V. DISCUSSION ET ANALYSES
L'aménagement des périmètres
irrigués a commencé dans les années 94 avec de nombreuses
études sur les différents aspects techniques et
socio-économiques. C'est en 1996 que les travaux de mise en exploitation
ont débuté et ont continué jusqu'en juin 2002, date
à laquelle les difficultés de fonctionnement ont
commencé.
Sous la responsabilité des paysans, appuyés par
l'ONDR et la Direction de génie rural du Ministère de
l'agriculture, la gestion du périmètre n'a pas été
chose facile. Beaucoup des problèmes d'ordre organisationnel et
technique se sont posés et ont conduit à son arrêt. Le
diagnostic du périmètre nous a permis d'examiner bon nombre de
ces difficultés selon le volet considéré.
5.1 PLAN TECHNIQUE ET ORGANISATIONNEL
Le diagnostic porté sur les aspects techniques de la
conception des périmètres irrigués montre que peu
d'études agronomiques ont été entreprises. En effet, vue
la divergence des cultures en matière d'exigences en eau,
l'évaluation des besoins des plantes devrait être basée sur
les comportements des cultures selon leurs phases de développement. Il
s'agit du coefficient cultural de chaque culture dans ses différentes
phases de développement. Il ressort du mémento d'irrigation (VAN
Laere, 2003) que les données culturales à considérer dans
le cadre des périmètres irrigués sont les suivantes :
- le coefficient cultural, Kc, est utilisé pour calculer
l'évapotranspiration réelle de la culture. Il est fonction de la
plante et de son état végétatif ;
- le tarissement admissible représente le niveau
critique de l'humidité du sol à partir duquel le stress dû
au manque d'eau se fait sentir, affectant l'évapotranspiration et la
production de la culture. Les valeurs sont exprimées en fraction de
l'humidité totale disponible du sol ;
- le coefficient de réponse du rendement, Ky, permet
d'estimer les réductions de rendement dues au stress hydrique. (VAN
Laere, 2008).
Relatif aux débits (de pointe et équipement)
calculés, les valeurs obtenues ne reflètent pas la
réalité sur le terrain. En effet, le réseau d'irrigation
est constitué de plus de dix canaux secondaires aménagés
en terre. Ce qui suppose des pertes d'eau par infiltration et percolation lors
du transport d'eau. Ces pertes sont importantes telles qu'on puisse avoir
des
conséquences directes sur :
- la quantité d'eau apportée au sol qui sera
insuffisante pour couvrir les besoins des cultures.
- le régime de fonctionnement du groupe motopompe sera
surexploité (En effet, en
constatant les effets de manque d'eau sur la plante, les
producteurs sont tentés
d'appliquer plus d'eau que prévue ou en jouant sur son
temps de fonctionnement).
En général, pour des fins d'applications, de
conception et d'exploitation des périmètres irrigués, il
est possible d'analyser l'incidence de l'alimentation en eau sur les rendements
des cultures. Après avoir chiffré les besoins en eau de la
culture et les déficits hydriques d'une part, et les rendements maximum
et réel d'autre part, on est bien outillé pour déterminer
les relations qui existent entre le rendement agricole et l'apport d'eau (notes
de cours). Ce qui prendra en compte les mesures techniques d'économie de
l'eau.
5.1.1 Source d'eau
Pendant la période d'étude, la crue n'est pas
atteinte et l'eau se trouvait à 6,43 m de la berge supérieure du
fleuve. Selon le pompiste, elle atteindra et submergera la berge en plein mois
de novembre. D'habitude, l'étiage observé au mois de mars
(période pic de l'ETP) cause un retrait de l'eau jusqu'à 130 m
à partir du radeau de la motopompe. Cette situation laisse constater
l'état critique de la source d'eau dont la principale perte est due au
taux élevé de l'ETP provoqué essentiellement par la
nudité des sols et le fort ensoleillement en cette période
précise.
|