I.2.3 Organisation du système de sante de la RD
Congo
HISTORIQUE 51
L'évolution historique du système de santé
de la RDC comme celle d'autres Etats africains se distingue par le
caractère institutionnel et par l'initiative des pouvoirs publics.
A son accession à la souveraineté internationale,
la RDC hérite d'un système de santé basé
essentiellement sur des hôpitaux et dispensaires appuyés par des
équipes mobiles de lutte contre les grandes endémies.
Les multiples crises politiques que connaîtra le pays
immédiatement après,
et qui se sont accompagnées de l'effondrement progressif
de l'économie, ne vont pas épargner le secteur de la
santé. C'est ainsi que très vite, les nombreux hôpitaux et
dispensaires du pays vont se retrouver démunis de leurs
équipements, et la chaîne d'approvisionnement en
médicaments connaîtra plusieurs ruptures entre le niveau central
et les points d'utilisation. L'arrière-pays sera le plus
touché.
Le besoin de restructuration du système de santé
pour faire face à la situation sera clairement souligné dans le
Manifeste de la Santé et de Bien-être publié en 1968. Et en
vue de matérialiser cette orientation, il sera créé en
1973, le Conseil National de la Santé et du Bien-
49 Major G Joseph Kabila , politique nationale de santé de
la RD Congo, Mars 2001
50 Mini santé, SG direction de SSP dans Manuel de
procédure de RECO, Kinshasa 2003
51 Op cit 37, page 11-12
42
être. Cette structure qui se voulait intersectoriel, devait
être chargé de la conception, de l'orientation et du
contrôle de la politique sanitaire nationale.
En plus de grandes orientations politiques, les années 70
sont caractérisées par le développement des
expériences en médecine communautaire, respectivement à
Bwamanda (province del'Equateur), à Kisantu (province du Bas-Congo),
à Kasongo (province du Maniema) et Vanga (province de Bandundu).
Ces expériences vont être déterminantes et
vont influencer d'une manière caractéristique la politique de
santé de la RDC. C'est en effet de ces expériences que sont
nées les premières unités décentralisées
associant la population à leur fonctionnement : les Zones de
Santé.
Quoique plusieurs réflexions soient menées, et
alimentées de surcroît par des expériences de terrain, il
n'existe pas à proprement parler jusqu'en 1984 de document
spécifiquement consacré à la politique sanitaire.
La RDC achèvera effectivement en 1984 de définir
sa politique et sa stratégie dans le domaine de la santé,
concrétisant ainsi son adhésion à la charte de
développement sanitaire en Afrique.
Ce processus commencé en 1975, à l'instigation du
Ministre de la Santé Publique de l'époque, avec l'organisation de
la première conférence nationale sur la médecine
communautaire, sous l'impulsion de deux réseaux confessionnels
impliqués dans l'offre des soins (catholique et protestant), attendra le
Plan d'Action sanitaire 1982 - 86 et parallèlement le Programme de
Réhabilitation Economique de 1983 - 86 pour voir apparaître les
préoccupations des autorités politiques vers les soins de
santé primaires et voir consacrer la zone de santé (ZS) comme
unité opérationnelle de planification et de mise en oeuvre de la
nouvelle politique axée sur la stratégie des soins de
santé primaires.
L'année 1985 sera celle de l'achèvement de la
délimitation du pays en zones de santé mais aussi l'année
de la fin des actions mues par une vision du système de santé
La période de 1993 - à nos jours se
caractérise par des aides humanitaires et des opportunités
manquées. En effet, cette période a été
marquée sur le plan national par le changement en mai 1997 du
régime politique avec une opportunité de remise en question de
l'ensemble de la vie nationale. Plusieurs rendez-vous sont à mentionner
sur le plan sanitaire : - l'organisation des états
généraux de la santé en décembre 1999 ; - la tenue
du colloque SANRU en février 2003 avec comme thème
"rebâtissons les soins de santé primaires en RDC" par le
fondement communautaire, la gestion améliorée, le
leadership dynamique et l'intégration aussi bien des programmes, des
partenaires que des autres secteurs sociaux ; - et enfin, la tenue en mai 2004
de la Table Ronde de la santé.
Mais qu'est ce qui fait que le système de santé
soit moins performant qu'il ne l'a été avant 1985 ? Et pourtant,
le flux financier dans le secteur de santé, quoique toujours
insuffisant, n'a jamais été aussi important qu'aujourd'hui.
Le système de santé au niveau de district tire son
essence de l'organisation du système de santé national en trois
niveaux à savoir :
le niveau central avec un le niveau intermédiaire. le
niveau périphérique, c'est la Zone de santé.
L'échelon ou niveau central :
Il comprend outre le cabinet du ministre, les différentes
directions et des programmes spécialisés, il un rôle
normatif et régulateur
L'échelon ou niveau Intermédiaire
:
Il s'agit des Inspections Provinciales de la Santé et des
Districts de sanitaire, jouant le rôle d'appui technique et logistique
aux zones de santés.
L'échelon ou niveau périphérique
:
C'est le niveau de planification et d'opérationnalisation
des activités des soins de santé primaires. Le pays est
subdivisé en 515 Zones de Santé.
Figure n°1 : pyramide sanitaire
de la RD Congo
Niveau Périphérique ; CS, Hôpitaux et BCZ
Niveau Intermédiaire (DPS & DS)
Niveau Central
Le DS constitue l'articulation entre la province et les ZS ,
il est à proximité des ZS , dans le contexte actuel des
difficultés de communication et de grandes distances à parcourir
pour les activités de soutien dans les ZS, la province nous semble mal
indiquée pour leurs activités à caractère
trimestriel ( monitorage, Suivi, supervision, réunion de coordination
avec les
44
partenaires opérant dans le DS ) si nous agissons
autrement, le coût de réalisation de ces activités sera
multiplié par trois voire même par quatre.
Les provinces garderaient les activités à
caractère semestriel ou annuel comme la planification sanitaire
provinciale, la formation des ECZS et ECDS, le monitorage semestriel ,la revue
annuelle et les inspections et contrôles de DS y compris les antennes PEV
et les sous coordinations de programmes 52
1.3 Les Activités Essentielles du District Sanitaire
|
Les activités du DS en RD Congo sont essentiellement
regroupées en Quatre étapes à savoir 53
Organiser Un état de lieux du DS :
Il consiste à inventorier les ressources Humaines,
matérielles, équipements, les rapports d'activités de ZS
et ceux de partenaires qui appuient les ZS, les sources de financement et les
montants de financement de chaque ZS
Il se fait au moyen de gilles développées par la
DEP du mini santé ; le résultat attendu est la banque de
données pour le DS, l'identification de besoins prioritaires et en
fixant des objectifs SMART avec les ressources disponibles et mobilisable
à tous les niveaux.
Pourvoir les cellules du Bureau de DS
:
La faiblesse structurelle actuelle est l'un de motifs de
méfiances de partenaires quant à l'appui à apporter au DS,
l'affectation de ressources par rapport au travail dans les ZS ne se justifie
pas d'où le besoin des incitations à introduire dans la structure
organisationnelle de DS.
Ce qui reste louable pour le DSS, plusieurs cellules sont mis
en place et fonctionnelle et la crainte du ministère par rapport au
pléthore du personnel comme dans d'autres DS de la RDC (15 à 35
personnel) reste justifié, voir l'organigramme ci-dessous.
Organisation d'un cadre de concertation mensuelle ou
trimestrielle
Le DS devra organiser de réunion de concertation avec
les MCZS et les différents partenaires pour échanger les
informations et les expériences dans les ZS, la mise sur pieds de ce
cadre de concertation permettra de créer un pool de compétences
autour du MID entouré par les antennes PEV et les sous bureaux de
coordination de programme ;
Pour assurer cette reforme sanitaire au bénéfice
de la population ; l'approche de proximité semble appropriée
dans l'encadrement des ECZS et dans l'implantation du PMA, d'où le
rôle
52 Ministère de la santé, DSS, Guide de
revitalisation d'un DS ,sept 2002 Page 3
53 Op cit 59 mini santé
46
que le ministère de la santé compte attribuer au DS
en déléguant effectivement le pouvoir administratif à ce
niveau.
Programmer les activités d'appui et logistique
avec les partenaires
Le DS doit programmer les principales activités qui
contribuent à l'amélioration la qualité de soins de la
population, le mini santé regroupe 25 fonctions essentielles d'un DS qui
se veut fonctionnel, notamment :
1' La prestation de service : des incitations claires doivent
être introduites dans les ZS pour que celles-ci adoptent des
méthodes efficaces pour répondre aux besoins sanitaires et aux
attentes de la population.
1 Elaborer un plan de formation continue pour le DS : il se
fait ensemble avec les partenaires qui interviennent dans le DS de
manière à harmoniser la programmation de sessions de formation,
le DS aura le rôle d'appuyer les sessions de formation dans les ZS et
recenser les formateurs.
1 La supervision trimestrielle intégrée dans les
ZS : l'ECDS devra disposer d'un plan de supervision contenant les groupes de
thèmes de la formation, chaque ZS sera visitée quatre fois par an
, soit à un rythme trimestriel d'une durée de Sept à 12
jours pour couvrir Un jour au BCZS, deux Jours à l'HGR et deus Jours
pour les visites de CS (au moins 2 CS)
1 Le monitorage trimestriel des interventions dans les ZS : le
monitorage est un outil de management qui permet d'analyser les performances
réalisées au cours d'une période donnée,
généralement trimestriel au niveau du DS.
1 La revue annuelle du PMA dans les ZS : elle est
préparatoire à la revuie provinciale qui regroupe tous les
partenaires sanitaires de la provinces en Novembre de chaque année. Un
tableau des indicateurs sera élaboré par activité et par
ZS au moyen de performance réalisées par ZS qui seront
classées en 3 niveaux de performances qui permettent de classer les ZS :
Faible (bande rouge) si 0-49%, moyenne (Bande jaune) si 50-79% et haute
performance (bande verte) si 80- 100%.
1 La compilation de données sanitaire de ZS et de ses
activités propres : chaque DS devra compiler mensuellement les
données de rapports de routines de ZS et son propre rapport selon le
canevas SNIS.
1 La surveillance épidémiologique et riposte aux
épidémies : le DS remplit le rapport hebdomadaire, le tableau de
maladie à potentiel épidémique à partir de
données de ZS, il suit le complétude et la promptitude de
notification de ZS à l'aide d'un tableau affiché au mur. Les
tendances hebdomadaires seront dégagées par ZS, en
cas de dépassement de seuil épidémique, une investigation
est déclenchée dans la ZS.
1' Appuyer la planification opérationnelle dans les ZS :
un plan de couverture sanitaire doit être élaboré et suivi
dans chaque ZS.
1' Evaluer trimestriellement les performances aux BCZS et
à l'HGR : cet exercice est important comme outils de négociation
entre la population, le personnel de santé et les partenaires pour le
développement des AS.
1' Veuillez à l'intégration visuelle de
l'hôpital dans la ZS
1 Entrer en contact ou communication téléphonique
ou phonique hebdomadaires avec tous les MCZS et MD de sa juridiction pour faire
le point de la situation dans le district.
1 Gérer les conflits entre les ECZS et les partenaires
: les conflits issus de l'incompréhension et de l'interprétation
inappropriée de texte doivent avoir comme premier recours le MID, cela
suppose que ce dernier dispose les copies de toutes conventions de services.
1 Présider les réunions de CA dans chaque ZS :
à la fin il doit transmettre le rapport au MIP, aux partenaires et au
secrétaire général.
1 Elaborer les annuaires /répertoire du patrimoine du DS
par ZS
1 Elaborer les annuaires de pharmacies et dépôts
pharmaceutiques du DS
1 Elaborer les annuaires /répertoire des ITM /IEM du DS
par ZS
1 Elaborer le compte d'exploitation et le rapport de
trésorerie du DS par ZS
1 Elaborer les annuaires /répertoire du personnel de
santé de toutes appartenance du DS par ZS
1 Elaborer les listes de besoins en formation et celles de
personnes formées par thème du DS par ZS
1 Négocier l'implantation de la CDR de MEG,
matériel outils de gestion,
1 Elaborer le répertoire des appuis de partenaires du DS
par ZS par domaine d'intervention et leurs coûts
1 Initier les études sur les coûts du PMA dans les
AS et les mécanismes de solidarité communautaires
1 Redéploiement du personnel dans les ZS par la
préparation du projet de la mise en oeuvre à soumettre au MID
pour corriger les inégalité en ressources humaines entre les ZS,
ceci diminue le pression démographique du personnel de santé
(pléthore) qui pèse lourd dans le fonctionnement des certaines
FOSA et BCZS.
1 Assurer le traitement de dossier disciplinaire initié
dans les ZS et DS
1 Assurer le contrôle et gérer l'information sur les
rapports de partenaires dans les ZS 1 Assurer le contrôle de
l'utilisation de ressources affectées dans les ZS.
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