CONCLUSION
A l'issue de notre étude, nous arrivons à la
conclusion que le TPI à la sulfadoxinepyriméthamine constitue une
meilleure alternative à la chimioprophylaxie à la chloroquine,
peu efficace aujourd'hui. Si cette dernière molécule, du fait de
sa disponibilité et de son coût accessible est restée
longtemps efficace au Burkina [9 ; 11 ; 21] et préconisé dans la
prévention du paludisme chez la femme enceinte [30], aujourd'hui, elle
n'offre plus une protection suffisante comme le montrent nos
résultats.
La SP, médicament peu cher et d'administration facile
offre une meilleure protection contre l'anémie et l'infection du sang
périphérique. Connaissant les liens déjà mis en
évidence entre l'infection périphérique, l'anémie,
l'infection placentaire, le faible poids de naissance et la morbidité et
mortalité péri-natale, l'évidence est que la
sulfadoxine-pyriméthamine doit remplacer la chloroquine dans la
prévention du paludisme maternel. En plus, le traitement intermittent
offre de plus grandes chances d'observance du traitement par rapport à
la chimioprophylaxie hebdomadaire.
Cependant, quelques questions restent posées et
méritent des recherches supplémentaires pour apporter des
réponses satisfaisantes. Entre autres, la protection de la femmes
enceinte avant la 15ème SA devrait faire l'objet de consensus
plus large.
L'efficacité des politiques de prévention du
paludisme maternel par le TPI à la SP dépendrait certainement de
l'accessibilité géographique et financière de la SP, ainsi
que la formation du personnel de santé à sa prescription.
Enfin, compte tenu que la SP est un schizonticide pour lequel
la résistance est rapide et aisée à apparaître, il
nous semble logique que l'alternative pourrait tourner court avec l'apparition
de la résistance parasitologique. Cette résistance pourrait
croître rapidement et compromettre la nouvelle chimioprophylaxie. Ce qui
nous fait dire que des mesures de protection de la molécule sont
indispensables afin d'offrir une certaine longévité à
cette alternative. Déjà, la recherche doit s'intéresser
à d'autres schémas afin de préparer dès maintenant
d'autres alternatives efficaces au TPI à la SP.
PERSPECTIVES ET RECOMMANDATIONS
PERSPECTIVES
Au terme de notre étude sur l'efficacité de trois
schémas de prévention médicamenteuse du paludisme chez la
femme enceinte, les perspectives qui nous semblent intéressantes sont
:
- Réévaluer régulièrement
l'efficacité de la sulfadoxine-pyriméthamine sur la
prévention du paludisme et sur l'amélioration de la survie du
nourrisson.
- Etablir et mettre en oeuvre un protocole de pharmacovigilance
pour la SP.
- Prospecter d'autres schémas de prévention pour
préparer une alternative efficace aux schémas que nous
proposons.
RECOMMANDATIONS
Considérant les résultats de notre étude,
nous formulons les recommandations suivantes :
4 Aux autorités politiques et sanitaires du
Burkina Faso
- Faciliter l'accessibilité géographique ainsi que
la gratuite de la SP dans le cadre des consultations prénatales.
- Faciliter l'accessibilité financière et
géographique des MTI partout au Burkina Faso.
- Favoriser la mise en oeuvre accélérée de
la nouvelle politique de prévention du paludisme maternel par le TPI
à la SP sur toute l'étendue du territoire nationale.
- Doter les centres de santé en support d'information et
d'éducation des populations sur la prévention du paludisme
maternel.
4 Aux agents de santé
- Prescrire le TPI à la sulfadoxine-pyriméthamine
pour la prévention du paludisme chez la femme enceinte.
4 A la communauté
- Adhérer à la stratégie de
prévention du paludisme maternel par le TPI à la SP.
- Fréquenter les consultations prénatales pour les
femmes enceintes.
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