1.1.2. La concurrence
Des travaux empiriques ont utilisés des proxies qui
reflètent la concurrence sur la performance bancaire, voir Sghaier
(2009). Pour déterminer le niveau de la concurrence deux indices de
concentration seront utilisés. Ces indices sont : l'indice
Herfindahl-Hirshman (IHH) et le ratio de concentration bancaire.
L'esprit de concentration nécessite la
créativité et l'innovation. Ces conditions sont indispensables
à toute tentative d'assurer à une banque un changement permanent,
un développement durable et, par suite, une survie et une
continuité.
En effet, dans le contexte de la Guerre Des Marchés,
l'innovation va apporter de forts changements dans la mentalité des
marchés, des banques.
Il faudra, cependant, concevoir la durabilité :
- De la pensée innovatrice
- Des changements d'orientation et de développement - Des
risques apportés sur un marché
L'innovation permettra donc de renforcer l'esprit de la
concurrence des banques au niveau marque (qualité de service) et au
niveau produit. Porter souligne que l'innovation est la clé de la
compétitivité des banques parce qu'elle conditionne leur
capacité à maintenir des avantages concurrentiels durables sur
des marchés évolutifs. Ainsi, innover permet à la banque
d'avoir un avantage concurrentiel en termes d'avantages concrets (prix).
Demsetz (1973) and Peltzman (1977) ont montré que
l'efficience peut déterminer le comportement concurrentiel des banques.
Selon ces derniers, les entreprises ou les banques les plus efficientes, sont
censées gagner plus de profits, ce qui leur permet d'avoir plus de part
de marché, d'où l'orientation vers un marché moins
compétitif.
Dans la même perspective, Gondat-Larrade and Lepetit
(2001) ont voulu étudier l'efficience bancaire, et la nature de relation
entre le niveau de concentration et le profit. Leur travaux sur les banques des
pays d'Europe centrale et orientale sur la période 1992 jusqu'à
1996, montrent que cette relation est positive. En effet, ils montrent que les
banques les plus efficientes ne peuvent pas avoir plus de parts de
marché, ce qui remet en cause l'hypothèse de l'efficience. En
effet, la notion d'efficience ne permet d'avoir des parts de marché que
seulement dans les pays dont les marchés bancaires sont
concentrés.
Aussi, Grigorian et Manole (2002) ont fait une étude
sur le marché bancaire des PECO pendant la période 1995-1998,
pour voir la nature de relation entre la concentration et l'efficience des
coûts bancaires. Les auteurs ont trouvé que la concentration du
marché a un effet positif sur l'efficience de coût des banques.
Dans le même raisonnement, Fries et Taci (2005) ont
élargit la période analysée jusqu'à 2001 et ils ont
estimé le niveau d'efficience de coût par la méthode
paramétrique, appliquant la forme Translog de la fonction de coût
des banques. En fait, en utilisant la part de la banque sur le marché
des dépôts comme indice de pouvoir de marché, les auteurs
ont abouti à une relation positive entre le pouvoir de marché et
l'efficience de coût des banques, mais le résultat est
significativement faible.
Dans son travail, Sghaier (2009) évalue la
corrélation entre l'efficience et la concurrence dans le secteur
bancaire tunisien sur la période 1990-2009. Elle a d'abord
déterminé le niveau de concurrence sur le marché bancaire
tunisien en utilisant l'indice de concentration IHH. Ensuite, en se basant sur
la méthode d'Analyse en frontière stochastique (selon la fonction
Translog), elle a régressé le niveau d'efficience sur le niveau
de concurrence.
Les résultats montrent que la corrélation entre
l'efficience moyenne des banques de dépôts tunisiennes et les
indicateurs de concentration est une relation négative. Ainsi, plus la
concentration est grande, plus l'efficience est faible. Par conséquent,
l'augmentation de la concurrence dans le secteur des banques de
dépôts tunisiennes a un impact positif sur les efficiences
moyennes.
Nous nous attendions à une relation positive et
significative entre cette variable et la performance des banques
tunisiennes.
Hypothèse 4 : La concurrence a un impact positif
sur la performance bancaire
Par ailleurs, d'autres études qui ont
étudié l'impact de l'innovation financière d'une
manière générale sur la profitabilité des banques,
à l'instar de celles de Bernardo et Kassa (2004) ou encore Mabrouk et
Mamoghli (2010).
En se basant sur les deux types de l'innovation
financière, qui sont l'innovation de produits/services et l'innovation
de processus, Bernardo et Kassa (2004) analyse l'expérience des banques
commerciales britanniques en matière d'innovation financière
toute au long de la période 1960-2003. Leur recherche contribue à
la compréhension de l'innovation dans les organisations de services et
l'importance des facteurs stimulant et contraignant l'adoption de nouvelles
technologies dans les intermédiaires financiers. Les résultats
ont suggéré que l'innovation est associée à des
changements importantes à l'intérieur et l'extérieur des
organisations bancaires (c'est-à-dire changement radical). L'innovation
dans le secteur bancaire est considérée comme un processus de
changement progressif. Ce dernier doit être considéré comme
un continuum qui modifie les environnements internes et externes des
banques.
Nous pouvons aussi nous référer à Mabrouk
et Mamoghli (2010) qui étudient la relation entre l'innovation
financière et la performance des banques tunisiennes. Ils utilisent des
données sur la période de 1987 à 2008 des dix banques
commerciales cotées en bourse. Leur étude analyse l'effet de
l'adoption de l'innovation financière (l'innovation de produit et
l'innovation de processus) sur la performance des banques. Ils trouvent comme
résultat que l'innovation financière a un effet positif sur la
rentabilité et l'efficacité. Les banques qui imitent sont moins
rentables et moins efficaces que les innovateurs. Être le premier
innovateur donne à la banque un avantage concurrentiel et une part de
marché supérieure à celle d'imitateurs. En outre, ils
constatent que le marché tunisien est plus réceptif à
l'adoption des nouvelles technologies.
La multiplication de ces enquêtes traduit certainement
la volonté de ces auteurs de mieux connaître l'ampleur de la
notion de l'innovation financière. Cette étude vise à
mettre l'accent sur la relation entre l'innovation financière et la
performance bancaire.
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