2- Evacuation des eaux pluviales
La gestion des eaux pluviales est une composante essentielle
de l'assainissement. Mais elle est peu prise en compte par les
autorités. Ce manque de planification est en partie à l'origine
des nombreux problèmes que connaissent les habitants de la CA de
WakhinaneNimzatt en termes d'évacuation des eaux pluviales. En effet, la
CA ne dispose d'aucun système d'évacuation des eaux pluviales.
Les autorités publiques n'avaient pas
intégré le volet assainissement collectif dans leurs politiques
de relogement des populations issues de certains bidonvilles de Dakar.
Ainsi, la CA de Wakhinane-Nimzatt qui est née de ces
opérations de déguerpissement n'a bénéficié
ni d'un système d'égouts pour l'évacuation des eaux
usées ménagères, ni d'un système de canalisation
pour l'évacuation des eaux pluviales.
Face à cette situation, les populations mettent en
place un dispositif avec des tuyaux qui donnent à l'extérieur,
pour évacuer les eaux dans la rue. Mais une fois dehors, aucun suivi
n'est fait pour éviter que l'eau ne stagne ou ne vire chez les
voisins.
Cependant, depuis quelques années, des mesures allant
dans le sens de réduire les risques d'inondation auxquels certains
habitants de la CA font péniblement face sont prises par les
autorités étatiques. Des bassins de rétention et des
canalisations sont construits dans le cadre de la lutte contre les
inondations.
Photo 1 : Construction en cours d'une
canalisation dans la CA
Cette photo a été prise à quelques
mètres de la mairie de Wakhinane-Nimzatt. Elle montre les efforts
consentis par les autorités publiques pour faciliter la gestion des eaux
pluviales.
Source : BA.T.H (2011)
Cette nouvelle canalisation devrait en effet permettre
d'évacuer vers la mer les eaux pluviales qui stagnent le long de la
voirie.
Mais pour l'heure, ce manque de planification a
entraîné la création de quartiers spontanés
inondables réguliers comme irréguliers à
Wakhinane-Nimzatt. Ces quartiers ont été construits pour la
plupart du temps dans des zones marécageuses. Ils sont devenus
surpeuplés et sources de problèmes qui exposent les populations
aux inondations.
Carte 6 : Niveau d'inondation des
différentes zones de la CA de Wakhinane-Nimzatt
Cette carte reflète la perception des ménages du
niveau d'inondation de leurs quartiers. Elle fait ressortir trois tendances :
des zones très inondables à l'image de Darourahmane, Wakhinane 4
et Angle Mousse ; des zones temporairement inondables que sont Baye
Laye-Daroukhane, Touba Guédiawaye, Wakhinane et Nimzatt et des zones non
inondables comme Comico-Gadaye et Kawsara.
Les zones très inondables sont
caractérisées par la présence des eaux de pluie même
en dehors de l'hivernage. C'est aussi le théâtre de
déguerpissements fréquents comme c'était le cas en 2009
à Wakhinane 4 et en 2010 à Angle Mousse.
Par contre dans les zones temporairement inondables, tous les
ménages qui ont dit que leurs quartiers étaient inondables ont
soutenu que la stagnation des eaux ne dure pas plus de 30 minutes après
les précipitations sauf au niveau des routes inondables.
Les zones non inondables, quant à elles, ne manifestent
d'après les ménages visités aucun problème
d'inondation.
Contrairement aux quartiers inondables, les populations des zones
précitées n'ont jamais été confrontées
à des déplacements forcés dus aux inondations.
Les raisons évoquées par les habitants de la CA
pour expliquer les causes des inondations sont entre autres l'occupation de
l'espace, les caractéristiques physiques du milieu et le défaut
d'ouvrage d'assainissement.
+ L'occupation de l'espace est reconnue par 27,4 % des
ménages visités comme étant à l'origine des
inondations. Cette occupation se manifeste par des quartiers irréguliers
à Darourahmane et à Wakhinane 4, des maisons situées sur
des pentes au bout desquelles les eaux se rassemblent et forment des flaques
d'eau, etc.
+ Les caractéristiques physiques du milieu en termes de
texture du sol sont indexées par les ménages à 15,8 %
comme étant la cause des inondations. La texture du sol ainsi que la
forme du relief facilitent la rétention de l'eau de pluie dans les zones
de Darourahmane, Wakhinane 4 et Angle Mousse.
+ Le défaut d'ouvrage d'assainissement est, quant
à lui, évoqué par 85,3 % des ménages
interrogés. Tous se sont accordés sur le fait que seul le
système de canalisation est en mesure de réduire pour ne pas dire
d'éradiquer les inondations.
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