1.2. Les variables de contrôle
1.2.1. Taille de la banque
Comme pour de nombreuses autres variables, l'impact de la
taille sur la performance bancaire est discuté par plusieurs chercheurs,
voir De Jonghe (2010), Barros et al. (2007)... Les résultats obtenus
à ce stade peuvent être divisés en trois groupes :
1- Certains considèrent que la taille a un impact
positif sur la performance, Beck et al. (2006), et Pasiouras et al. (2007).
2- D'autres pensent que la taille a un impact négatif,
Kasman (2010), et De Jonghe (2010).
3- Enfin, un dernier groupe considère que l'impact est
non significatif, Goddard et al. (2004), Micco et al. (2007) et Athanasoglou et
al. (2008).
Les travaux empiriques émanent du premier groupe
montrent la présence d'une relation positive et statistiquement
significative entre les innovations financières et la performance
bancaire. A titre d'illustration on peut citer les travaux de Beck et al.
(2006) et Pasiouras et al. (2007). Les arguments souvent avancés pour
justifier cet impact positif sont :
- Une taille importante permet de réduire les
coûts en raison de la présence des économies
d'échelle.
- Les banques de taille importante peuvent dégager du
capital à moindre coût.
Dans le second groupe, les résultats obtenus montrent
la présence d'un impact significatif des innovations financières
sur la performance des banques, mais cet impact est négatif. Stiroh et
al. (2006) montrent la présence des effets négatifs de la taille
et soulignent que plus une banque est grande, plus elle est difficile à
gérer. En outre, les auteurs rappellent que la taille peut
résulter d'une stratégie de croissance agressive, obtenue au
détriment des marges et de la performance. Dans cette même
logique, Kasman (2010) trouve un impact statistiquement significatif et
négatif de la taille sur la marge nette et sur les intérêts
(Net interest margin) en regardant un panel de 431 institutions bancaires dans
39 pays.
De Jonghe (2010) conclut que les petites banques sont
davantage capable de résister à des conditions économiques
difficiles, tandis que Barros et al. (2007) affirment que les petites banques
ont plus de chance d'obtenir de bonnes performances et moins de chances
d'obtenir
des performances mauvaises. Inversement, les grandes banques
ont moins de chance d'obtenir de bonnes performances et plus de chance
d'obtenir de mauvais résultats.
Ferrier et Lovell (1990) ont réalisé une
étude portant sur un échantillon de 575 banques commerciales
américaines, ils ont trouvé que 88% de ces banques sont
exposées à un rendement d'échelle croissant. Ils ont
également établi que les économies d'échelle ne
confèrent aux grandes banques qu'un petit avantage de coût. Aussi,
ils ont montré que l'inefficience allocutive résulte
essentiellement de l'utilisation excessive de la main d'oeuvre et la mauvaise
utilisation du capital. C'était en quelque sorte un peu surprenant que
les banques les plus efficientes de l'échantillon appartenant à
la classe des banques de petites tailles. Ce qui est expliqué par la
bonne application de la technologie, laquelle a permis aux petites banques de
vaincre les inconvénients de coûts de capitaux ainsi de distribuer
leurs productions plus efficacement.
Enfin, les auteurs du troisième groupe ne
relèvent pas d'impact statistiquement significatif de la taille des
banques sur leurs performances, voir Goddard et al. (2004), Micco et al. (2007)
et Athanasoglou et al. (2008). Dans cette même perspective, on fait
référence à la taille d'une institution bancaire dans le
cas où le volume de ses activités influence sa performance,
Akhigbe et McNulty (2003). Ces derniers résument l'effet de la taille
sur le profit des petites banques en trois points: L'avantage structurel (AS),
l'avantage informationnel (AI) et l'avantage relationnel (AR).
1- L'AS permet aux petites banques, par rapport aux grandes,
de présenter des marges financières relativement importantes
surtout si elles évoluent dans un système bancaire faiblement
développé et peu compétitif.
2- Sur la base de l'AI et de l'AR, les petites banques sont
supposées avoir l'avantage de gérer les problèmes d'agence
du fait de leurs liens de proximité et des relations conviviales
qu'elles entretiennent avec les petites et moyennes entreprises, Peterson et
Rajan (1995).
En se basant sur ces résultats, on suppose dans cette
étude que la taille de la banque influence positivement sa
performance.
Nous nous attendions à une relation positive et
significative entre cette variable et la rentabilité des banques
tunisiennes. Cette hypothèse découle de l'observation que les
banques tunisiennes sont considérées comme de petites banques.
Hypothèse 1 : La taille de la banque a un effet
positif sur la performance bancaire
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