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La contribution de la société civile congolaise au processus de la réforme du secteur de la sécurité dans le cadre de la consolidation de la paix et de la stabilisation du pays

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par Gaston ASITAKI LISIKI
Université Pierre Mendès France - Master 2 en sécurité internationale et défense 2012
  

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Section 2. Une stratégie internationale et un programme national de stabilisation

Même en considérant que le concept de stabilisation n'est plus nouveau pour le système des Nations Unies, la RDC constitue le premier pays oü il est mis en oeuvre a une échelle aussi grande. Toutes les agences des Nations Unies impliquées sont dans une phase d'apprentissage a cette échelle.

La Stratégie Internationale sur la Sécurité et la Stabilité de l'est de la RDC (UNISSS), initiée en 2008, a pour objectif la sécurisation et la consolidation des régions instables dans cinq provinces du pays (Nord Kivu, Sud Kivu, Maniema, Nord Katanga et Ituri) avant que les opérations de maintien de la paix et le déploiement militaire soient transférées a d'autres acteurs. Elle réunit la MONUSCO, diverses Agences des Nations Unies, le Gouvernement de la république, les FARDC, la PNC, la société civile et la communauté internationale pour s'assurer que la sécurité et la stabilisation peuvent être restaurées dans l'Est du pays.

41 En 2010, certains quartiers de la capitale ont été déclarés éligibles pour une aide humanitaire sous le Pooled Fund geré par le PNUD/RDC.

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42 UNODC, Criminalité organisée et instabilité en Afrique centrale, une évaluation des menaces, 2011, p....

Trois séries d'activités sont exécutées dans le cadre de cette stratégie. La première série d'activités a pour but de sécuriser les régions a hauts risques et comprend les opérations militaires ainsi que les initiatives politiques et diplomatiques pour neutraliser les groupes armés actifs. La seconde série vise la consolidation de la sécurité et se charge du rétablissement immédiat mais limité ainsi que des activités de prévention de conflits qui peuvent être rapidement exécutées. La troisième série d'activités se focalise sur le transfert des opérations au moment opportun a des partenaires fiables tels que le Gouvernement, les agences des Nations Unies, les ONG, et d'autres partenaires.

La stratégie internationale est articulée autour de 4 composantes et 16 sous composantes ayant pour objectif de donner une réponse intégrée au complexe problème de stabilité dans l'est du pays: la sécurité, le soutien politique, l'autorité de l'Etat43 ainsi que le retour et la réintégration des populations. Le renforcement des institutions continuera longtemps encore après la fin du mandat de la Mission des Nations Unies, soutenu par les autres agences onusiennes et par l'entremise d'autres structures de rétablissement et de développement.44

En dépit d'énormes efforts réalisés, la situation sécuritaire de la RDC demeure caractérisée par des poches d'instabilité dans les régions de l'est du pays.

Le Gouvernement de la république a élaboré en juin 2009, un plan de stabilisation et de reconstruction des zones affectées par la guerre dit programme STAREC. Pour l'histoire, relevons que ce programme a été développé sur la base des interventions de stabilisation menées par la communauté internationale et d'un premier plan dénommé « Programme Amani »45.

En effet, la reddition du CNDP en sigle, et l'intégration de ses éléments armés au sein des FARDC ; les opérations conjointes entre d'une part les FARDC et l'armée ougandaise contre la LRA et d'autre part les FARDC et l'armée rwandaise contre le Front Démocratique pour la Libération du Rwanda, FDLR en sigle, avaient largement atténué les tensions a l'est du pays. Les nouvelles conditions sécuritaires créées permirent alors au gouvernement d'envisager un traitement coordonné des problèmes humanitaires et la reconstitution des bases économiques et sociales pacifiées. Par la mise en oeuvre de ce programme, le gouvernement national entendait exprimer son intention de mettre fin au cycle de conflits armés dans la région.

Le Gouvernement congolais et les partenaires internationaux ont dès lors convenu que l'UNISSS constituera le mécanisme opérationnel et financier initial pour appuyer les efforts de

43 Dans le cadre de cette sous composante et en exécution du projet Plan de stabilité a l'est, financé par le Royaume de Pays Bas, l'UNOPS et l'OIM ont

construit : 14 commissariats de police, 7 bureaux administratifs, 4 tribunaux de paix et 4 prisons. Le PNUD est intervenu comme agent administratif et financier du projet.

44 Document du projet Soutien à la stratégie du Gouvernement pour la sécurité et la stabilisation a l'est de la RDC, PNUD, 2008, p 1.

45 Afin de remédier à la situation de conflits récurrents dans sa partie Est, le Gouvernement de la RDC, avec l'appui de la Communauté internationale, a décidé d'organiser la Conférence sur la Paix, la Sécurité et le Développement dans les deux provinces du Nord et du Sud Kivu, du 27 décembre 2007 au 23 janvier 2008, à Goma. La conférence visait à plancher sur la problématique de la permanence des groupes armés nationaux et étrangers incontrôlés, des crises identitaires et tentions intercommunautaires, des affrontements armés et l'afflux des déplacés et des réfugiés. Cette Conférence a connu la participation d'environ 3000 personnes de tous horizons (représentants des communautés de base, du pouvoir coutumier, députés provinciaux, parlementaires nationaux, exécutif provincial, gouvernement central , institutions d'appui a la démocratie, représentants du pouvoir judiciaire, de l'armée et de la police, président des assemblées provinciales, représentants de la Société civile, personnalités impliquées dans la dynamique de la paix ou de la guerre, représentants des pays voisins, représentants de la communauté internationale, experts/facilitateurs nationaux et internationaux).

Elle a abouti a la signature de deux actes d'engagement en faveur d'un cessez le feu, d'un désengagement des troupes et de l'observation des principes humanitaires et des droits de l'homme. Elle a aussi recommandé la mise en place des structures de suivi a travers la création du programme AMANI de sécurisation, pacification, stabilisation et reconstruction du Kivu, institué le 02 février 2008 par le Chef de l'Etat comme mécanisme national approprié de suivi et de mise en oeuvre des résolutions et recommandations de la Conférence. Ainsi, de février à juin 2009, le Programme Amani a été le cadre national approprié et consensuel indiqué pour soutenir et mener à son terme le Processus de paix dans l'est du pays. Avec comme objectifs clés :

1° le désengagement des groupes armés ;

2° la sécurisation et la pacification des provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu ;

3° l'observation des principes humanitaires et des droits de l'homme ;

4° l'aide au retour aux déplacés internes ;

5° la restauration de l'autorité de l'Etat sur toute l'étendue du territoire national.

stabilisation dans l'est de la RDC. Afin d'assurer la continuité entre l'humanitaire, la stabilisation et les activités de relèvement, les programmes menés dans le cadre de l'UNISSS sont coordonnées avec les mécanismes et les cadres existant au niveau national.

En juin 2009, presqu'une année après sa création et sa mise en oeuvre, le Programme Amani a été remplacé par le STAREC (Ordonnance présidentielle N° 09/051 du 29 juin 2009). A l'opposé de Amani, le STAREC verra sa sphère géographique élargie pour embrasser cinq (5) provinces : le Nord et le Sud Kivu ; le Maniema ; le Katanga et la Province Orientale. Il vise en ce qui le concerne les objectifs communs à toute la Communauté internationale qui soutient la RDC dans le processus de retour à la normalité et à la paix, à savoir :

1° améliorer l'environnement sécuritaire par l'appui a la dissolution des groupes armés ainsi qu'à la réforme du secteur sécuritaire ;

2° appuyer les processus politiques pour la mise en oeuvre des accords pertinents ;

3° appuyer la restauration de l'autorité de l'Etat dans les zones affectées par le conflit ;

et 4° appuyer le retour et la réintégration des personnes déplacés internes et réfugiés, ainsi que le relèvement communautaire.

Ainsi qu'on le voit, le STAREC prévoit l'extension des efforts de stabilisation et de relèvement à des zones géographiques plus larges que celles prévues aussi dans l'UNISSS (les 2 Kivu, le district de l'Ituri, le Haut et le Bas-Uélé, le Maniema et le Nord Katanga), et incorpore de nouvelles priorités. On notera par exemple l'extension dès 2011 de ce Programme à la partie ouest du pays pour prendre en compte notamment les besoins de sécurité et de stabilisation recensés dans la province de l'Equateur, au nord-ouest du pays.

La mise en place du Programme STAREC et l'UNISSS, qui constitue le cadre a travers lequel la communauté internationale compte appuyer les priorités du Gouvernement dans ce domaine, ont ainsi été établis pour assurer la cohérence et la bonne coordination des efforts nationaux et internationaux. Ces deux cadres fournissent des mécanismes stratégiques, programmatiques, et financiers pour appuyer la mise en oeuvre des interventions prioritaires46. Le grand nombre d'acteurs nationaux et internationaux impliqués dans ces mécanismes nécessite une forte capacité de coordination pour assurer l'intégration des efforts dans la planification, la mise en oeuvre et le suiviévaluation, et ceci à plusieurs niveaux : national (Kinshasa), interprovincial, provincial et de district.

Afin de mettre en oeuvre le STAREC, un Fonds de Consolidation de la Paix, FCP en sigle, a été constitué au niveau des Nations Unies et un Plan prioritaire a été élaboré et sera la base des premières allocations des fonds. L'objectif global du plan prioritaire du FCP est de se concentrer spécifiquement sur les priorités et les lacunes relevées dans les cadres du STAREC et d'UNISSS, et qui si elles ne sont pas prises en compte à court terme, mineront les efforts de stabilisation dans la région.

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46 « Le territoire de Rutshuru est compté parmi les plus touchés par un nombre très croissant d'actes criminels, d'assassinats et de viols des

femmes de tous âges pendant les trois derniers mois. En majorité, les auteurs de ces infractions sont identifiés comme des porteurs d'armes a feu dont de nombreux militaires et parfois les violences sexuelles sont couplées d'assassinats très atroces des victimes. Généralement un nombre très réduit de ces cas de violences sexuelles est répertorié et porté en justice dans certains milieux lorsqu'on les compare à la situation réelle. Selon des déclarations de femmes présentes aux audiences de Rutshuru, la crainte de représailles par les auteurs contre les victimes sont aussi à la base des réticences à dénoncer surtout lorsqu'il s'agit de délinquants en armes. Et l'absence de peines exemplaires a l'égard des criminels est un facteur favorisant l'augmentation de la criminalité dans ces milieux. Pour palier à ce triste constat, actuellement, des cliniques juridiques sont en train d'être installées dans différents milieux du Nord et du Sud-Kivu par le programme « Accès à la Justice, protection juridique et judiciaire des victimes des violences sexuelles et violences basées sur le genre » du PNUD afin de permettre aux victimes, en particulier les victimes des violences sexuelles, d'ester en justice dans des conditions acceptables ~. Illustration d'une activité d'un projet Accès a la justice, développé dans le cadre du programme STAREC, STAREC Infos n° 18, www.starec.cd

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"Je voudrais vivre pour étudier, non pas étudier pour vivre"   Francis Bacon