C) Coopération
La coopération est une forme d'organisation
collective qui encadre parfois des relations diverses. Elle peut exister
:
- sous des formes spontanées, souvent
individuelles, en particulier avec les systèmes d'échanges locaux
(SEL)
- sous des formes organisées par des structures
(économie sociale), par des comportements (économie solidaire).
Dans un système basé sur la coopération, les
différents acteurs travaillent dans un esprit d'intérêt
général de tous les acteurs. Cela suppose un certain degré
de confiance et de compréhension. La coopération est antagoniste
à la concurrence.
D) Intégration
14 David Alcaud, Laurent
Bouvet, Jean-Gabriel Contamin, Xavier Crettiez, Stéphanie Morel et
Muriel Rouyer : « Dictionnaire de sciences politiques », Paris,
Dalloz 2éd, p165.
15 Guy Hermet, Bertrand
Badie, Pierre Birnbaum, Phillipe Braud : « Dictionnaire de la science
politique et des institutions politiques », Paris, Armand Collin,
6è édition, 2005, p 138.
Le mot intégration est utilisé aussi
bien dans le domaine économique que social. En science politique ce mot
selon le Pr. Ernst Haas, renvoie à un processus dans lequel les
élites transfèrent « leurs loyautés, attentes et
activités politiques vers un nouveau centre dont les institutions
possèdent et revendiquent des compétences supérieures
à celles des Etas nationaux préexistants
».16
e) Développement
Le terme développement est apparu
récemment dans l'univers économique, après un
détour par le darwinisme social (inspiré de la thèse
évolutionniste du biologiste Charles Darwin). Il a fallu attendre 1968
pour que les premiers dictionnaires d'économie de langue
française en fassent mention17. Le mot «
développement » signifie alors « niveau de vie
élevé et accès au bien-être pour tous
»18 et désigne l'accroissement quantitatif de la
richesse d'un pays, ce qui fait du produit intérieur brut son
étalon de mesure.
Dans l'entre-deux guerres, la notion de
développement prend pourtant un sens plus politique et social
qu'économique, alors que les peuples « développés
», plus précisément « civilisés », sont
investis, par le Pacte de la Société des Nations empreint de la
philosophie du président américain Wilson Woodrow, d'une mission
sacrée de civilisation à titre de « tuteurs » des pays
qui le sont moins. Avec la grande dépression des économies
occidentales en 1929, la notion de développement prend également
une connotation socio-économique, les pays « civilisés
» devant chercher à « remédier à l'extrême
indigence des populations indigènes ». Transports et distribution
défaillants, problèmes d'hygiène sérieux, ignorance
profonde des femmes en ce qui concerne les soins aux enfants, croyance en la
superstition, obscurantisme sont autant de tares qui minaient
déjà le développement des pays pauvres, comme le rapporte
un mémorandum de1938 de la SDN, Société des Nations
(Latouche, 1988, p. 45).
À la fin de la deuxième guerre mondiale
et plus précisément en juillet 1944, les Alliés vainqueurs
de l'Allemagne nazie en 1942 à l'issue de la bataille de Stalingrad,
vont conclure les accords de Bretton Woods qui scellent la création,
dans cette petite ville du New Jersey, du FMI (Fonds monétaire
international), et de la Banque mondiale (Banque internationale pour la
reconstruction et le développement, BIRD). Le 26 juin 1945, la signature
de la Charte des Nations unies à San Francisco par 52 pays
développés (pas un seul pays du Tiers monde!)
16 Ernst Haas cité par
Christian Lequesne : « La commission européenne entre autonomie et
dépendance », Revue Française de science politique,
Vol.46 nO 3, 1996, p 392.
17 Latouche, 1988, p. 49.
18 Latouche, 1988, p .54.
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porte en elle la grande idée du
développement, les conditions de stabilité, de bien être,
l'amitié et la coopération entre les nations, le respect du
principe de l'égalité des droits des peuples et de leur droit
à disposer d'eux mêmes. Réaliser la coopération
internationale passe, on l'aura compris, par la création des agences
spécialisées des Nations Unies19 (PNUD, ONUDI, UNESCO,
UNICEF (ou FISE), FAO, OMS, OACI.)20
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