem du Tchaoudjo (1880- 1914 )

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par Akimou TCHAGNAOU
Université de Lomé Togo - Maà®trise 2007
  

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2- L'économie du royaume

L'économie traditionnelle du royaume était basée à la fois sur l'agriculture et le commerce. Le commerce était fondé sur le transit des esclaves destinés à l'exportation. Mais le secteur artisanal n'était pas à négliger.

La population tem était une population de travailleurs. Le royaume regorgeait de talents en ce qui concerne les travaux manuels.

On y trouvait les agriculteurs, des éleveurs, des forgerons de même que des artisans.

2-1. L'agriculture.

En milieu foncièrement traditionnel, l'agriculture était la principale activité des Kotokoli. C'est d'elle qu'ils tiraient l'essentiel de leurs moyens de subsistance. Les cultures vivrières de premier plan sont le mil et l'igname. Les techniques agricoles restent toujours rudimentaires. L'agriculture ne connaît pas la mécanisation. La houe, le coupe-coupe, la daba, restent toujours les outils les plus utilisés.

Les 80% environ des produits agricoles sont consommés en milieu traditionnel par la population elle-même. Cette agriculture n'était pas aussi développée qu'en pays Bassar et n'utilisait pas l'engrais comme en pays kabiyè. Ainsi, Léo Frobénius1 l'a si bien remarqué lorsqu'il écrit en ces termes : « L'agriculture prospère, mais je ne crois pas avoir remarqué les récoltes aussi importantes qu'en pays bassar...Je n'ai jamais vu au pays tem une fosse d'engrais comme en possède chaque ferme kabiyè.»

1 -Frobénius Léo, 2002, p442.

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L'élevage joue un rôle non négligeable dans l'économie du royaume.

2-2. L'élevage

Il concerne surtout la volaille tels les poulets, les pintades et le petit bétail tels les moutons et les chèvres. Quant au gros bétail, celui-ci était entièrement confié au Peul qu'on retrouve dans presque toutes les localités de la région.

Pour ce faire, il n'existe aucun contrat entre le propriétaire et le Peul. Il existe cependant une sorte de « convention » entre eux. Celle-ci consiste à faire bénéficier le gardien peul d'un veau sur trois ou quatre que la vache donnera. En outre, le lait qu'on extrait tous les jours revient de plein droit au peul. Les femmes peulh commercialisent ce lait en vue de trouver des fonds pour quelques dépenses du ménage. Les tem étaient aussi de braves guerriers grâce à leurs équipements qui sont pour la plupart fabriqués sur place.

2-3. La forge.

C'est une activité pratiquée par certains clans dont les plus connus sont les Koli et les Dikéni. Ces forgerons1 jouèrent un rôle de second plan dans la militarisation du Tchaoudjo. Ils fabriquaient des fusils traditionnels que les guerriers du royaume utilisaient dans leurs divers combats.

C'est une profession héréditaire en quelque sorte puisque les enfants issus des parents forgerons ont la forte chance de devenir à leur tour forgerons. Ces forgerons tem s'approvisionnaient en fer de Bangeli en pays Bassar.

Hormis leur rôle de forgerons, les Koli sont aussi de véritables guerriers d'où leur slogan: « Quand il y a la guerre, nous prenions toujours le devant »2.

1 -le forgeron se dit en tem « Kolou », pluriel « Kolinaa ». Les Dikéni ont leur fief à Kolina. Koloundè (Pluriel Kolinaadè) signifie « Chez le ou les forgeron (s)».

2 - Ouro-Djéri, 1989, p29.

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Ceci suppose que la forge était aussi bien l'apanage des Koli que des Dikéni.

Le royaume était réputé aussi pour ses produits artisanaux convoités tant par les autochtones que par les étrangers.

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