VI.2.2. Impact sur l~anemie maternelle
VI.2.2.1. Ala deuxieme CPN
A la deuxième CPN, les taux d'anémie dans les
trois groupes ont connu une réduction de 07,6%, 07,7% et 24,2%
respectivement dans les groupes CQ/Hebdo, TPI/CQ et TPI/SP. Les
différences entre les trois groupes de traitement étaient
statistiquement significatives (p= 0,03). Cependant, les taux d'anémie
entre les 2 groupes à chloroquine restaient similaires. La
réduction de l'anémie était plus importante chez les
primigestes et les secondigestes en comparaison aux multigestes.
VI.2.2.2. A la troisieme CPN
Au dernier contrôle des taux d'hémoglobine, la
prévalence de l'anémie dans les trois groupes de l'étude
était de 53,1%, 49,1% et 36,9% respectivement dans les groupes CQ/Hebdo,
TPI/CQ et TPI/SP. Ces résultats sont comparables aux 58,4%, 58,3% et
40,4% obtenus au Mali. Les différences entre ces proportions
étaient significatives et traduisaient une réduction plus
importante de l'anémie dans le groupe de TPI/SP comparativement aux 2
groupes à chloroquine.
Il n'y avait plus de différences statistiquement
significatives entre les primigestes, les secondigestes et les multigestes.
Cela était dû au fait que la réduction des proportions
d'anémie était très importante chez les primigestes et les
secondigestes tandis qu'elle était peu importante chez les multigestes.
Comme Rogerson et al. au Malawi en 2000 [42], nous sommes
arrivés à la conclusion que l'efficacité de la prophylaxie
médicamenteuse contre l'anémie chez la femme enceinte est plus
marquée chez les primigestes et les secondigestes que chez les
multigestes. Cela prouve que la part de l'anémie palustre est plus
importante chez les primigestes et les secondigestes que chez les
multigestes.
Le taux moyen d'hémoglobine à l'inclusion dans
notre cohorte était de 10,37 #177; 1,4. Ce taux était plus
important dans notre série que celui trouvé au Mali (9,60 g/dL).
Cette différence tenait au fait que les multigestes avaient une moyenne
de taux d'hémoglobine plus élevée que les primigestes et
les secondigestes, seules prises en compte dans l'étude citée
[22].
Au terme de notre suivi le gain en hémoglobine
était de 0,53, 0,47 et 1,06 g/dL respectivement dans les groupes
CQ/Hebdo, TPI/CQ et TPI/SP. Nos résultats sont
inférieurs à ceux obtenus au Mali par Kayentao
et a. (1 g/dL, 1 g/dL et 1,4 g/dL) [22] et au Malawi par
Schultz et a. (2,6 à 4,8 g/dL) [48]. Cela pourrait
s'expliquer par le fait que ces études citées n'ont pris en
compte que les primigestes et les secondigestes dont le gain
d'hémoglobine est significativement plus important que celui des
multigestes.
A l'inclusion, l'anémie sévère
était peu rependue dans notre échantillon. Les 4,6%
trouvés étaient peu élevés par rapport aux 13,5%
obtenus à Koupéla [51] et 14,6% trouvés au Mali [22]. Cela
pourrait s'expliquer par le fait qu'au Mali, l'étude ne prenant en
compte que les primigestes et les secondigestes (plus susceptibles de faire une
anémie sévère) trouve normalement des taux plus
élevés dans le groupe des femmes suivies. L'étude de
Koupéla ayant recruté certaines femmes tardivement dans leur
grossesse augmentait le risque de trouver des anémies
sévères.
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