B - LA COORDINATION ET LE SUIVI DU PROJET PAR LES
ETATS
La coordination du PFTT au niveau des Etats
dépend de l'organisation que chaque gouvernement se fixe.
Au Cameroun par exemple où le projet semble
plus important en terme d'activités à réaliser, il a
été mis en place un Comité National de Pilotage
(CNP).
Le CNP créé par Arrêté
n° 121/CAB/PM du 14 septembre 2005 du Premier Ministre, est la structure
de coordination du projet ainsi que sa mise en oeuvre. A ce titre il s'occupe
de la mise à jour des informations sur l'exécution du programme
routier et du Projet de facilitation du transport et du transit, ainsi que de
l'évaluation périodique de son niveau d'avancement.
Il convient de souligner qu'au sein du CNP,
siège comme commissaire, les acteurs du secteur privé à
l'instar du Bureau de gestion du fret terrestre (BGFT), véritable acteur
dans la gestion et la régulation du fret terrestre au
Cameroun.
De même sont représentés dans ce
CNP, plusieurs départements ministériels parmi lesquels : Le
Ministère des forces Armées et de la Défense avec la
participation de la gendarmerie, le Ministère des finances, le Premier
ministère, le Ministère des transports
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lequel assure la vice- présidence du
Comité, tandis que le Ministère des Travaux publics par son
secrétariat d'Etat le préside pour ne citer que ceux-
là.
A l'image des autres pays pilotes du programme, cette
structure est l'organe de gestion et du suivi de l'exécution du projet
au plan national. Ses décisions sont applicables uniquement à la
composante Cameroun tout en recherchant la cohésion avec ce qui se passe
dans les autres pays de la sous région.
Il est important de souligner qu'en dehors de la CEMAC
et des Etats, la Banque mondiale assure elle aussi le suivi et
l'évaluation du projet.
En effet, le suivi du projet par la Banque consiste
à la délivrance des avis de non objection qui conditionnent
certaines activités. C'est par exemple le cas de la réalisation
d'une activité soumise à un control a priori de la Banque. Dans
ce cas les TDR par exemples doivent être préalablement
validés par un expert de la Banque. Ou alors la validation d'une liste
restreinte dans le cas de la sélection d'un consultant s'agissant d'une
prestation intellectuelle nécessitant la non objection a priori du
bailleur.
L'accord de non objection est une sorte de quitus, une
main levée ou simplement une autorisation que la Banque donne au
gestionnaire de procéder à l'utilisation des sommes
allouées à la réalisation de l'activité. Celle-ci
présente un intérêt dans le coaching du projet. Ceci est
remarquable d'une part parce qu'elle permet d'assurer le contrôle de la
bonne utilisation des ressources destiné au projet, ensuite elle valide
les activités et par ricochets les dépenses en même temps
qu'elle donne l'assurance à l'ingénieur du projet ou au Point
focal de mener avec plus d'assurance l'activité.
A travers l'obligation d'obtenir la non
objection, les experts de la Banque ont la possibilité de recadrer
les activités qui ne sont pas en cohérence avec la
mission.
En ce qui concerne les missions de contrôle
effectué par les experts de la Banque, il faut admettre que ces derniers
produisent à la fin de leur mission un rapport appelé « aide
mémoire » adressé aux autorités compétentes
afin de leur faire connaitre non seulement le niveau de réalisation des
activités, mais également attirer leur attention sur les risques
potentiels qui peuvent si elles ne sont pas jugulées nuire la bonne
exécution du projet.
De ce qui précède, l'on peut dire de
l'organisation et de la gestion du programme et concrètement sur la
phase de mise en oeuvre qui s'effectue dans un environnement marqué par
la construction d'une gouvernance multi-niveaux que, nos violons s'accordent
avec Guy Hermet, Bertrand Badie, Pierre Birnbaum et Philippe Braud pour qui,
les décisions dans la conduite du projet ne se prennent pas seulement
sur une base de logiques purement internes ; elles tiennent compte de la
présence des acteurs d'horizons diversifiés.
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Nous voyons à l'analyse que l'un des objectifs
de l'introduction de la notion de la bonne gouvernance, autrement dit
l'avènement de la notion de gouvernance multi-niveaux
prônée par la Banque mondiale et les pays membres de l'OCDE qui
recommandent une gestion plus transparente des affaires publiques, le respect
des droits de l'homme, la démocratie, la décentralisation comme
stratégie de développement trouve un champ d'application dans le
projet en cours de réalisation dans la zone CEMAC.
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