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Stratégie des placements boursiers

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par Yoann Duflos
Université de Limoges  - Licence assurance banque finance 2009
  

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1. Architecture et interactions des marchés financiers

A

vant de définir les différentes stratégies applicables à un placement boursier, il nous paraît nécessaire de procéder à différents rappels.
Dans un premier temps, nous évoquerons le fonctionnement, en termes d'organisation et de réglementation, des marchés financiers et dans un second temps, nous mettrons en évidence, les différents facteurs qui peuvent influer sur les cours boursiers.

1.1. Rappel sur les marchés, les produits financiers et l'organisation de la Bourse

1.1.1. Le rôle de la Bourse

Les Bourses de valeurs ou marchés financiers sont des lieux où s'échangent différents produits financiers. Les plus connus sont les actions et les obligations. Il existe cependant une multitude d'autres produits (options, warrants, bons de souscription...) dont le nombre n'est limité qu'à l'imagination des financiers.

La Bourse joue un rôle double. C'est à la fois un lieu de financement pour les entreprises, les Etats ou les collectivités (émission d'actions ou d'obligations) mais aussi un lieu de placement (investisseurs). Ce marché est scindé en deux :

· le marché primaire où ont lieu les premières cotations en bourse (introductions en Bourse). L'entreprise vend directement ses actions à des actionnaires. On pourrait assimiler le marché primaire à un marché des actions neuves ;

· le marché secondaire où les actionnaires se revendent les actions des sociétés. Ce marché pourrait être assimilé à un marché d'actions d'occasion.

 
 

La Bourse joue un rôle essentiel dans l'économie car les entreprises financent leur expansion et l'Etat finance le déficit de ses comptes.

A l'heure actuelle, un particulier ne peut pas intervenir directement sur le marché, il doit obligatoirement transmettre ses ordres à un intermédiaire financier (société de bourse ou établissement financier).

A la différence des marchés de gré à gré qui permettent d'échanger par accord simple entre acheteur et vendeur, la Bourse est un marché réglementé qui organise la liquidité (facilité des échanges grâce à la concentration du plus grand nombre possible d'ordres d'achat et de vente), l'égalité entre tous les intervenants par la transparence et l'accès instantané au marché et la sécurité que tous les acheteurs et vendeurs seront payés à une date déterminée.

Enfin, la Bourse, qui est un instrument de placement, permet à tout individu de devenir associé dans les plus grandes entreprises, grâce aux actions, mais aussi de devenir le créancier de ces sociétés ou de Collectivités publiques comme l'Etat, grâce à l'achat d'obligations.

Le marché financier peut être :

· Efficient : il tient compte de tous les éléments économiques, financiers ou autres, et les valeurs sont continuellement à leur juste prix ;

· Inefficient : mauvaise circulation des informations, marché peu liquide, faible volume de cotation et temps de cotation réduit.

Le marché monétaire assure deux grandes fonctions économiques :

· celle du financement interbancaire des trésoreries de 1 jour à quelques jours : c'est le marché interbancaire ;

· celle du financement des entreprises privées ou publiques, financières et non financières et de l'Etat : c'est le marché des Titres de Créances Négociables.

Le marché des changes permet l'achat et/ou la vente d'une devise contre une autre devise, il est dominé par l'euro, le dollar et le yen.

Le marché dérivé est un marché réglementé sur lequel se négocient des contrats à terme et d'options, réservé à des spécialistes. Il assure la couverture, par une opération à terme, de risques futurs de taux ou de cours et la réalisation de marges financières par spéculation ou arbitrage. Les objectifs sont de se couvrir contre le risque, de spéculer à la hausse et à la baisse et de gagner sur des écarts de cours anormaux.

1.1.2. Structure du marché français

Depuis le 21 février 2005, une nouvelle organisation du marché français a été créée pour remplacer les anciens compartiments (qui étaient formés par les Premier Marché, Second Marché et Nouveau Marché).

Le marché unique : Eurolist auquel toutes les sociétés, quelles que soient leur taille font partie. Cette liste unique rassemble l'ensemble des valeurs cotées à la Bourse de Paris. Toutes les sociétés multinationales ou familiales bénéficient d'un cadre réglementaire homogène : mêmes obligations de publication de résultats ou d'introduction sur le marché.

Par contre, pour distinguer les différentes entreprises, Euronext a mis en place trois compartiments suivant la capitalisation des sociétés :

· Eurolist A pour les sociétés dont la capitalisation est supérieure à 1 milliard d'euros ;

· Eurolist B pour les sociétés dont la capitalisation est comprise entre 1 milliard et 150 millions d'euros ;

· Eurolist C pour les sociétés dont la capitalisation est inférieure à 150 millions d'euros.

Cette liste ne comporte que des sociétés françaises.

Le Marché Libre est un marché non réglementé de la Bourse de Paris, qui n'a pas été touché par la réforme de 2005. Contrairement à Eurolist, les sociétés présentes sur le Marché libre n'ont aucune obligation d'information légale spécifique. Les sociétés présentes sur ce marché sont souvent très petites et ce marché leur permet de connaître la Bourse, mais ce marché souffre d'un manque d'investisseurs.

Euronext.Liffe est une filiale d'Euronext, il regroupe les marchés dérivés d'Amsterdam, de Paris, de Londres, de Bruxelles et de Lisbonne. Le MATIF et le MONEP
en font partie.

Alternext a été créé par Euronext à destination des petites et moyennes entreprises souhaitant lever des capitaux dans la zone euro. Ce marché est non réglementé.

Les modalités de règlement

Deux types de règlements cohabitent à la bourse de Paris :

· le système du comptant est la norme : le règlement des titres et leur livraison est simultané. Avec ce mode de règlement, lorsque l'on veut acheter des actions, on les paye instantanément et elles sont créditées en même temps sur le compte-titre ;

· le Service de Règlement Différé (SRD), permet de négocier à terme, c'est à dire que le jour de négociation (achat ou vente) peut être différent du jour de règlement ou de livraison des titres. On peut en conséquence acheter des actions et ne les payer qu'à la fin du mois boursier, ce système s'apparente au crédit. Le SRD ne concerne pas toutes les valeurs et seules quelques unes d'entre elles en bénéficient.

Les ordres de bourse.

Suivant les valeurs ou les marchés sur lesquels on intervient, ou les impératifs de temps pour rentrer ou sortir d'une position, on utilisera différents types d'ordres, il existe plusieurs types d'ordres.

Ordre à cours limité : c'est le plus utilisé, il présente une bonne sécurité car il donne un prix maximal en cas d'achat ou un prix minimal en cas de vente.

Ordre à la meilleure limite : il est très peu sécurisant et ne se justifie que pour des valeurs très liquides que l'on veut acquérir ou vendre rapidement. Cet ordre sera exécuté au mieux de l'offre ou de la demande du marché, c'est à dire qu'il n'offre aucune garantie sur le prix. Auparavant, cet ordre s'appelait : "ordre au prix du marché".

Ordre au marché : on ne précise pas de prix pour cet ordre et son exécution ne peut être que totale (pas de fragmentation des ordres). En contrepartie il est prioritaire sur tous les autres types d'ordres. On l'utilise pour négocier des valeurs sur des marchés très liquides. On est ainsi sûr d'acheter ou de vendre les titres mais on prend un risque sur le prix d'exécution.

Ordre à seuil ou à plage de déclenchement : il fonctionne à l'inverse de l'ordre à cours limité, il ne devient valable que si le cours d'une valeur franchit le niveau déterminé dans l'ordre. Pour un achat, si le cours de la valeur franchit un seuil à la hausse et pour une vente, si le cours de la valeur franchit un seuil à la baisse. Pour ce type d'ordre, le cours spécifié doit être supérieur au dernier cours de la veille pour un achat, ou inférieur au dernier cours de la veille pour une vente. La plage de déclenchement permet de fixer une fourchette de prix pour l'exécution.

Les frais de négociation sont prélevés par les intermédiaires et par l'Etat et sont constitués par la commission de négociation et la TVA.

Les indices boursiers
Focus en Annexe 1 page 27

 
 
 

Les actions

 

CAC 40, CAC NEXT 20, CAC MID 100, CAC SMALL 90, CAC Middle & Small 19

Les obligations

 

TEC (Français), OAT Notionnelle à 10 ans, TME (Français)
Taux moyen pondéré : emprunts d'Etat de 7 à 30 ans, REX (Allemand)
Deutsch Bund Notionnel de 1 à 10 ans

Indices étrangers

 

DOW JONES et NASDAQ 100 (E-U), NIKKEI 225 (Japon), FOOTSIE 100 (U-K), DAX 30 (Allemagne)

1.1.3. Organisation de la Bourse de Paris

Nous savons désormais que pour investir en Bourse, nous sommes obligés de passer par des Sociétés de Bourse pour effectuer des transactions boursières. A coté des intermédiaires financiers, il existe plusieurs organismes qui sont chargés d'organiser le fonctionnement des marchés et surveiller ses différents acteurs.

Euronext : cette société a pour mission de veiller au bon déroulement de la cotation des valeurs, elle peut intervenir pour interrompre la cotation, notamment dans le cas d'irrégularités ou d'événements propres à engendrer une spéculation injustifiée (OPA, OPE,...). Cette société doit aussi assurer le calcul et la cotation des indices (CAC 40) ainsi que la promotion de la place parisienne en France et à l'étranger. Euronext est issue de la fusion de plusieurs Bourses européennes (Amsterdam, Paris, Bruxelles et Lisbonne).

Le rapprochement avec le New-York Stock Exchange Nord Américain renforce les synergies. La fusion donnera naissance au NYSE Euronext, Inc. qui est aujourd'hui le premier groupe mondial de places boursières,

 
 

L'Autorité des Marchés Financiers (AMF) a été créée en 2003, grâce à la fusion de plusieurs organismes : la Commission des opérations de bourse (COB), le Conseil des marchés financiers (CMF) et le Conseil de discipline de la gestion financière (CDGF).
L'autorité des marchés financiers est un organisme public indépendant qui a pour missions de veiller :

· à la protection de l'épargne investie dans les instruments financiers et tout autre placement donnant lieu à un appel public à l'épargne ;

· à l'information des investisseurs ;

· au bon fonctionnement des marchés d'instruments financiers.

Les compétences de l'AMF portent sur :

· Les opérations et l'information financières : l'AMF réglemente et contrôle l'ensemble des opérations financières portant sur des sociétés cotées (introductions en bourse, augmentations de capital, offres publiques, fusions...) et veille au bon déroulement des offres publiques boursières. Elle vérifie que les sociétés publient, dans les délais, une information complète et de qualité, délivrée équitablement à l'ensemble des acteurs ;

· Les produits d'épargne collective: elle autorise la création de SICAV et de FCP. Elle vérifie notamment l'information figurant dans le prospectus simplifié de chaque produit qui doit être remis au client avant d'investir ;

· Les marchés et leurs infrastructures : l'Autorité des marchés financiers définit les principes d'organisation, de fonctionnement des entreprises de marchés (comme Euronext Paris) et surveille les marchés et les transactions qui s'y déroulent ;

· Les professionnels : l'AMF détermine les règles de bonne conduite et les obligations que doivent respecter les professionnels autorisés à fournir des services d'investissement ou des conseils en investissement (établissements de crédit, entreprises d'investissement, sociétés de gestion, conseillers en investissement financier, etc.).

1.1.4. Les produits financiers

Les Actions

Une action est un titre de propriété représentatif d'une partie du capital de l'entreprise qui les émet. Les actions sont cotées en bourse.

L'action peut conférer à son porteur (l'actionnaire) des droits :

· le droit de vote lors de l'assemblée générale de la société concernée ;

· le droit d'accès à certaines informations sur la société ;

· le droit aux bénéfices, (les dividendes1(*) qui peuvent être payés sous forme numéraire ou en actions).

Les actions peuvent être détenues sous différentes formes :

· les actions au porteur : c'est la forme habituelle des actions lorsqu'on les négocie en bourse. L'identité de l'actionnaire est connue seulement par l'intermédiaire financier qui gère les titres ;

· les actions au nominatif : l'identité de l'actionnaire est connue par la société et elles permettent souvent d'obtenir des avantages sur les autres actionnaires.

Il existe plusieurs indicateurs qui permettent d'évaluer et de comparer les actions :

· la capitalisation boursière : c'est la valeur que le marché attribue aux sociétés cotées en fonction de l'offre et de la demande. Elle se calcule en multipliant le dernier cours de bourse par le nombre d'actions composant son capital social ;

· Le PER (Price Earning Ratio) : ce ratio reflète la croissance des bénéfices espérés par la bourse. Une action ayant un PER de 11 représente une action qui cote 11 fois ses bénéfices ;

· Le BNPA (Bénéfice Net Par Action) se calcule en divisant le bénéfice net de la société par le nombre total d'actions composant son capital ;

· Le Rendement : cela permet d'apprécier la rentabilité d'une action en divisant le dividende par le cours de bourse, ce qui se traduit par un pourcentage ;

· La Volatilité : c'est un indicateur de risque qui permet de mesurer l'amplitude de variation des cours d'un titre par rapport à la tendance générale du marché ;

· L'indice des taux d'intérêt : le cours des actions varie globalement en sens inverse des taux d'intérêt.

Les Obligations

Une obligation est un titre de créance émis par une entreprise, par une collectivité publique ou par l'Etat, remboursable à une date et pour un montant fixés à l'avance et qui rapporte un intérêt.

La rémunération d'une obligation peut être fixe ou variable, versée annuellement sous forme de coupons. Le coupon est égal au montant des intérêts versés chaque année pour chaque obligation d'un emprunt donné ; le coupon est dû quels que soient les résultats de la société. Les intérêts sont versés en numéraire, en diminution du revenu imposable. Le remboursement des obligations se fait à échéance la plupart du temps.

La valeur d'une obligation se mesure de deux façons : grâce à la valeur nominale et au prix d'émission. La valeur nominale est la partie de l'emprunt représentée par l'obligation et le prix d'émission correspond au montant à payer pour acquérir l'obligation.

Comme les actions, les obligations sont cotées tous les jours sur les marchés financiers et leurs valeurs varient selon les taux d'intérêts.

Il existe plusieurs types d'obligations :

· Obligation à taux fixe : le taux d'intérêt de l'obligation déterminé à la souscription sera constant jusqu'au remboursement de l'obligation ;

· Obligation à taux variable : le taux d'intérêt est recalculé chaque année et il suit l'évolution des taux de la zone monétaire ;

· Obligation convertible en actions : c'est une obligation qui peut être échangée contre des actions de la société émettrice de l'emprunt (selon des modalités définies à l'émission) ;

· Obligation Assimilable du Trésor (OAT) : les OAT sont attachées à un emprunt lancé par le Trésor Public et sont émises avec une valeur nominale de 1€ pour les particuliers ;

· Obligations indexées, par exemple sur l'inflation : le plus souvent ce sont également des OAT libellées OATi ;

· Obligation à coupon zéro : ne donne lieu à aucun paiement de coupon pendant leur durée de vie. L'écart entre la valeur initiale et la valeur au terme correspond aux intérêts capitalisés ;

· Obligation à Bon de Souscription d'Actions (OBSA) : obligation à taux fixe sur laquelle sont attachés un ou plusieurs bons permettant de souscrire des actions nouvelles de la société émettrice.

Les OPCVM (Organismes de Placements Collectifs en Valeurs Mobilières)

Les OPCVM sont des produits d'épargne qui présentent deux caractéristiques principales :

· ils permettent de détenir une partie d'un portefeuille de valeurs mobilières (actions, obligations...) commun à plusieurs investisseurs, la gestion de ce portefeuille collectif est confiée à un professionnel ;

· Ils sont à capital variable.

L'appellation OPCVM recouvre 2 types d'entités les SICAV et les FCP.

Les SICAV (Société d'Investissement à Capital Variable)
Ce sont des sociétés anonymes gérées comme des entreprises, avec un conseil d'administration et un gestionnaire. Le capital de la SICAV est variable, il peut être augmenté si l'épargnant achète davantage de titres ou il peut être diminué si la SICAV revend une partie de son portefeuille. Ce placement est totalement liquide. Une SICAV peut assurer elle-même sa gestion ou la confier à des sociétés de gestion de portefeuille ou de gestion spécialisée françaises ou étrangères. La SICAV n'a pas la personnalité juridique.

Les SICAV peuvent être investies sur différents supports :

· Sicav Monétaire : les fonds sont placés sur le marché monétaire dont l'objectif est la rémunération d'un capital sur courte durée (quelques semaines, voire quelques jours pour certaines) ;

· Sicav Obligataire : l'investissement est réalisé sur des obligations ; l'objectif étant de profiter d'une diversification d'entreprises et de percevoir des revenus réguliers. Ce type de placement se réalise sur le moyen à long terme (durée conseillée de placement : 2 ans) ;

· Sicav Action : investie en actions, ce type de SICAV profite d'une répartition du risque sur une multitude d'entreprises, la rémunération se réalise sur le long terme (durée de placement de 5 ans minimum), l'objectif est d'obtenir des performances supérieures aux placements classiques tout en limitant le risque ;

· Sicav Diversifiée : les fonds sont investis sur plusieurs catégories de titres (Monétaire, obligataire, actions) afin de mieux répartir le risque lié à ces marchés en recherchant les meilleures performances.

Les FCP (Fonds Commun de Placement) 
Les FCP sont un type d'OPCVM émettant des parts et n'ayant pas de personnalité juridique. L'investisseur en achetant des parts devient membre d'une copropriété de valeurs mobilières mais ne dispose d'aucun droit de vote. Il n'en est pas actionnaire. Les FCP sont gérés par une société de gestion.

Tout comme la SICAV, un FCP peut être spécialisé sur différents types d'investissements : monétaires, obligataires, actions, diversifiés et garantis. Il existe, par ailleurs, des FCP très particuliers s'adressant à des investisseurs éclairés et ayant une fiscalité spécifique (FCPI : Fonds Commun de Placement dans l'innovation ; FCPR : Fonds Commun de Placement à Risque...)

La rémunération des OPCVM
La rémunération offerte par les OPCVM peut être de deux sortes :

· par capitalisation : les revenus ne sont pas distribués, ils sont systématiquement réinvestis dans l'OPCVM (on parle d'OPCVM de capitalisation). La rémunération s'exprimant alors par la différence entre le cours d'achat et le cours de vente, on parle alors de plus ou moins-value ;

· par distribution : les revenus sont distribués annuellement ou trimestriellement (on parle d'OPCVM de distribution).

Certains OPCVM existent dans les deux types de remboursement. Leur libellé indique alors le type de rémunération par la présence de la lettre C (capitalisation) ou D (distribution) (ou part C et part D). Il est également possible qu'un OPCVM soit mixte, c'est à dire qu'une partie des revenus soit distribuée et l'autre capitalisée.

La valorisation d'une part OPCVM se mesure grâce à la valeur liquidative : c'est alors la valeur des actifs estimés sur la base du dernier cours, ou valeur de ceux-ci, divisée par le nombre de parts en circulation.

Les OPCVM profilés
Ce sont des placements accessibles au grand public qui proposent à l'investisseur un produit sur mesure. Cela permet de choisir simplement le niveau de risque auquel l'investisseur souhaite s'exposer, et de tenir compte d'une stratégie personnelle.

1.2. Cause de la fluctuation des cours Boursiers

Les fluctuations des cours boursiers résultent de trois principaux facteurs :

· Les performances intrinsèques de la société ;

· Les facteurs macroéconomiques ;

· Les facteurs psychologiques.

Lorsque la conjonction de ces trois facteurs est globalement favorable, les cours ont tendance à monter, les investisseurs cherchant à acheter le titre, même à un cours un peu supérieur au cours actuel.

A l'inverse, lorsque la conjonction de ces trois facteurs est globalement défavorable, les cours ont tendance à baisser, les investisseurs cherchant à se débarrasser du titre, même à un cours un peu plus bas que l'actuel.

1.2.1. Performances intrinsèques des sociétés

Les investisseurs sont sensibles aux résultats des sociétés. Une société qui annonce de bons résultats devrait normalement voir son cours augmenter.

Il existe différents évènements ayant pour objectif d'améliorer les résultats d'une société et par conséquent ayant généralement un effet à la hausse sur son cours :

· les plans de restructuration destinés à diminuer les frais fixes2(*) ;

· les ventes d'un secteur de l'entreprise moins rentable que la moyenne de l'entreprise ;

· la vente d'un secteur qui n'est pas dans le coeur du métier de l'entreprise (on suppose que l'entreprise recentrée sur son activité aura une meilleure rentabilité) ;

· La vente de filiale de l'entreprise avec une forte plus-value par rapport au prix payé précédemment pour l'acquérir.

D'autres évènements influent sur la hausse des cours d'une société en donnant de la confiance aux investisseurs. Parmi eux, nous pouvons noter :

· Le rachat d'actions par la société ou par ses dirigeants (ce qui atteste d'une certaine confiance dans le potentiel de la société)3(*) ;

· L'arrivée d'un dirigeant avec une bonne réputation.

Parmi les évènements ayant généralement un effet à la hausse sur le cours des sociétés, nous pouvons aussi relever les Offres Publiques d'Achat (OPA). La société « hostile » proposant de racheter les actions de la société « attaquée » plus chère que son cours réel, leurs cours ont alors naturellement tendance à augmenter.

Il est néanmoins important de relativiser ces informations. Bien que les investisseurs soient sensibles aux résultats des sociétés, ils le sont davantage vis-à-vis des perspectives de performances de ces dernières. Ainsi, si une société annonce de bons résultats, mais que les perspectives sont défavorables pour les mois qui suivent, le cours ne montera pas et pourra même baisser. Il suffit même que les résultats soient bons tout en étant inférieurs à ceux attendus pour que le titre baisse. Enfin, les éléments inverses ont eux généralement un effet à la baisse.

1.2.2. Influence des facteurs macroéconomiques

Les investisseurs ne sont pas seulement sensibles aux performances intrinsèques des sociétés. Ils le sont aussi vis-à-vis de différents facteurs macroéconomiques.

Effectivement, l'évolution du cours des actions des sociétés dépend également du climat économique général. La mesure de ces variations de l'activité économique est réalisée par le biais d'indicateurs, le plus utilisé en France étant le Produit Intérieur Brut (PIB).

L'incidence des cycles économiques sur la bourse est particulièrement importante. En phase de croissance les carnets de commandes des entreprises sont pleins, leurs chiffres d'affaires et leurs résultats augmentent et par conséquent leur valorisation boursière aussi. A contrario, si le climat économique est défavorable, la valorisation boursière des sociétés aura tendance à diminuer4(*).

Il est important de nuancer cette information en faisant une analyse sectorielle. Tous les secteurs présentent des différences dans leurs développements, certains seront plus sensibles à l'environnement économique (on parle de secteurs cycliques), alors que d'autres seront des secteurs de croissance moins influencés par cet environnement.

Quelques secteurs sont représentés ci-dessous avec leur sensibilité principale :

 Secteur d'activité

 

Sensibilité

 
 
 

Automobile, distribution,
agro-alimentaire

 

Evolution du pouvoir d'achat des ménages, niveau de la consommation

Banque, assurance

 

Taux d'intérêt, tenue des marchés boursiers

Défense, aéronautique

 

Commandes des gouvernements, conflits mondiaux

Immobilier

 

Taux d'intérêt, fiscalité immobilière, prix des matières premières

Laboratoires pharmaceutiques

 

Mise sur le marché de nouveaux médicaments, découverte de nouvelles molécules

Industrie du luxe5(*)

 

Taux de change (surtout le dollar et le yen), conjoncture économique internationale. En cas de crise ce secteur est le plus rapidement touché

Mines, métaux, pétrole, gaz

 

Cours du dollar (monnaie de transaction internationale) et des matières premières concernées


Les attributions de notes à la plupart des grandes sociétés par des agences de notation jouent également un rôle important sur l'évolution du cours des sociétés. Ces notes sont en effet censées représenter la solidité financière des sociétés. La baisse de la note d'une société entraîne souvent une baisse du cours car elle correspond à une prévision de dégradation des résultats. La baisse de la note gênera aussi l'entreprise dans son développement car les banques lui demanderont un taux d'intérêt plus élevé pour leurs futurs crédits.

La hausse de certains facteurs va avoir une forte incidence sur le cours de certaines sociétés :

· Ainsi, la hausse des taux directeurs (fixés par la FED aux Etats Unis et la BCE en Europe), malgré le fait qu'elle fasse baisser l'inflation, a un effet négatif sur la bourse. En effet, elle entraîne une hausse du coût du crédit et gêne donc le développement des entreprises, elle réduit aussi la rentabilité de leurs obligations.

On comprend alors facilement pourquoi les présidents de la FED et de la BCE ont autant d'impact. Chaque fois qu'ils prononcent un discours, on constate instantanément des mouvements qui peuvent être importants sur les indices boursiers ;

· La hausse du cours d'une devise défavorise les sociétés exportatrices de la zone de la devise. Elles auront plus de mal à exporter car elles seront devenues moins compétitives. A l'inverse, elle a un effet favorable sur les sociétés exportatrices, ou les sociétés dont l'essentiel du marché est hors de la zone ;

· Les hausses des cours du pétrole et du gaz ont un effet favorable sur les sociétés pétrolières et surtout parapétrolières (prospection, extraction, transport, stockage). Elles ont un effet défavorable sur les sociétés de transport (compagnies aériennes, transports routiers) ;

· Les hausses des cours des métaux ont un effet favorable sur les sociétés productrices (sociétés minières, de première transformation). Elles ont un effet défavorable sur les secteurs qui consomment ces métaux, tels que le bâtiment et les travaux publics ;

· Enfin, les hausses des cours de produits alimentaires ont un effet favorable sur les semenciers, les sociétés de matériels agricoles, les sociétés agro-alimentaires bien établies qui peuvent répercuter les coûts sur leurs prix de vente. Elles ont un effet défavorable sur les sociétés qui ne peuvent pas répercuter leurs coûts.

1.2.3. Influence des facteurs psychologiques

Nous avons pu voir que les investisseurs étaient sensibles aux résultats des sociétés mais qu'ils l'étaient davantage vis-à-vis des perspectives de performances de ces dernières. Ainsi, il n'est pas surprenant que des rumeurs (fondées ou non) aient une influence directe sur le cours des sociétés concernées.

Nous pouvons ajouter, en tant que facteur psychologique, les tendances et les effets de mode qui peuvent provoquer des bulles spéculatives au même titre que la bulle formée autour des sociétés internet au début des années 2000.

Enfin, les comportements de groupe dit « moutonniers » (souvent en temps de crise) amplifient les hausses et les baisses au-delà du raisonnable.

* 1 _Le dividende est une part des bénéfices de l'entreprise, versé chaque année aux actionnaires. Le détenteur qui prend le risque d'apporter ses économies au fonctionnement de la société est associé à l'affaire et en partage les avantages et les inconvénients. Ainsi, en cas de faillite, ses actions ne valent plus rien, mais par contre si la société réalise des bénéfices il est normal qu'il y soit intéressé. Cet intéressement aux bénéfices s'appelle le dividende.

* 2 _ Nous avons représenté en Annexe 2 page 28 l'évolution de la valeur du cours de PSA.

* 3 _ Nous avons représenté en Annexe 3 page 28 l'évolution de la valeur du cours d'Essilor International.

* 4 _ Nous avons représenté en Annexe 4 page 29 l'évolution du PIB français et du CAC 40 sur une même période, nous y observons bien une corrélation.

* 5 _ Nous avons représenté en Annexe 5 page 30 l'évolution de la valeur du cours de LVMH Moet Vuitton.

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"Ceux qui vivent sont ceux qui luttent"   Victor Hugo