Chapitre I : L'évolution de la conception de
« beauté féminine » à travers les siècles
et les cultures.
Introduction
L'évolution des canons de beauté : un
état des lieux
En peinture par exemple, un «canon
esthétique» désigne une règle de
représentation permettant d'obtenir une grâce harmonieuse des
formes représentées.
On désigne alors par canon de beauté les normes
ayant cours à une certaine époque concernant ce qui est
considéré comme beau, et ce qui ne l'est pas. Ces normes
évoluent, et ce qui était considéré comme beau il y
a un siècle, ne le sera plus forcément aujourd'hui. Les canons de
beauté suivent l'évolution de la mode et des techniques
(techniques de maquillage, coiffure, habillement, mais aussi techniques de
représentation de l'image, en peinture par exemple, et plus tard du
traitement numérisé de l'image).
Comme les anthropologues l'observent : « La
silhouette féminine évolue à un rythme régulier
où se succèdent d'une manière cyclique trois formes de
base : la tournure, le fourreau et la cloche. »1
Changement des codes, déplacement du regard, mutation
du discours sur la beauté - à travers notre culture et nos moeurs
: l'allure, la contenance, la forme, le profil, reflètent au fil des
siècles un éventail immense de l'image de la femme que l'on veut
communiquer.
1 Nathalie Bailleux et Bruno Remaury, Modes et
vêtements, 1995, Éditions Gallimard.
9
I.1. La Préhistoire
À cette époque lointaine, les critères de
beauté sont basiques : la fécondité, la beauté
comme synonyme de survie.
Deux Vénus datant du Paléolithique (environ 24
000 avant J.C.) ont été découvertes en Europe.
Sculptées dans l'ivoire, l'os ou la pierre, ces statuettes constituent
les premières représentations de la femme.
Elles ont de nombreux points communs : des silhouettes
courtes, le visage souvent sans traits, les seins, le ventre, les fesses et les
cuisses surdimensionnés. À l'inverse, les mains, pieds, membres
supérieurs et les jambes sont plus négligés. La fonction
exacte de ces Vénus n'est pas vraiment connue, on peut supposer qu'elle
étaient utilisées comme décoration ou objets de parure car
certaines présentent un trou de suspension. D'autres ont
été trouvées dans un contexte rituel. « L'aspect
des Vénus pourrait laisser penser qu'il s'agirait d'idoles de la
fécondité et de symboles de la fertilité : beauté
et survie sont étroitement associées dans les premières
représentations de l'idéal féminin ».
2
Venus de Willendorf, découverte en Autriche, datant de
24 000-22 000 av JC
2 Henri Delporte, 1993, L'image de la femme dans
l'art préhistorique, Éd. Picard
|
Statue de Ahmes-Nefertari
|
10
|