Première partie
9
PROBLEMATIQUE DE LA RECHERCHE
10
Chapitre I : L'IDENTIFICATION DU PROBLEME ET LES
OBJECTIFS DE LA RECHERCHE
1.1. L'identification et l'énoncé du
problème
Les études universitaires deviennent de plus en plus
exigeantes au fur et à mesure que l'on passe d'un cycle à un
autre. Ainsi, dans le 1er cycle, les étudiants
réussissent mieux que dans le 2è cycle. Dans le 2è cycle,
le taux de réussite est plus élevé en licence qu'en
maîtrise. Ceci d'autant plus que peu sont les étudiants en
maîtrise qui soutiennent leur mémoire de recherche à la
FLESH chaque année. Les données des tableaux 1 et 2 illustrent
cet état de fait.
11
Tableau n°1 : Résultats des
étudiants de 4è année de la FLESH de 2000
à 2008
Années
Département
|
1999-2000
|
2000-2001
|
2001-2002
|
2002-2003
|
2003-2004
|
2004-2005
|
2005-2006
|
2006-2007
|
2007-2008
|
Ins*
|
Ad**
|
%Ad
|
Ins
|
A
|
%Ad
|
Ins
|
Ad
|
%Ad
|
Ins
|
Ad
|
%Ad
|
Ins
|
Ad*
|
%Ad
|
Ins
|
Ad
|
%Ad
|
Ins
|
Ad
|
%Ad
|
Ins
|
Ad
|
%Ad
|
Ins
|
Ad
|
%Ad
|
Lettres Modernes
|
97
|
0
|
0
|
120
|
0
|
0
|
9
|
1
|
11,11
|
69
|
0
|
0
|
34
|
0
|
0
|
40
|
1
|
2,5
|
73
|
2
|
2,74
|
102
|
3
|
2,94
|
142
|
3
|
2,11
|
Sociologie
|
389
|
1
|
0,26
|
449
|
1
|
0,22
|
69
|
0
|
0
|
242
|
57
|
23,55
|
205
|
0
|
0
|
242
|
0
|
0
|
410
|
2
|
0,49
|
389
|
151
|
38,92
|
534
|
0
|
0
|
Histoire
|
84
|
0
|
0
|
94
|
1
|
1,06
|
17
|
3
|
17,65
|
49
|
16
|
32,65
|
63
|
0
|
0
|
62
|
11
|
17,74
|
141
|
17
|
12,06
|
156
|
20
|
12,82
|
260
|
1
|
0,38
|
Géographie
|
179
|
1
|
0,56
|
243
|
1
|
0,41
|
20
|
0
|
0
|
143
|
0
|
0
|
137
|
0
|
0
|
105
|
1
|
0,95
|
220
|
2
|
0,91
|
278
|
2
|
0,72
|
397
|
0
|
0
|
Anthropologie
|
0
|
0
|
0
|
9
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
41
|
5
|
12,20
|
39
|
0
|
0
|
43
|
1
|
2,33
|
82
|
0
|
0
|
90
|
0
|
0
|
129
|
44
|
34,10
|
Espagnol
|
16
|
0
|
0
|
22
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
11
|
0
|
0
|
6
|
1
|
16,67
|
9
|
7
|
77,78
|
15
|
0
|
0
|
9
|
0
|
0
|
8
|
3
|
37,50
|
Philosophie
|
48
|
0
|
0
|
42
|
0
|
0
|
11
|
0
|
0
|
26
|
0
|
0
|
18
|
0
|
0
|
26
|
0
|
0
|
52
|
0
|
0
|
69
|
2
|
2,90
|
95
|
0
|
0
|
Allemand
|
76
|
0
|
0
|
75
|
1
|
1,33
|
8
|
1
|
12,5
|
42
|
0
|
0
|
53
|
0
|
0
|
75
|
52
|
69,33
|
134
|
3
|
2,24
|
140
|
0
|
0
|
242
|
1
|
0,41
|
Linguistique
|
18
|
0
|
0
|
33
|
0
|
0
|
4
|
0
|
0
|
28
|
20
|
71,43
|
22
|
14
|
63,64
|
30
|
6
|
20
|
72
|
46
|
63,89
|
115
|
70
|
60,87
|
179
|
1
|
0,55
|
Anglais
|
353
|
0
|
0
|
265
|
0
|
0
|
34
|
0
|
0
|
91
|
0
|
0
|
56
|
1
|
1,79
|
93
|
48
|
51,61
|
264
|
1
|
0,38
|
307
|
50
|
16,29
|
402
|
2
|
0,49
|
Total
|
1260
|
2
|
0,15
|
1352
|
4
|
0,29
|
172
|
5
|
2,90
|
742
|
98
|
13,20
|
633
|
16
|
2,52
|
725
|
127
|
17,51
|
1463
|
73
|
4,98
|
1655
|
295
|
17,82
|
2388
|
55
|
2,30
|
* Nombre d'étudiants inscrits
** Nombre d'étudiants admis en maîtrise
Source : Données des Annuaires de la DAAS, 2000-2008
12
La lecture de ce tableau nous révèle que :
En 2000, il n'y a eu que 2 étudiants sur 1260 qui ont
réussi leur maîtrise à la FLESH soit un taux de
réussite de 0,15%.
En 2001, sur 1352 étudiants, 4 soit 0,29% ont obtenu
leur maîtrise.
En 2002, sur 172 étudiants, 5 ont réussi leur
maîtrise soit un taux de réussite de 2,90%.
En 2003, on note une légère amélioration
du taux de réussite. Sur 742 étudiants, 98 ont eu leur
maîtrise soit un taux de réussite de 13,20%.
En 2004, on enregistre une baisse du taux de réussite.
Sur 633 étudiants, 16 soit 2,52% ont réussi leur
maîtrise.
En 2005, sur 725 étudiants, 127 soit 17,51% ont
réussi leur maîtrise.
En 2006, sur 1463 étudiants, 73 soit 4,98% ont
réussi leur maîtrise.
En 2007, on note une augmentation du taux de réussite.
Sur 1655 étudiants, 296 soit 17,82% ont obtenu leur maîtrise.
En 2008, on enregistre une chute du taux de réussite.
Sur 2388 étudiants, 55 soit 2,30% ont réussi leur
maîtrise.
Selon les années, on remarque que dans certains
départements, les taux de réussite sont élevés.
C'est le cas de la Linguistique qui enregistre un taux de 71,43% en 2003 ;
63,64% en 2004 ; 63,89% en 2006 et 60,87% en 2007. il en est de même de
l'Espagnol qui enregistre en 2005, un taux de réussite de 77,78% et de
l'Allemand qui enregistre un taux de réussite de 69,33% la même
année.
Dans d'autres départements, les taux de réussite
sont moyens. C'est le cas de l'Histoire où on enregistre un taux de
réussite de 32,65% en 2003 et de la Sociologie qui enregistre un taux de
38,92% en 2007.
Dans la plupart des départements, les taux de
réussite sont nuls. C'est le cas en Lettres Modernes, en Histoire, en
Anthropologie, en Espagnol, en Philosophie, en Allemand, en Linguistique et en
Anglais en 2000 ; il en est de même en Lettres Modernes, en Sociologie,
en Géographie, en Histoire, en
13
Anthropologie, en Philosophie et en Allemand en 2004 ;
Anthropologie, Espagnol, Philosophie en 2006 ; Anthropologie, Espagnol en
2007.
Tableau n°2 : Résultats
globaux des étudiants de 4è année de la FLESH
de 2000 à 2008
Années
Départements
|
2000-2008
|
Inscrits
|
Admis
|
%Admis
|
Lettres Modernes
|
686
|
10
|
1,45
|
Sociologie
|
2929
|
61
|
2,08
|
Histoire
|
926
|
69
|
7,45
|
Géographie
|
1722
|
7
|
0,40
|
Anthropologie
|
433
|
50
|
11,54
|
Espagnol
|
96
|
11
|
11,45
|
Philosophie
|
387
|
2
|
0,51
|
Allemand
|
845
|
58
|
6,86
|
Linguistique
|
501
|
157
|
31,33
|
Anglais
|
1865
|
102
|
5,46
|
Total
|
10390
|
675
|
6,49
|
Source : Données des Annuaires de la DAAS, 2000-2008
Les résultats de ce tableau révèlent que
sur 10390 étudiants inscrits à la FLESH de 2000 à 2008,
675 soit 6,49% des étudiants ont obtenu leur maîtrise. Ce taux de
réussite global est reparti inégalement selon les
départements.
Les départements qui ont enregistré des taux de
réussite supérieurs à la moyenne sont les
départements d'Histoire (7,45%), d'Anthropologie (11,54%), d'Espagnol
(11,45%), d'Allemand (6,86%) et de Linguistique (31,33%).
14
Les départements qui ont enregistré des taux de
réussite inférieurs à la moyenne sont les
départements de Lettres Modernes (1,45%), de Sociologie (2,08%), de
Géographie (0,40%), de Philosophie (0,51%), et d'Anglais (5,46%).
L'analyse de ces deux tableaux montre combien de fois la
fréquence d'obtention de la maîtrise est très faible
à la FLESH. Ceci d'autant plus que l'élaboration des
mémoires de recherche qui conditionne l'obtention de la maîtrise
dans ladite faculté constitue un sérieux handicap pour les
étudiants. Bon nombre d'étudiants obtiennent leur ou Certificat
de Maîtrise qui constitue la première étape de
l'évaluation de la maîtrise mais peu d'entre eux parviennent
à préparer et à soutenir en un an.
D'une manière générale, le
problème se trouve en ce qu'il faudrait élaborer son
mémoire en un an alors que la plupart des étudiants mettent deux
ans voire plus pour le faire. Ce problème des mémoires varie en
fonction des départements et des années académiques. Dans
certains départements, le taux de soutenance est
légèrement élevé par rapport à d'autres. Il
en est de même pour les années académiques.
1.1.1. Les types de difficultés rencontrées
par les étudiants
Pour mieux comprendre la situation, nous avons effectué
une mini-enquête à la FLESH où nous avons pu interroger 15
étudiants et 6 enseignants-chercheurs. Il ressort de cette
mini-enquête, six types de problèmes principaux à savoir :
problèmes de rupture entre licence et maîtrise, problèmes
liés aux projets de recherche, problèmes de relation entre les
étudiants et leurs directeurs de mémoires, problèmes
financiers et problèmes d'ordre intellectuel.
15
1.1.1.1. Problèmes de rupture entre licence et
maîtrise
La structure formative de la maîtrise présente
des caractéristiques différentes de celles du DEUG et de la
licence au niveau du rapport au savoir et à l'enseignant. Après
la première série d'évaluation qui concerne le ou le
Certificat de Maîtrise selon les départements, l'étudiant
est confronté notamment à un nouveau type d'évaluation,
à savoir l'élaboration d'un travail de recherche et une
soutenance orale, qui diffère de celui proposé en licence,
principalement basé sur une restitution des connaissances auquel
l'étudiant était accoutumé. Face à cette
évolution dans la structure évaluative de la licence à la
maîtrise, certains étudiants de maîtrise réussissent
à se familiariser à ce nouveau mode d'évaluation, alors
que d'autres éprouvent davantage de difficultés à en
comprendre les règles, qui restent pour une part de l'ordre de
l'implicite. Par ailleurs, les examens de 1ère année
peuvent privilégier les étudiants qui retiennent bien et
écrivent vite tandis que les examens de maîtrise (la
rédaction d'un mémoire notamment) peuvent faire appel à
d'autres compétences. Pour Duru-Bellat, « il est vrai qu'on
s'interroge peu, dans l'enseignement supérieur, sur les qualités
que requièrent des modalités de contrôle souvent
dictées par d'insolubles considérations matérielles. Il
serait important de connaître les critères de réussite en
maîtrise, voire en troisième cycle universitaire »
(Duru-Bellat, 1997 : 67).
De la licence à la maîtrise, l'étudiant
passe, de ce fait, d'une logique de restitution de connaissances à une
formation à la recherche par la recherche. Ainsi, passer le cap du
premier cycle ne suffit pas à l'étudiant pour réussir la
suite de son parcours universitaire, encore lui faut-il passer aussi le cap de
la maîtrise. Ce passage dans une nouvelle structure formative
est source de nombreux abandons (Le Bouëdec et La Garanderie, 1993). Cette
rupture se remarque au niveau des méthodes d'enseignement et
d'apprentissage. Des comportements réceptifs des étudiants, on
passe aux comportements créatifs.
16
De plus, les méthodes d'invention se
substituent aux méthodes de restitution. Ainsi, c'est
l'étudiant lui-même qui construit son propre savoir par la
recherche ; c'est-à-dire qu'il se situe au centre de son
apprentissage.
Sur 15 étudiants en 4è année à la
FLESH, 8 soit 53,33% déclarent qu'ils ne comprennent pas exactement le
sens de l'évaluation en maîtrise à ladite faculté.
Ils estiment que le taux de réussite en maîtrise est
élevé dans certaines facultés notamment la Faculté
de droit (FDD), la Faculté des sciences (FDS) et la Faculté des
sciences économiques et de gestion (FASEG) où la maîtrise
s'obtient à l'écrit (maîtrise sur table). En revanche,
à la FLESH, ils font cours jusqu'au mois de mai si bien qu'ils partent
pour les enquêtes sur le terrain en vue de l'élaboration de leur
mémoire tardivement.
Autrement dit, les étudiants passent beaucoup de temps
à préparer leur ou Certificat de Maîtrise. Le temps qui
leur est accordé pour leur recherche sur le terrain ne leur permet pas
de préparer leurs mémoires et les soutenir en un an.
De même, 5 sur 15 soit 33,33% d'entre eux,
déclarent qu'on leur demande trop car il n'est pas aisé de
préparer à la fois un ou un Certificat de Maîtrise et un
mémoire en un an. L'idéal serait qu'ils consacrent toute
l'année académique à leur recherche.
Il se pose donc un problème d'autant plus que
l'obtention de la maîtrise se fait en deux étapes : un examen
écrit en vue d'obtention du ou du Certificat de Maîtrise et
l'élaboration d'un mémoire de recherche. Bon nombre
d'étudiants obtiennent leur ou CM mais peu d'entre eux parviennent
à élaborer leur mémoire de recherche.
|
|