2.2.2. De l'adoption et de la diffusion de l'innovation
Quelle que soit l'origine de l'innovation, il n'y a jamais (ou
presque) pas d'adoption pure et simple. Les modèles de diffusion de
l'innovation, fondés sur une lecture "épidémiologique" ou
en " tache d'huile", sont au mieux des descriptions simplifiées à
posteriori qui ne rendent pas compte des processus à l'oeuvre.
Une innovation ne se diffuse
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Thèse Réalisée et
Présentée par Jérémie Comlan DOSSOU FSA/UAC
Mise en place et fonctionnement des organes d'appui et de
pérennisation des plateformes d'innovation du
programme
CoS-SIS/Bénin
pas par effet de capillarité. Elle est plus ou moins
largement adoptée au sein du ou des types d'exploitations agricoles
auxquels elle convient, en fonction d'une série d'autres facteurs
liés à la circulation d'information, à son
intégration dans les systèmes de connaissance, à
l'accessibilité des intrants, à l'acquisition de savoir-faire,
etc. Au cours de ce processus, elle peut connaître des adaptations et
recompositions. Comme l'explique Darré (1999) :
- Il n'y a jamais une simple application d'une technique
d'origine extérieure à un groupe local: une adaptation est
toujours nécessaire aux contextes spécifiques ;
- La mise en oeuvre d'une technique nouvelle s'accompagne
nécessairement d'une adaptation des idées, des façons de
concevoir l'innovation et de l'évaluer.
Une technique nouvelle n'a pas de pertinence par
elle-même ou d'un strict point de vue agrotechnique. Elle demande des
savoir-faire qui sont plus ou moins complexes à acquérir et
à maîtriser. Elle n'a de sens que lorsque sa mise en pratique par
des paysans qui sont dans des situations économiques et sociales
précises mettent en oeuvre un système de production (combinaison
de systèmes de culture et d'élevage, grâce à une
combinaison de terre, travail et capital) donné. L'importance d'une
technique nouvelle réside simplement dans son intégration
à ces systèmes de production qui la rendent accessible pour les
paysans qui souhaitent la mettre en oeuvre en espérant en retour
l'apport des avantages réels suffisants par rapport aux
conséquences de son adoption sur le reste de l'exploitation agricole.
Dès lors, l'adoption est nécessairement
indexée aux différenciations économiques (et parfois
sociales), à la diversité des systèmes de production. Une
technique a un «domaine de validité», en terme agronomique
mais aussi socio-économique. Elle inclut (à des degrés
divers selon les cas) des coûts, des risques, auxquels tous les paysans
ne peuvent pas faire face de la même façon.
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