4.3 CADRE POLITIQUE ET INSTITUTIONNEL DE LA GESTION
DE L'IRRIGATION
L'un des objectifs primordiaux du Gouvernement est de mener une
politique agricole qui conduirait à un développement durable
et soutenu passant par un taux de production régulière et
élevée sur une période relativement longue. Dans cette
perspective, un accent est mis sur la
maîtrise de l'eau conformément au Schéma
Directeur de l'Eau et de l'Assainissement (SDEA, 2003). Ce schéma vise
à aménager 100 000ha d'ici 2025 en définissant une
politique de l'eau au Tchad sur la base de 12 principes clés suivant
:
i. L'eau, un patrimoine collectif de la nation
ii. La santé humaine et l'accès à l'eau et
à l'assainissement,
iii. La gestion intégrée des ressources en eau et
de ses utilisations pour assurer un développement
socio-économique durable,
iv. Le recentrage progressif du rôle de l'Etat,
v. Une gouvernance de l'eau la plus proche possible de
l'usager,
vi. Le renforcement du cadre institutionnel,
vii. La participation des acteurs et l'intégration des
politiques sous sectorielles de l'eau
viii. Le prix du service de l'eau dans l'équité et
la transparence
ix. La collecte et le partage de l'information
x. La gestion de l'eau dans la protection de l'environnement,
xi. Le renforcement de la coopération sous
régionale sur les eaux partagées,
xii. Le renforcement des capacités nationales est une
exigence pour assurer la gestion durable de l'eau.
Du cadre institutionnel de la gestion de l'eau en
général et de l'irrigation en particulier, ressort une
responsabilité inter ministérielle. En effet, la Direction des
ressources en eau du Ministère des mines et de l'énergie est
responsable de la gestion et de l'exploitation des ressources en eau. La
Direction de l'hydraulique et de l'assainissement (DHA) quant à elle est
chargée, avec ses services régionaux, du suivi des points d'eau
permanents. Les institutions suivantes sont concernées par l'irrigation
:
Des services publics et parapublics à
compétence étendue:
· le Bureau interministériel d'études et
de programmation (BIEP), placé sous la tutelle du Ministère de
l'agriculture, est chargé d'harmoniser les politiques de
développement rural des départements ministériels;
· le Département du génie rural et de
l'hydraulique agricole (DGRHA) du Ministère de l'agriculture est
responsable du développement de l'irrigation, y compris la construction
de périmètres à petite échelle, de barrages, de
digues et l'installation de pompes;
· le Département de la production du
Ministère de l'agriculture gère les périmètres A et
B de Bongor, tandis que le périmètre C est placé sous la
tutelle directe de la Présidence;
· l'Office national de développement rural (ONDR)
est l'organisme parapublic d'exécution des programmes de
développement agricole Il est en particulier chargé de la
vulgarisation, de l'approvisionnement en facteurs de production et de l'octroi
de crédits aux agriculteurs situés hors des
périmètres parapublics;
· l'Office national de développement de
l'horticulture (ONADEH) est chargé de développer les cultures
horticoles et fruitières sur un certain nombre de petits
périmètres.
Des sociétés chargées de la
gestion de certains périmètres comme:
· l'Office de mise en valeur de la plaine de
Satégui-Daressia (OMVSD);
· la Société de développement du lac
Tchad (SODELAC);
· la Société nationale du sucre (SONASUT)
actuelle Compagnie sucrière du Tchad (CST).
En matière de projet et programmes initiés tant
par l'Etat que par les organismes internationaux, il faut souligner qu'une
multitude d'action sont en cours. Du rapport national d'investissement (2008),
il ressort qu'il existe dix projets exécutés, 24 projets en cours
et 13 projets en perspectives de financement. Ces projets sont essentiellement
focalisés sur l'hydraulique agricole et la sécurité
alimentaire au Tchad.
Dans la perspective de valoriser les potentialités
naturelles du pays et de faciliter la mise en oeuvre des orientations
politiques et stratégiques du secteur rural, élaborées par
le Gouvernement au cours de ces dernières années, un programme
national de sécurité alimentaire (PNSA) a été
élaboré. Ce programme est bâti sur une approche prospective
qui tient compte des conditions spécifiques du pays et de chacune de ses
zones agro-écologiques. Le PNSA intègre en soi les acquis du
programme spécial pour la sécurité alimentaire (PSSA) qui
avait comme première composante « la maîtrise de l'eau dans
les systèmes irrigués » (cf. figure 3). Il prend aussi en
compte les autres programmes tournés vers la sécurité
alimentaire sur la base desquels un cadre stratégique, des programmes
prioritaires, un plan d'investissement résolument orientés vers
des objectifs de sécurité alimentaires sont envisagés
(Ministère de l'agriculture et al, 2005).
Figure 3 : Carte de contrôle de l'eau au
Tchad
|