4. La pliométrie
Définition générale
D'un point de vue physiologique, la contraction
pliométrique correspond à une contraction excentrique du muscle
suivie immédiatement d'une contraction concentrique (Cometti, 1987).
Nous pouvons rencontrer ce genre de sollicitations en particulier lors de sauts
avec contre-mouvement. Ce type de contraction met en jeu le cycle
étirement-détente du muscle. Bosco (1985) nous dit que ce cycle
est du majoritairement à l'élasticité des muscles et des
tendons mais aussi à l'intervention du réflexe myotatique. Le
réflexe myotatique est un réflexe de raccourcissement d'un muscle
lié à un étirement trop brutal de celui-ci. Il est
considéré comme un mécanisme de protection du muscle afin
d'éviter la lésion (Cometti, 1987).
Effets sur les qualités physiques et les
performances
La méthode pliométrique possède un
certain nombre de vertus en terme de développement des qualités
physiques. Effectivement, elle permet de développer la force maximale,
la raideur musculaire, d'élever le seuil des récepteurs de Golgi,
de diminuer le temps du cycle étirement-détente ou encore
d'augmenter la sensibilité des fuseaux neuromusculaires (Cometti, 1988).
L'augmentation de la force maximale
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s'explique principalement par le fait que la
pliométrie permet d'améliorer les facteurs nerveux de la force
(recrutement et coordination neuromusculaire)
(Thépault-Mathieu et al., 1997). Bosco et Komi
(1979) nous montrent qu'un étirement préalable du muscle
améliore la force et la vitesse de contraction d'un muscle. La phase
excentrique préalable est responsable d'environ 30% de l'énergie
totale fournie par le muscle (Böhm et al., 2006). Le cycle
étirement-détente du muscle joue donc un
rôle primordial dans la performance. L'augmentation de la raideur
musculo-tendineuse est la qualité musculaire que l'on
cherche le plus souvent à développer au travers des
méthodes pliométriques. Comme vu précédemment,
celle-ci permet à l'athlète d'être plus
efficient sur les phases de course (Spurrs et al., 2003) mais aussi
d'augmenter les performances explosives (Kubo et al., 2007).
Fouré et al. (2010) nous indiquent également que la
qualité de raideur musculo-tendineuse permet à
l'athlète d'améliorer sa transmission de force ainsi que de
diminuer la dissipation de l'énergie accumulée lors de la phase
excentrique.
Sur la base des éléments de la revue de
littérature présentée précédemment, le but
de cette étude était de mesurer l'impact d'une préparation
physique basée sur la pliométrie sur la qualité physique
de capacité à répéter des sprints en
handball.
Après avoir souligné que l'entrainement
en pliométrie provoque une amélioration de la vitesse maximale de
course par l'augmentation de la raideur musculaire principalement (Spurrs
et al., 2003) et que la vitesse maximale de course est fortement
corrélée à la performance en sprints
répétés (Balsom et al., 1992), nous avons
émis l'hypothèse qu'un entrainement en pliométrie
permettra d'améliorer la performance en sprints
répétés en handball.
Nous avons donc vérifié si un cycle de
pliométrie de 8 semaines augmente la performance sur un sprint unique,
sur la qualité de raideur musculaire et sur la qualité de
répétitions de sprints chez des handballeuses.
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