b- Ouvrages individuels pour l'évacuation des eaux
vannes
Dans la CA, la quasi-totalité des ménages
disposent d'ouvrages pour l'évacuation des matières
fécales. Ces déchets qui proviennent des toilettes sont
appelés eaux vannes. Elles sont collectées dans des fosses
septiques ou des fosses à fond perdu. Et lorsque celles-ci sont pleines,
les habitants font appel aux camions de vidange s'ils ne creusent pas un trou
dans la rue pour y vider leurs fosses.
Diagramme 2 : Nombre de WC dans les
ménages selon les zones
Tableau 4: Mode d'évacuation des eaux
vannes
Variables
|
Fosse septique uniquement
|
fosse à fond perdu uniquement
|
Fosse septique et fosse à fond perdu
|
Angle Mousse
|
85,7
|
0
|
14,3
|
Baye Laye-Daroukhane
|
81,8
|
18,2
|
0
|
Comico-Gadaye
|
100
|
0
|
0
|
Darourahmane
|
72,7
|
0
|
27,3
|
Kawsara
|
100
|
0
|
0
|
Nimzatt
|
63,6
|
18,2
|
18,2
|
Touba-Guédiawaye
|
100
|
0
|
0
|
Wakhinane
|
90,9
|
0
|
9,1
|
Wakhinane 4
|
81,8
|
0
|
18,2
|
CA de Wakhinane-Nimzatt
|
86
|
4
|
10
|
Source : Données de l'enquête (2011)
Les WC sont reliés à des fosses septiques ou
à des fosses à fond perdu par des tuyaux à travers
lesquels les eaux vannes sont évacuées.
Les fosses septiques dominent avec 86 % des ménages qui
les utilisent seules. Les ménages qui utilisent uniquement les fosses
à fond perdu représentent 4 % contre 10 % pour ceux qui utilisent
les deux à la fois (fosses septiques et fosses à fond perdu).
On retrouve les ménages qui ne disposent que des fosses
septiques dans les zones de ComicoGadaye, Kawsara et Touba-Guédiawaye.
Ceux qui utilisent les fosses à fond perdu uniquement habitent les zones
de Baye Laye-Daroukhane et Nimzatt avec pour chacun 18,2 %.
Les ménages qui utilisent en même temps les fosses
septiques et les fosses à fond perdu se localisent à Angle
Mousse, Darourahmane, Nimzatt, Wakhinane et Wakhinane 4. Ils
représentent respectivement 14,3 %, 27,3 %, 18,2 %, 9,1 % et 18,2 % des
ménages visités. Etant donné que la CA ne dispose pas
encore de réseaux d'assainissement collectifs, les populations utilisent
les systèmes d'assainissement autonomes tels que les fosses septiques et
les fosses à fond perdu.
Ces ouvrages constituent le seul moyen d'évacuation des
eaux vannes. Ils sont construits par les propriétaires des maisons
généralement en même temps que l'édification de
celles-ci. Ces fosses peuvent rester une dizaine d'années après
leur construction sans jamais être vidées. Le remplissage des
fosses est fortement tributaire de la taille des ménages qui est en
moyenne de
8 hts par ménage, de la dimension des fosses et de leur
âge. En effet, les vieilles fosses se remplissent plus facilement que les
nouvelles.
Les maisons construites dans des endroits où la nappe
affleure connaissent plus de difficultés. Les populations de
Darourahmane sont confrontées à ce genre de problème. En
période d'hivernage, la vidange des fosses se fait de manière
quotidienne.
Diagramme 3 : Durée de remplissage
des fosses
largement de la situation économique des ménages,
de l'accessibilité des rues et de la proximité de la nappe
phréatique.
Diagramme 4 : Mode de vidange des
fosses
Ceux qui font appel aux camions de vidange représentent
72,7 % des ménages de la zone. Cette forte utilisation de la technique
mécanique s'explique en partie par le fait que ces populations ont un
niveau de vie assez élevé comparé aux autres et qu'elles
ont les moyens financiers de recourir aux services des camionneurs.
Cependant, dans la zone régulière non inondable,
beaucoup de ménages enfouissent leurs eaux usées dans les rues.
Les plus distingués vivent à Wakhinane (81,8 %), à
ToubaGuédiawaye (72,7 %), à Baye Laye-Daroukhane et à
Kawsara avec chacun 63,6 % des ménages. Dans ces quartiers, les rues
sont généralement larges et sablonneuses à tel point qu'on
peut y creuser des trous très profonds sans atteindre la nappe.
La zone de Darourahmane, quant à elle, se singularise
encore une fois. 81,8 % des ménages évacuent leurs eaux vannes
dans la rue. Les uns creusent de petits trous devant leurs maisons ou à
côté, les autres déversent directement les eaux vannes dans
les maisons abandonnées ou dans les espaces non occupés.
La vidange manuelle est donc la technique la plus
répandue non seulement parce que son coût est abordable mais aussi
parce qu'elle est plus efficace car permettant d'évacuer les boues. Les
camions se limitent à l'évacuation des liquides.
La vidange manuelle est pratiquée par des
professionnels qui en ont fait un métier ou par les membres des
ménages qui ne veulent pas ou qui ne peuvent pas recourir aux services
des camionneurs ou à ceux des éboueurs.
Les populations de la CA rencontrent ainsi beaucoup de
difficultés pour se débarrasser de leurs eaux vannes lorsque
leurs fosses sont pleines. Tous les ménages ont pratiquement
mentionné cet état de fait.
Diagramme 5: Difficultés liées
à la vidange des fosses
Les ménages qui ont soutenu avoir éprouvé
des difficultés pour la vidange représentent 56 % contre 36 %
pour ceux qui ont dit le contraire. La proportion des nonréponses
correspond souvent aux ménages qui n'ont jamais vidé leurs
fosses. Ces derniers représentent 8 % et soutiennent qu'ils n'ont pas
encore été confrontés à ces difficultés.
L'origine des problèmes diffère selon les
ménages et selon la zone. En effet, 85,7 % et 63,6 % des ménages
situés respectivement à Angle Mousse et à Wakhinane 4
-zones inondables- disent rencontrer des difficultés pour la vidange.
Les raisons évoquées vont des problèmes financiers
à l'impossibilité de creuser un trou dans la rue du fait de la
proximité de la nappe.
Quant aux ménages situés dans la zone
régulière non inondable plus précisément à
ComicoGadaye (72,7 %), Wakhinane (72,7 %), Touba-Guédiawaye (63,6 %) et
Baye LayeDaroukhane (54,5 %), les difficultés soulignées sont
entre autres la cherté du coût de la vidange qui varie entre 30
000 francs CFA et 35 000 francs CFA pour le camion et entre 15 000 francs CFA
et 20 000 francs CFA pour ceux qui creusent les trous dans les rues et la
pénibilité du travail5. L'autre difficulté
évoquée par ces ménages concerne les camionneurs qui ont
du mal à accéder à certains domiciles à cause du
sable.
Seuls les habitants de Kawsara (zone régulière non
inondable) et de Darourahmane (zone irrégulière inondable) ont
soutenu éprouver moins de difficultés.
En effet, 63,6 % des ménages de Kawsara disent ne pas
avoir de difficultés. Pour eux, il suffit juste d'appeler le camion de
vidange ou de creuser un trou devant leurs demeures et d'y vider la fosse.
La situation à Darourahmane est assez semblable
à celle de Kawsara. 81,8 % des ménages ont soutenu ne pas avoir
de problèmes. Mais la différence réside dans le fait
qu'ici, on est en zone irrégulière inondable où les rues
sont très étroites à certains endroits et où la
nappe affleure. La vidange mécanique y est pratiquement impossible
à cause de l'inaccessibilité de la zone. Mais les habitants ont
la « chance » de vivre à proximité de maisons
abandonnées à cause des inondations ou de terrains
inoccupés. Ils vident manuellement leurs fosses et déversent les
eaux vannes dans ces espaces abandonnés ou inoccupés.
5 Les gens qui s'occupent eux-mêmes de la vidange de leurs
fosses préfèrent le faire en début de Week-end afin de
pouvoir bien se reposer le dimanche, jour de congé.
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