II.2.3- Les effets de la croissance démographique
sur le développement
Inversement, nous allons passer en examen les effets que la
croissance démographique peut avoir sur chacun des
éléments sus-indiqués comme faisant partie du
module« développement ». Ce sujet ayant
déjà été abondamment commenté lors de la
présentation des débats entre pro et anti malthusiens, l'accent
sera surtout mis sur les effets que l'on peut observer selon que la croissance
démographique maintien ou fait évoluer le nombre d'habitants en
deçà ou au-dessus de certains seuils.
II.2.3.1- Les effets de la croissance démographique
sur l'éducation
Une population dont le nombre de personnes scolarisables est
en dessous de la capacité numérique d'accueil et d'encadrement
par les professionnels de l'enseignement, ne permet pas à un pays de
réaliser des économies d'échelles. En effet, l'institution
éducative est un dispositif comprenant un certain nombre
d'équipements dont des salles de classes, des moyens de locomotion, des
infirmeries, etc. La sous-utilisation de ce matériel constitue une perte
pour l'Etat, chacune des places non occupées étant un
«manque à gagner ». La conséquence est
que pour les pays disposant des moyens limités, lescentres scolaires et
académiques sont prioritairement construits dans des lieux à
densité de peuplement « raisonnable ». Cela
peut influer négativement les résultats scolaires de ceux dont
les contrées sont éloignées, et qui viennent parfois
à l'école à piedspour atteindre le centre scolaire le plus
proche.
Cependant, une population qui croit rapidement peut ne pas
permettre à l'Etat de s'ajuster à temps en augmentant ses
capacités d'accueil. Dans un tel contexte, les effectifs
pléthoriques retrouvés dans des salles de classes ont une
incidence négative sur la qualité de l'enseignement
dispensé. Au demeurant, l'offre insuffisante de formation peut
compromettre la généralisation de l'instruction.
II.2.3.2- Les effets de la croissance démographique
sur la santé
Une forte poussée démographique peut
déséquilibrer le nombre de personnels soignants par rapport
à la population totale. Pour les médecins par exemple, la
densité médicale doit être au moins d'unmédecin pour
3000 habitants. En dessous de ce seuil fixé par l'OMS, la qualité
des soinsne répond plus aux normes et peut se dégrader en termes
d'accueil des patients, de leur suivi et de la célérité
dans les prestations. A cela, il faut ajouter les difficultés que
peuvent avoir certains pays à répondre à la tendance
haussière de la demande de soins, celle-ci exigeant que de nouveaux
investissements soient réalisés.
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