II.5. Aspect juridique : quels moyens mis en oeuvre
II.5.1 La délégation aux droits des
femmes
Les médias, et la publicité en particulier,
véhiculent des images et des valeurs qui peuvent influencer les rapports
entre individus. C'est pourquoi des lois existent, et des institutions veillent
au respect de la personne humaine sans pour autant remettre en question la
liberté artistique. Certaines publicités peuvent être
considérées comme choquantes, en ce qui concerne l'image qu'elle
diffuse de la femme. La délégation aux droits des femmes et
à l'égalité des chances du Sénat s'est
intéressée à l'image de la femme dans les médias et
la publicité.
Malgré un système de contrôle de la
publicité, les atteintes à la dignité de la femme et les
stéréotypes apparaissent encore aujourd'hui. Des vagues comme le
« porno-chic » (souvent utilisé par les marques de luxe, cela
consiste à suggérer la pornographie) ou le « glam trash
» (également utilisé pour les produits haut de gamme, cela
consiste à mettre une femme sexy dans une situation dégradante,
par exemple la photographier dans la boue...) n'arrangent en rien cette
situation.
« Les associations de lutte contre la publicité
sexiste dénoncent des atteintes persistantes et pernicieuses à la
dignité humaine concernant l'image de la femme, mais aussi parfois celle
de l'homme. Par ailleurs, les représentations des femmes dans la
publicité restent souvent stéréotypées, sans que
ces dérives soient réellement sanctionnées »,
déclare la délégation aux droits des femmes.
Autre dérive, la persistance de
stéréotypes. « La femme est tantôt une
séductrice impénitente, tantôt une ignorante des questions
mécaniques et techniques, uniquement préoccupée de
l'esthétique ou du confort du véhicule. Elle est aussi trop
souvent associée aux tâches ménagères ». Ces
représentations sont de nature à bloquer l'émancipation de
la femme, estime la délégation aux droits des femmes.
Il y a encore et toujours le problème de la minceur
excessive des mannequins. « Il n'existe, à l'heure actuelle, aucune
réglementation concernant la publicité susceptible d'inciter
à l'anorexie, alors qu'un dispositif spécifique concernant les
publicités pour les produits alimentaires a été
adopté pour lutter contre le développement de
l'obésité », souligne la délégation.
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II.5.2 La Loi
Pour renforcer les moyens de contrôle des médias
et de la publicité, un ensemble de recommandations devraient être
examinées par le gouvernement. Parmi elles, l'obligation pour toutes les
campagnes publicitaires d'affichage de consulter le BVP, comme c'est
déjà le cas pour les publicités
télévisées. Il serait également question de donner
plus de moyens d'action aux associations, grâce à une
représentation au sein du BVP, puis à la possibilité
d'entamer une procédure de mise en demeure à l'encontre des
éditeurs et distributeurs de services de radio, télévision
en cas de non-respect des obligations. Ceci par le biais du CSA (Conseil
Supérieur de l'Audiovisuel).
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