I.2.2. Historique et genèse de la participation
communautaire aux activités de SSP
C'est avant Jésus christ que remonte la notion de la
participation communautaire, à l'époque il se posait un
réel problème de manque d'eau potable dans la ville de
Jéricho et les gens étaient dans l'obligation de consommer l'eau
de source polluées, mais pour que le prophète
Élisée puisse agir, il s'adressa en ce sens « Apportez-moi
un plat neuf, et mettez-y du sel. Et ils le lui apportèrent
»44 ce n'est qu'après cette contribution locale que le
prophète alla vers la source des eaux, et il y jeta du sel, et dit ainsi
parle l'Éternel: J'assainis ces eaux; il n'en proviendra plus ni mort,
ni stérilité et les eaux furent assainies, jusqu'à ce
jour, selon la parole qu'Élisée avait prononcée.
44 Bible, 2 Roi 2 :19 à 21
40
Ceci pour dire simplement que le prophète voudrait
responsabiliser la communauté les sources d'eaux assainies et
répondre ainsi à la sagesse qui dit « faire quelques choses
pour mois sans mois c'est le faire contre mois ».
« C'est aux Etats-Unis, dans les années 1960 que
le mot particom fut pour la première fois rattachée à la
santé, lors de la mise en place des programmes gouvernementaux de «
guerre à la pauvreté » qui se faisaient un point d'honneur
de susciter la plus grande participation des communautés. La
médecine communautaire impliquait l'évaluation des besoins de
santé et la prestation des soins à des groupes définis de
la population. Ce concept a abouti à la création de «
Neighborhood Heath Center » considérés alors comme le
prototype d'une intervention en santé communautaire
»45.
« Au cours des années 60 se développe
l'idée d'une démocratisation des structures sociales par le biais
de la participation. Elle entend donner aux citoyens la possibilité de
devenir eux-mêmes des acteurs de l'évolution sociale en favorisant
leur implication dans les processus décisionnels qui les concernent.
En matière de santé, la participation reposa sur
l'hypothèse que les personnes le plus exposées à la
dégradation de l'environnement socio-économique sont à
même d'analyser leurs propres problèmes et de participer à
la recherche et à la mise en oeuvre de pratiques nouvelles.
Dans les années 70, des expériences dites "
autogestionnaires ". Fruit de la pensée socialiste et anarchiste,
développée dans les entreprises, nous renvoie aux concepts de
particom, aux formes d'émancipation individuelles et collectives par la
prise de conscience et l'augmentation du pouvoir de contrôle plus en
Europe »46.
« En 1978, la conférence internationale d'Alma-Ata,
organisée par l'OMS et centrée sur les SSP met en valeur la
notion de particom, qu'elle définit comme une caractéristique
déterminante de l'action en santé communautaire. Alma-Ata
proclame notamment que " les hommes ont le droit et le devoir de participer
individuellement et collectivement à la planification et à la
mise en oeuvre des mesures de protection sanitaire qui leur sont
destinées " (OMS, 1978).
45 Institut Théophraste Renaudot : « Pratiquer la
santé communautaire : de l'intention à l'action ». Lyon,
chronique sociale, Décembre 2001.
46 FMMQS dans la collection sacom et promotion de la santé
Octobre 1998 ,25 boul Midi bruxelle
La conférence insiste sur l'organisation des SSSP ": ils
exigent et favorisent au maximum l'autoresponsabilité de la
collectivité et des individus, et leur participation à la
planification, à l'organisation, au fonctionnement et au contrôle
de ces SSP.
Huit ans plus tard, à Ottawa, une nouvelle
conférence internationale adopte une charte sur la promotion de la
santé qui définit celle-ci comme " l'ensemble des processus qui
permettent aux gens, individuellement et collectivement, d'augmenter leur
contrôle sur leur santé et sur ses déterminants. "
La promotion de la santé nécessite donc de
renforcer l'action de la communauté et de développer les
compétences individuelles. On notera que, dès Ottawa, la notion
de contrôle remplace celle de responsabilité, jugée trop
culpabilisante.
Dans un processus participatif en effet, le contrôle semble
constituer un objectif plus concret à atteindre pour un individu, alors
que la responsabilité, pour sa part, renvoie à une forme de
contrainte psychologique strictement individuelle, d'autant plus lourde
à assumer chez des individus fragilisés. ,
Mais l'assimilation du terme de sacom à celui de
santé publique au Québec a contribué à donner
à la sacom une définition réductrice, limitée
à la stratégie de planification de la santé avec une
programmation par objectif»47.
« Quand le social se désagrège, le
thème des communautés se réveille : c'est dans le hiatus
de la couverture sociale de l'Etat qu'il se développe. Dans les pays de
faible couverture sociale les initiatives communautaires construisent un
maillon intermédiaire entre l'Etat et le citoyen ; c'est en 1986 que
l'O.M.S. avec la charte d'Ottawa définit une nouvelle vision de la
santé : La santé est la mesure dans laquelle un groupe ou un
individu peut réaliser des ambitions et évoluer avec le
milieu .La santé devient ainsi une ressource de la vie quotidienne
nécessaire pour accéder au bien être et non une fin en soi.
En corollaire, la promotion de la santé est « un processus qui
confère aux populations le moyen d'exercer un plus grand contrôle
sur leur propre santé »48.
En RD Congo , la vision de l'approche relais communautaire (RECO)
tire son point de départ dans la sous-utilisassions des services de
survie de l'enfant de O à 5 ans et de la femme à cause de
l'inaccessibilité géographique, financière, et culturelle
de la population aux services de
47 OMS/UNICEF Alma Ata 1978. Les SSP .Rapport conjoint, OMS,
Genève, réimpression 1986, p. 56
48 Op cit 15
santé, mais également à la sous-information
de la population aux problèmes de santé qui sont responsables de
l'excès de la morbi-mortalité dans les villages et rues.
Selon le président de la république, les nombres de
villages avec plus de 75% la population participant à la promotion de
leur santé est estimé à 8% 49
« A partir de ces causes ainsi identifiées et
après avoir mis de coté les contraintes liées aux
ressources ainsi qu'aux déficiences observées dans
l'activité de soutien (micro-planification, formation, supervision,
monitorage des interventions et le système d'informations sanitaires),
I' intensification de visites à domicile par les femmes et les hommes
bénéficiant de la confiance des habitants du village/rue
paraît comme une stratégie efficace et efficiente qui permettrait
d'améliorer les performances des interventions du PMA dans l'AS. Cette
stratégie permet de réduire le recours tardif et les abandons aux
soins de santé pour les personnes utilisant les services
»50.
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