Apéritif et sociabilité. Etude de la consommation ritualisée et traditionnelle de l'alcool( Télécharger le fichier original )par Anaà¯s Gayot Université d'Aix-en-Provence - Master 1 d'anthropologie sociale et culturelle 2007 |
b- L'alliance par le vinLa sociologue Anne Gotman, dans « Alcool et hospitalité », décrit cette alliance temporelle, exprimée par l'alcool, entre "l'intégration de l'hôte et sa séparation nécessaire"35(*). Le vin est ainsi la récompense de l'hospitalité et l'hospitalité est considérée comme un "rite d'intégration". L'alcool en est l'objet central et intermédiaire. Il contribue donc à l'intronisation et au premier contact de la mise en relation. C'est là que le rôle actuel de l'apéritif prend tout son sens. Cette tradition d'offrir du vin à l'hôte s'est perpétuée jusqu'à aujourd'hui. Elle s'est peut-être même affinée puisque le vin n'est plus la boisson exclusive. Les boissons varient selon le moment de la journée. S'il fait chaud on préfèrera proposer un rafraîchissement. Le café ou le thé sont les boissons conforment aux visites de milieu de matinée ou d'après midi, plus communément en hivers. Quant à l'apéritif, il est souvent offert si la visite a lieu avant le repas, surtout en fin d'après midi. Quoi qu'il en soit, il est d'usage d'offrir "quelque chose à boire" à l'hôte de passage. Devant les récits comptant l'histoire des vignobles français et l'émergence de nouvelles traditions dans les manières de boire, on constate une période ambivalente quant à la perception de l'alcoolisation. De la fin du Moyen Âge, où on élabore ce qui deviendra plus tard les apéritifs36(*), au XIXe siècle, période des premières campagnes anti-alcooliques.
* 35 _ GOTMAN, Anne. 2000. « Alcool et hospitalité ». In C. Bernand (dir.) : Désirs d'ivresse : alcool, rites et dérives. Paris : Autrement, p. 73. * 36 _ Le chapitre sur "les traditions régionales" de l'apéritif le témoigne. |
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