I.3. Le Moyen Âge
L'esthétique du Moyen Âge est très
rattachée au christianisme. On considère alors qu'il y a une la
création divine dans chaque représentation de la beauté.
Un travail important se développe sur les notions de proportion et sur
la lumière dan l'art.
Le corps de la femme est caché sous des vêtements
amples, et doit obéir à des canons particuliers. La jeunesse,
encore une fois, est exaltée, ainsi que la blondeur. La femme se doit
d'être large d'épaule et d'avoir des seins petits, fermes et
écartés, une taille de guêpe, des hanches étroites
et un ventre rebondi.
Le maquillage, sous prétexte qu'il travestit les
créatures de Dieu, est interdit par l'Eglise toute puissante. Seul le
rouge est toléré, "le rouge de la pudeur". La Vierge Marie est
alors généralement représentée comme une statue peu
féminine : elle est souvent présentée comme un simple
support ayant le Christ dans les bras. Elle a le teint très pâle,
ce qui symbolisait la pureté et la richesse. À cette
époque la blancheur de la peau est très recherchée, elle
met en valeur un statut social élevé.
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I.4. La Renaissance
La Renaissance révèle la beauté et marque
le retour de la féminité, où certaines parties du corps
sont considérées plus dignes que d'autres « Quel besoin
de soucier des jambes puisque ce n'est pas chose qu'il faille montrer
(É). Les parties basses sont pilotis, les parties moyennes
offices et cuisines et les parties hautes faites pour le regard et
l'apparat. (É) Jamais femme effrontée ne peut être
belle et seule la contention, celle des chairs et de l'esprit,
différencie la paysanne grosse garce fessue aux formes lourdes
de la femme grêle et raffinée. »4
La femme est considérée comme belle à
travers des notions telles que l'humilité, la modestie ou la
chasteté. Les valeurs morales sont alors essentielles pour le
paraître, ce que l'on peut trouver contradictoire, mais que l'on retrouve
néanmoins dans d'autres cultures et à d'autres époques,
comme nous le verrons.
Le physique a aussi son importance, on établit des
règles sur la proportion parfaite des différentes parties du
corps, et l'on évite rigoureusement les ardeurs du soleil pour garder le
teint pâle.
Sous le règne de Catherine de Médicis, la France
découvre les fards, importés d'Orient.
C'est alors qu'à la Cour de France on se maquille les
yeux, les cils et les sourcils en noir et que l'on on porte sur les
lèvres, les ongles et les joues du vermillon. Cette nouvelle idée
de la femme idéale - pulpeuse aux cheveux d'or - est
véhiculée notamment par les courtisanes de Venise, d'où le
fameux « blond vénitien ».
C'est pendant la Renaissance que le corps féminin
réapparaît dans l'art non religieux, mais il est encore une fois
idéalisé. Les femmes représentées se tiennent
souvent dans des postures assez peu naturelles, et certaines proportions
déjouent de façon évidente la réalité.
Les artistes de l'époque transforment la
réalité pour mieux se rapprocher de leur conception de
l'idéal féminin.
On peut illustrer cette époque à travers le
peintre Sandro Botticelli, qui avait défini pour sa peinture murale
«La Naissance de Vénus» que l'unité de longueur entre
le sein et le nombril, entre les deux seins, et entre le nombril et
l'entrejambe, devait être maintenue pour que le corps ainsi
4 Manuel d'instruction des filles, 1597
représenté soit « idéalement
proportionné » et ainsi mettre en avant la beauté de cette
femme.
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La Venus de Botticelli a tout de la femme
idéalisée de l'époque : blancheur d'ivoire, pas de poil ni
de bourrelet, c'est une divinité plus qu'une vraie femme. Certaines
parties du corps ne tiennent pas compte des règles de l'anatomie,
notamment le cou qui est trop long, et les épaules qui sont trop
tombantes.
La Naissance de Vénus de Botticelli, 1485.
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Mais un glissement réaliste s'opère dans l'art
de la Renaissance. Les aristocrates et mécènes qui admirent les
beautés froides de Raphaël aiment également les rondeurs des
femmes chez Le Titien ou Rubens. Cuisses dodues, poitrines lourdes et
embonpoint : Rubens incarne ce glissement vers un art sensuel, un appel aux
sens et au désir du spectateur.
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5 Portrait de Catherine de Medicis, auteur inconnu,
source Google Images.
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