Croissance démographique et développement en Afrique subsaharienne( Télécharger le fichier original )par Yannick ZAMBO ZAMBO Université Paris Dauphine - Master2 Assurance 2012 |
Afin deréaliser le deuxième des Objectifs de Développement du Millénaire « Ecole Primaire pour Tous », le sous-continent doit avoir les moyens descolariser un supplément de plus de 100 millions d'enfants d'ici 2015 (voir calcul en annexe 2), pour simultanément combler ce gap de 31 millions d'enfants non scolarisés et faire face à la croissance rapide de la tranche de la population concernée (6-12 ans). Cet objectif est difficile à atteindre pour les pays subsahariens en 5 ans (2011-2015), étant entendu que le nombre d'enfants n'ayant pas eu accès à l'école primaire a plutôt augmenté en Afrique subsaharienne entre 2008 (29 millions) et 2010 (31 millions)35(*).L'effet ainsi créé par la croissance rapide de la population en âge d'être scolarisée en Afrique subsaharienne fait apparaitre l'objectif d'Education Primaire pour Tous comme « un mirage qui se déplace au fur et à mesure que l'on croit s'en approcher »36(*).II.2.1.2- Effets de la croissance démographique sur la qualité des enseignementsCes effets sont relatifs au respect des normes de l'Unesco relativement au nombre d'élèves maximum par enseignantet à la qualification des enseignants. S'agissant du nombre d'élèves par enseignant celui-ci s'élevait à 44 pour toute l'Afrique subsaharienne prise globalement. La norme Unesco prévoit un maximum de 15 à 20 élèves par classe. Le différentiel entre cette norme et le ratio effectif (24 élèves) est assez élevé et en s'y référant, l'on peut conclure que beaucoup d'efforts restent à fournir pour assurer une école de qualité optimale. L'objectif est de favoriser la transmission des connaissances dans des conditions propices à la concentration et à l'assimilation des enseignements reçus.Les efforts à fournir concernent la quasi-totalité des pays, le seul pays respectant cette norme étant les Seychelles qui comptaient 14 élèves pour 1 enseignant en 2009, tandis que le pays le plus en marge est la République Centrafricaine avec 1 enseignant pour 95 élèves ! Graphique 21 : nombre d'élève par enseignant dans le primaire dans les pays subsahariens
Source : généré avec les données de la Banque mondiale Il faut ajouter à ces effectifs pléthoriques la qualification des enseignants. Le nombre sans cesse croissant des enfants à l'école provoque dans certains pays une pénurie d'enseignants formés dans des institutions agréées à cet effet. Afin de prendre des mesures conservatoires, les enseignants non formés sont souvent recrutés. Ce phénomène a prisune telle ampleur que dans certains pays comme le Cameroun, le Mali, le Togo, le Tchad ou le Sénégal, l'on dénombre généralement plus d'enseignants non formés que d'enseignants formés. Tableau 7 : Nombre élevé d'enseignants non formés dans les pays francophones subsahariens Source : Rapport suivi modial de l'EPT 2007, Unesco, 2007 * 35(Source : « Après des années de progrès, le nombre d'enfants non scolarisés augmente, notamment en Afrique », Unesco, ww.unesco.org) * 36(Philippe Hugon, « L'Afrique face à ses défis démographiques », page 160) |
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