2.3.3. Insuffisance des
apports alimentaires
Selon l'EDSR de 2010, dans l'ensemble, plus de quatre enfants
sur dix souffrent d'une malnutrition chronique (43%) et 16% sous la forme
sévère. Le niveau du retard de croissance augmente rapidement
avec l'âge, étant très élevé parmi les
enfants de 12 à 23 mois (53%), mais également assez
élevé (50 à 51%) parmi les enfants plus âgés.
Le niveau de croissance diminue avec le niveau d'instruction : 47% chez
les mamans sans instruction, 41% chez celles de niveau primaire et 33% chez
celles de niveau secondaire.
En tenant compte des besoins alimentaires nécessaires
par jour et par personne, la situation nutritionnelle dans toutes les cellules
du secteur de NDERA est caractérisée par une ration maigre et non
enrichie. Les interviewés ont déclarés ne pas
réserver à leurs enfants de moins de 5 ans un repas
spécial. Les aliments les plus couramment consommés sont les
patates douces et les haricots seulement.
D'autres ménages sont entourés de champs
florissants, mais qui ne leur appartiennent plus. Les champs ont
été vendus à des citadins et les anciens
propriétaires y travaillent comme de simples salariés. Les
légumes sont consommés occasionnellement à partir de
leurs jardins potagers qui sont aussi pauvres (dodo seulement).
On constate une carence en protéines animales dans
l'alimentation des ménages. L'élevage est très peu
répandu, ce qui rend exceptionnelle la consommation des viandes. Les
fretins (indagara) sont inaccessibles financièrement à la plupart
des ménages bien que disponibles dans le commerce local.
2.3.3.1. Insécurité alimentaire des
ménages
Selon l'Analyse globale de la Sécurité
Alimentaire et de la Vulnérabilité (AGSAV), 52% des
ménages étaient dans l'insécurité alimentaire ou
vulnérables (NISR et Programme Mondial Alimentaire ,2006 :34).
L'insécurité alimentaire était
révélée partout dans le pays, mais tendait à se
concentrer dans les provinces de l'Ouest et du Sud. Elle connaissait les
niveaux les plus élevés parmi les travailleurs agricoles et ceux
vivant dans les « conditions de vie marginale » y compris
ceux qui dépendent des transferts sociaux et des ménages
dirigés par les femmes.
Les causes de malnutrition dues à
l'insécurité alimentaire des ménages sont les
suivantes :
a. Disponibilité alimentaire assez
limité
· production alimentaire qui reste faible pour couvrir
les besoins nutritionnels au sein des ménages.
· absence de complément alimentaire adéquat
· vente de la production agricole en échange de la
bière
· salaire aléatoire ou insuffisant pour couvrir
les besoins nutritionnels des familles
(600frw/jour) pour les familles à emploi
occasionnel;
· composition familiale qui est grande (Absence de
planification familiale)
b. Accessibilité difficile aux
aliments
· ne rien donner à manger aux enfants toute la
journée
· mésententes entre conjoints qui occasionnent le
manque de suivi de croissance des enfants par les deux parents
· surcharge de la mère par des travaux au sein de
son ménage et aussi à l'extérieur pour
subvenir aux besoins de son ménage
c. Distribution inadéquate des aliments dans
les ménages
· les hommes dépensent en dehors du ménage
presque la totalité d'argent qu'ils gagnent. La plupart des femmes
interrogées nous ont déclarés que plusieurs hommes chefs
des ménages font tout pour se prémunir contre le Bwaki et
n'interviennent pas pour protéger leurs enfants contre la malnutrition
· les hommes vendent une partie importante de la
récolte du produit alimentaire pour des fins
personnelles en dehors des ménages ;
· les femmes quelques fois dépensent en dehors du
ménage soit par réaction, soit par accoutumance
à l'alcool.
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