1.1.1.2. Problèmes liés aux projets de
recherche
Nous avons pu interroger 6 enseignants chercheurs de la FLESH
à propos des projets de recherche.
17
Sur les 6 enseignants interrogés, 5 soit 83,33%
estiment que la plupart des étudiants n'achèvent pas leurs
projets de recherche. Et que les projets achevés sont de mauvaise
qualité. Pour eux, cette mauvaise qualité s'explique du fait que
les étudiants les préparent d'une manière
précipitée. Ceci d'autant plus que les étudiants ne
maîtrisent pas la méthodologie notamment l'élaboration de
leur problématique. Etant donné que la préparation d'un
mémoire de recherche est fonction de la qualité du projet de
recherche, les étudiants qui ne réussissent pas bien leurs
projets ont du mal à se rattraper. Ceci est parfois source de
découragement voire d'abandon. Les enseignants ont tendance à
privilégier les étudiants qui sont déjà en avance
dans leurs projets tandis que les autres étudiants sont laissés
à eux-mêmes. La plupart des enseignants estiment que 70 à
80% des projets de mémoires ne sont pas achevés chaque
année.
Un enseignant estiment que :
« la plupart des étudiants rendent des travaux
parfaitement journalistiques [...] et donc je leur dis que ce ne sont pas des
écrits de recherche. Ils ont un style qui est peut- être trop
familier ou pas assez consensuel ».
Là aussi il y a un problème d'encadrement. Le
bon sens voudrait qu'on accorde plus de temps à l'étudiant qui
est dans la difficulté plutôt que de l'abandonner. Or, le taux
élevé des projets inachevés est contraire à
l'objectif principal de l'Université qui est d'oeuvrer pour la
réussite des étudiants. C'est justement en se situant dans cette
logique que la FLESH a organisé du 3 au 4 avril 2009 un séminaire
sur l'encadrement et l'évaluation des mémoires et thèses.
Les principales communications ont porté sur « l'encadrement de la
recherche : états des lieux dans les dix départements »,
« de l'avant-projet au projet-fini : les facettes de l'encadrement d'un
travail de recherche », « du produit fini à la proclamation du
jury : les facettes de l'évaluation d'un travail de recherche et la
plénière sur l'élaboration d'un guide
général d'encadrement de la recherche ».
18
Ce qui prouve que les responsables de la FLESH sont conscients
du problème mais ce sont les remèdes qui tardent à venir.
Pour cela, il faut agir à temps pour limiter ce taux élevé
de mémoires non achevés.
1.1.1.3. Problèmes liés aux relations
entre directeurs de mémoire et étudiants
C'est un aspect qu'on ne devrait pas ignorer dans le processus
d'accompagnement ou d'encadrement de mémoire. Le directeur de
mémoire comme tout autre individu a ses aspirations, ses contraintes,
ses principes qui lui sont propres. L'étudiant devrait chercher à
connaître davantage son directeur dans sa spécificité. Il
devrait se familiariser avec son directeur en sachant qui il est, en lisant ses
propres écrits et les écrits de ses auteurs
préférés. L'étudiant devrait chercher à
s'adapter au vocabulaire de son directeur de mémoire.
La plupart des enseignants estiment que bon nombre
d'étudiants ne respectent pas leurs rendez-vous. Qu'ils les abordent
à propos de leurs travaux de recherche même en ville voir aux
lieux de culte. En effet, l'étudiant devrait connaître le
calendrier de son directeur de mémoire et être
impérativement ponctuel à tous les rendez-vous. Ce qui n'est pas
le cas. Quand l'étudiant ne répond pas au rendez-vous,
l'enseignant se pose des questions sur la motivation de l'étudiant
à arriver au terme de son travail. Pour les enseignants, les
étudiants ne s'investissent pas comme il se doit dans leurs travaux de
recherche. C'est tout cela qui contribue à exacerber les conflits entre
les étudiants et leurs directeurs de mémoire.
Certains étudiants dénoncent l'attitude de
certains directeurs de mémoire. Pour eux, il y a des directeurs qui ne
respectent pas les rendez-vous. Soit, ils ne sont jamais présents, soit
ils répondent aux rendez-vous mais très tardivement.
19
Pour d'autres étudiants, la plupart des directeurs de
mémoire pour des raisons politiques, familiales, professionnelles ne
sont pas stables si bien que l'encadrement n'est pas permanent alors que le
mémoire étant un acte d'apprentissage, il serait très
souhaitable d'être aidé dans ce travail par une personne qui est
en mesure de mettre à disposition ses compétences et son
expérience.
Or, il est évident que le directeur de mémoire
ne joue que son rôle d'accompagnateur. L'étudiant ne devrait pas
s'attendre à ce que son directeur rédige le mémoire
à sa place. L'étudiant a ainsi le devoir de s'investir
moralement, financièrement, matériellement et intellectuellement
pour pouvoir mener à terme son travail de recherche.
Par ailleurs, encadrer un mémoire suppose un
investissement à la fois du directeur de mémoire et de
l'étudiant. Le directeur devrait être disponible et
l'étudiant devrait se sacrifier pour être à la hauteur des
attentes de son encadreur. Quand un directeur de mémoire accepte de
diriger un étudiant, cela suppose qu'il a vraiment du temps pour le
faire jusqu'à son terme. Du moment où le directeur n'est plus
disponible, il peut rediriger l'étudiant vers un autre enseignant.
Il y a donc problème quand un enseignant est dans
l'indisponibilité de diriger un mémoire et qu'il s'y engage sans
pouvoir assurer son devoir d'encadreur jusqu'à son terme.
|