7.3. Interprétation et discussion des
résultats
7.3.1. Interprétation des résultats
Il s'agit ici de donner la signification de nos informations
recueillies sur le terrain. Qu'elles soient issues des statistiques des
annuaires de l'université de Lomé, des résultats du
questionnaire ainsi que ceux de l'entretien.
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7.3.1.1. Caractéristiques des
enquêtés
En général, contrairement au préscolaire
et au primaire, les filles sont moins représentées dans
l'enseignement secondaire (surtout le second cycle) et dans
l'enseignement supérieur. Ainsi, dans l'enseignement
supérieur, au fur et à mesure
qu'on passe du premier au second cycle, leur nombre diminue.
Ceci est dû aux abandons et à l'incapacité des filles
à résister aux difficultés des études
universitaires. Les filles sont de ce fait sous
représentées en année de maîtrise à la FLESH
où on dénombre 686 étudiantes soit 22,76% contre 2328
étudiants soit 77,24%. Elles sont plus ou moins
représentées en langues et en lettre. En linguistique, on
dénombre 97 étudiantes soit 43,50% contre 126 étudiants
soit 47,62%. De même en Espagnol, on dénombre 10 étudiantes
soit 47,62% contre 11 étudiants soit 52,38%.
La préférence des filles pour les lettres et les
langues s'explique par le fait qu'elles aient une capacité linguistique
plus élevée que celle des hommes. C'est pourquoi on retrouve bon
nombre de filles en journalisme. Elles ont l'art de parler.
En ce qui concerne l'âge, la plupart des
enquêtés ont au moins 25 ans (238 soit 78,54%) dont plus de la
moitié a l'âge compris entre 25 et 30 ans (120 soit
50,42%). Ce qui prouve que les enquêtés sont trop
âgés en maîtrise. Cet âge avancé
indique aussi la fréquence élevée des
échecs puisque la plupart des enquêtés ont obtenu leur BAC
II de 2001 à 2003 (241 soit 79,53%). De plus 241 soit 79,53% des
enquêtés sont dans leurs 2è et 3è
années d'inscription en maîtrise. Parmi les enquêtés,
235 soit 77,56% ont déjà eu leur Certificat de Maîtrise
dont 145 soit 61,70% en 2008 ; 85 soit 36,17% en 2007 ; 4 soit 1,70% en 2006.
Ce qui signifie que l'élaboration des mémoires est un
véritable handicap pour les étudiants.
7.3.1.2. Origine sociale et aspiration scolaire des
étudiants
A l'instar de la société togolaise qui
enregistre plus de 70% de la population agricole, la plupart des
enquêtés ont des pères cultivateurs (175 soit 57,76%) et
des
116
mères ménagères (195 soit 64,36%). Ce qui
n'est pas sans conséquence sur l'aspiration scolaire aussi bien des
parents que des étudiants eux-mêmes. Ainsi, très peu de
parents ont une ambition pour les études doctorales pour leurs enfants
(30 soit 9,90%) contre 139 soit 45,87% pour la maîtrise et 118 soit
38,94% qui restent indifférents.
Les études universitaires coûtent cher et il est
difficile pour les parents à faibles revenus d'en supporter les frais.
Pour bon nombre de parents de la catégorie socio-professionnelle
modeste, au plus une maîtrise suffirait pour que leur enfant puisse se
trouver un emploi. Cet emploi même aiderait l'enfant à supporter
à la fois les études des cadets et subvenir aux besoins de la
famille. Une étude longue alourdirait les dépenses et
augmenterait la souffrance de la famille. En revanche, lorsqu'une famille a les
moyens, il y aurait une forte probabilité pour que leurs enfants
accèdent aux études doctorales. C'est ce qu'ont
démontré Baudelot et Establet dans L'école capitaliste
en France (1971) où ils expliquent que les enfants des cadres sont
plus représentés dans le secondaire-supérieur et les
enfants des pauvres qui se retrouvent en majorité dans le primaire et
l'enseignement professionnel compte tenu des possibilités
financières des uns et des autres.
L'aspiration scolaire des enfants reflète celle de
leurs parents. Ainsi, 222 soit 73,27% des étudiants aspirent à la
maîtrise contre 80 soit 26,40% qui aspirent aux études doctorales.
Ceci se justifie d'autant plus que ne fait le 3è cycle qui veut mais qui
peut supporter les frais.
Etant donné que la plupart des parents n'ont que des
moyens modestes, peu d'entre eux aident leurs enfants dans leurs recherches (82
soit 27,06%).
Les moyens financiers et matériels sont incontournables
dans les études même s'ils ne couvrent pas totalement ce dont
l'apprenti chercheur a besoin pour faire ses travaux de recherche.
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